Nicolas Burdet: «Il faut digérer la nouvelle avant de définir si nos objectifs resteront les mêmes»

La Swiss League se refuse toujours au HCV Martigny. Battu au terme d’une finale restée dans les mémoires il y a deux ans face à Sierre puis privé par l’émergence du coronavirus de celle qui devait l’opposer à Bâle l’an dernier, le club du coude du Rhône voit encore une fois ses rêves de promotion être stoppés net par la pandémie. Au lendemain de la décision de la Regio League de mettre un terme définitif au championnat de MySports League (ainsi qu’à celui de 1ère ligue), le directeur octodurien Nicolas Burdet est partagé entre deux réactions: «Premièrement, sur le plan sportif, cette nouvelle met fin à nos objectifs de cette saison: aller chercher le titre et la promotion. Et deuxièmement, elle met aussi fin aux incertitudes et nous permet maintenant de travailler sur le plan administratif pour tourner la page de cette saison et prévoir la suite.»

La motivation est toujours là

Malgré les grosses désillusions de ces rêves envolés deux fois de suite en raison de facteurs externes à la glace, Nicolas Burdet assure que la motivation est toujours au rendez-vous à l’heure de se tourner vers l’avenir. «Maintenant, il faudra définir si les objectifs resteront les mêmes et en ce sens du chemin reste à parcourir puisqu’il faut déjà que le club digère tout ça, aussi bien au niveau de la première équipe que du mouvement juniors.»

«On se doit de continuer car ce qu’on fait aura une grande importance dans la construction du monde post-covid.»Nicolas Burdet - Directeur du HCV Martigny

Le directeur martignerain est par ailleurs persuadé que le hockey sur glace aura un grand rôle à jouer auprès de la société dans les mois à venir. «Le sport en général va être essentiel dans le bien-être des gens ainsi que dans les relations sociales. On se doit donc de continuer car ce qu’on fait aura une grande importance dans la construction du monde post-covid.»

Construire une équipe malgré l'incertitude 

Mais avant de découvrir à quoi ressemblera la vie une fois débarrassés du coronavirus, les Martignerains doivent désormais plancher sur la préparation de leur future équipe. Et le défi s’annonce de taille, plusieurs éléments étant en fin de contrat du côté du Forum. «On est dans l’incertitude mais malgré tout, nous devons confirmer certaines choses», explique Nicolas Burdet. «Il faut que l’on pèse le pour et le contre concernant certains engagements, définir aussi ce que l’on peut se permettre au vu de la situation. Mais c’est clair que sans savoir dans quelles conditions débutera le futur exercice, en étant toujours sous la menace de ce virus, c’est compliqué d’avancer aujourd’hui.»

«On ne sait pas si nous pourrons encore nous permettre d’avoir un entraîneur professionnel pour évoluer en MySports League.»

Parmi les contrats arrivant à échéance, celui de l’entraîneur Laurent Perroton avec qui des discussions ont déjà eu lieu. «On a une excellente relation avec lui. Le travail qu’il accomplit est bon mais maintenant, on ne sait pas si nous pourrons encore nous permettre d’avoir un entraîneur professionnel comme lui pour évoluer en MySports League», reconnait le directeur octodurien. «On envisage aussi de lui donner d’autres responsabilités, de l’impliquer dans d’autres postes au sein du club. Ce sont des discussions qui sont en cours mais il est trop tôt pour parler de renouvellement à l’heure actuelle. Des réflexions doivent être menées à l’interne ainsi qu’avec lui mais la volonté reste la même: miser sur la continuité, rester stables, pour continuer à bâtir ce que l’on a commencé ces dernières années.»

Le risque de perdre supporters et sponsors

Pour continuer à vivre et rester ambitieux, le HCV Martigny aura besoin du soutien de ses supporters et de ses sponsors à l’avenir. Mais après deux saisons si particulières, le risque de voir certains d’entre eux tourner le dos au club semble bien réel. «C’est une éventualité à laquelle on pense, bien évidemment. Après, ils savent très bien que l’on n’est pas responsables de cette situation. Nous avons toujours voulu continuer à jouer, on s’est battu auprès des autres clubs et de la ligue pour que le championnat se poursuive mais malheureusement, le covid a été plus fort», regrette Nicolas Burdet. «Il faudra trouver des solutions pour fidéliser nos partenaires et éviter qu’ils se sentent lésés par cette situation.»

«On doit boucler la saison le plus vite possible et se projeter sur l’avenir du sport»Nicolas Burdet - Directeur du HCV Martigny

Seul point positif de la nouvelle officialisée ce mercredi: le HCV Martigny est maintenant fixé sur la suite et peut donc espérer recevoir plus facilement les aides financières auquel il aspire. «On doit boucler la saison le plus vite possible et se projeter sur l’avenir du sport», affirme encore le dirigeant bas-valaisan. «Pour cela, il ne faut plus que l’on soit dans l’incertitude, que ce soit aussi bien administrativement, financièrement que sportivement. Ce dernier point étant désormais réglé, il faut que l’on trouve des solutions sur le plan financier. Comme toute autre entreprise, on doit pouvoir obtenir de l’aide rapidement de la Confédération, du Canton ou des RHT afin de pouvoir boucler cette saison noire et passer à autre chose.»