Massimo Colomba, l'entraîneur-psychologue des gardiens du FC Sion

Avec seulement 18 buts concédés depuis le coup d'envoi de l'exercice, le FC Sion possède, de loin, la meilleure défense du championnat. Un statut qu'il doit en partie à son gardien Timothy Fayulu, 13 blanchissages au compteur cette saison. "Ses prestations ne me surprennent pas", assure Massimo Colomba, l'entraîneur des portiers sédunois. "Il avait déjà montré de quoi il était capable lors de son prêt à Winterthour l'an dernier. Il faut qu'il continue dans cette lignée-là et qu'il travaille pour s'améliorer encore davantage."

Sans trop entrer dans les détails de ce qu'il attend encore de son protégé, Massimo Colomba se réjouit surtout de la confiance qui est témoignée au gardien genevois de 24 ans. La meilleure recette pour progresser est très simple selon lui: il faut pouvoir enchaîner les minutes de jeu. Le Fribourgeois de 46 ans estime d'ailleurs que Timothy Fayulu a passablement évolué ces derniers mois en prenant de plus en plus ses responsabilités. "Le rôle du gardien est aussi de diriger son équipe puisqu'il a la vue sur tout le jeu. Il doit avoir une vraie influence sur ses coéquipiers et Tim le fait de plus en plus."

Outre son rôle de dernier rempart, Timothy Fayulu se transforme aussi régulièrement en premier défenseur d'une équipe ayant la possession du ballon et cherchant à construire le jeu depuis l'arrière. Tandis que les arrêts à réaliser se font parfois rares durant les rencontres, il arrive souvent de le voir sortir loin de sa ligne de but.

Si Timothy Fayulu réalise une bonne saison, c'est aussi qu'il est plus libéré dans la tête que par le passé. Le portier valaisan a répété à plusieurs reprises tout au long de la saison apprécier le fait que Didier Tholot ait établi une hiérarchie claire au poste de gardien et s'y soit tenu même lorsque l'Autrichien Heinz Lindner a été débarrassé de ses soucis de santé. "Tim a le mérité de nous avoir donné en retour la confiance que nous lui avons immédiatement témoignée", se réjouit Massimo Colomba, lequel a également eu son mot à dire dans l'affaire. Le Fribourgeois précise qu'il continue de suivre avec attention les performances de Lindner, qu'il avait déjà eu sous ses ordres à Bâle, aujourd'hui prêté à l'Union Saint-Gilloise en Belgique. "J'espère simplement qu'Heinz obtienne rapidement un peu plus de temps de jeu que cela n'a été le cas jusqu'à présent. C'est un super mec, il le mérite."

De par sa fonction d'entraîneur des gardiens, Massimo Colomba assume une tâche qui n'a rien d'évident. Il doit faire en sorte de préparer du mieux possible l'ensemble de ses protégés durant la semaine alors qu'un seul d'entre eux, et à priori toujours le même, n'a le droit de jouer durant le week-end. "Lorsque les choses sont claires dès le départ, c'est tout de suite plus simple pour tout le monde", assure-t-il. "Chacun à son rôle et sait à quoi s'en tenir." Reste qu'il faut parfois faire avec les états d'âme des uns et des autres. "De nos jours, on est parfois plus des psychologues que des entraîneurs", sourit-il. "C'est évident qu'encore plus que pour un autre poste, le mental est primordial chez un gardien. Lorsque les résultats sont au rendez-vous comme c'est le cas cette saison, tout est plus facile au quotidien."

Si tout roule au FC Sion cette saison, la première année de Massimo Colomba en Valais a été pour le moins mouvementée. En l'espace de quelques mois, il a dû se faire tour à tour aux méthodes et aux visions différentes prônées par Paolo Tramezzani, Fabio Celestini et David Bettoni. "C'était particulier, c'est clair, mais ce n'était pas totalement nouveau pour moi non plus", relève le Fribourgeois. "J'ai connu passablement de changements d'entraîneurs durant ma carrière de joueur. Le coach est évidemment celui qui a le dernier mot mais j'essaie toujours d'apporter mes idées et d'essayer de les intégrer dans le concept choisi par l'entraîneur. La clé de toute bonne collaboration est de savoir s'adapter les uns aux autres."

Dans le monde du football, le rôle du gardien est souvent considéré comme un rôle à part dans une équipe. Si le constat a longtemps valu également pour la fonction d'entraîneur des gardiens au sein du staff technique, Massimo Colomba estime que les choses ont aujourd'hui changé.