Michelle Gisin : « J’essaie d’avoir la joie et de vivre ma passion »
En ski alpin, la « dream team » helvétique rêve de briller une nouvelle fois lors des épreuves féminines de Crans Montana. Deux descentes et un Super G sont au programme entre ce vendredi et ce dimanche.

En ski alpin, seule la météo pourrait freiner les ambitions des Suissesses à Crans Montana. Épargnées par le Covid, contrairement aux épreuves masculines de Wengen, les courses féminines du Haut-Plateau pourraient être perturbées par la neige. Pour le reste, Swiss Ski présente ses meilleurs atouts. Et au vu de la forme étincelante et des résultats de début de saison, les trois prochains jours s’annoncent prometteurs.
Michelle Gisin a changé de statut
Plus d’une dizaine de Suissesses partiront à l’assaut de la piste du Mont Lachaux ce week-end, avec des ambitions diverses. Corinne Suter tentera de confirmer son statut de reine de la vitesse. Lara Gut-Behrami voudra « skier vite » selon ses propres dires. Et la plus polyvalente d’entre-elles actuellement, Michelle Gisin, aimerait simplement se faire plaisir, en continuant de marquer des gros points dans l’optique du classement général. D’ailleurs, le Grand Globe de cristal n’est pas un tabou pour l’Obwaldienne.
« Si la victoire au classement général reste un thème avant les finales de fin de saison c’est déjà super. » Michelle Gisin
Celle qui vient de fêter une 2ème et une 3ème place en Géant à Kranjska Gora peut désormais se targuer d’avoir obtenu des podiums dans toutes les disciplines du ski alpin (égalant au passage la prouesse de Vreni Schneider). Le fait d’évoquer une victoire au classement général n’est donc pas forcément un sujet à éviter. « Oui mais aussi non », rigole Michelle Gisin, de loin pas perturbée par la question. « Honnêtement cela ne me stresse pas trop. Parce que c’est déjà un énorme succès d’avoir cette question. Jusqu’ici ma saison a été magnifique, avec des moments incroyables. Si le classement général reste un thème avant les finales de fin de saison c’est déjà super. »
Si elle laisse le stress de côté, c’est aussi parce que Michelle Gisin a beaucoup de recul par rapport à sa situation. Elle avoue profiter de chaque instant. « J’adore juste skier. J’essaie d’avoir la joie et de vivre ma passion. J’ai énormément de chance par rapport à plein d’autres gens, surtout en ce moment, qui ne peuvent pas travailler par exemple ou qui ont des grandes difficultés. Moi, je peux faire ce que j’aime et j’en profite. Je suis championne olympique, j’ai un podium dans chaque discipline, comme Vreni Schneider. Personne ne m’enlèvera cela. Le reste c’est du bonus. »
La polyvalence n’est pas synonyme d’éparpillement
La vague de bons résultats obtenus par Michelle Gisin met ou remet en lumière un élément essentiel : l’aptitude à s’illustrer dans plusieurs disciplines. C’est parfois simplement une affaire de timing dit-elle. Un constat que partage en partie Lara Gut-Behrami. La Tessinoise a choisi cette voie depuis longtemps et elle l’assume. « D’abord c’est un choix, pas une obligation. C’est quelque chose que je fais depuis le début. C’est une chance d’être prête au niveau physique et de ne pas devoir renoncer à telle ou telle discipline. Je n’en suis pas là et je pense que je vais continuer sur ce chemin. »
Et c’est peut-être grâce au slalom géant, décrit comme la discipline de base, que la skieuse de Comano a retrouvé cette saison les joies de la victoire en Super G, en conservant sa régularité en descente. « Depuis le début de la saison je suis toujours dans le Top 10 en géant. J’utilise ainsi chaque course pour m’améliorer. Mon but c’est de continuer à travailler. Il n’y a pas de secret. »
Les têtes d’affiche helvétiques seront toutes de la partie ce week-end. Michelle Gisin, Lara Gut-Behrami, Corinne Suter et Wendy Holdener figurent dans le top 10 du classement général de la Coupe du monde. Les épreuves - deux descentes et un Super G - devraient mieux convenir aux trois premières citées mais chacune aura sa carte à jouer sur la piste du Mont Lachaux. À commencer par Lara Gut-Behrami, qui s’était imposée à deux reprises l’an dernier à Crans Montana. Des victoires qui ne donnent pourtant aucune garantie à la Tessinoise. « Ce n’est pas parce que j’ai gagné une fois que je gagnerais à nouveau. L’an passé j’avais eu un super week-end. Cette année les conditions sont un peu différentes en raison de la neige. J’espère qu’avec un bon travail dans les prochains jours, on aura de belles courses. » Si Lara Gut-Behrami se pose des questions par rapport à la qualité de la piste, et aux quantités de neige déjà tombée ou encore attendue à Crans Montana, ce n’est pas le cas de Michelle Gisin. Elle estime qu’au vu la situation, les organisateurs ont fait tout leur possible pour rendre les conditions acceptables.
