Ludovic Lattion: «Le ski alpinisme, c'est la liberté absolue»
Après les annulations des épreuves de Morgins début janvier, les premières courses de ski alpinisme de l’année 2023 se déroulent samedi et dimanche en Andorre. Peu avant le début de la compétition, le Valaisan Ludovic Lattion a répondu à toutes nos questions.

Les premières épreuves 2023 de la Coupe du monde de ski alpinisme ont enfin lieu. Après les annulations des courses de Morgins début janvier, tout est plus ou moins rentré dans l’ordre. Alors que la reprise est prévue samedi et dimanche en Andorre, on a fait le point avec le skieur d'Orsières, Ludovic Lattion.
«J’ai réalisé de bonnes performances avec une deuxième place dans la catégorie U23 et la neuvième dans la catégorie élite.» Ludovic Lattion
Alors que Ludovic Lattion s’apprête à disputer ses premières courses de l’année en Andorre, l'athlète de 21 ans évoque sa saison 2022. «C’était une belle année pour moi. J’ai pu participer à mes premières épreuves de Coupe du monde. Ce sont vraiment des expériences fantastiques», explique-t-il. «J’ai eu la chance de faire des bons résultats qui m’ont qualifié pour les Championnats d’Europe. Et puis là encore, j’ai réalisé de bonnes performances avec une deuxième place dans la catégorie U23 et la neuvième dans celle des élites. Ça m’a permis d’emmagasiner beaucoup de confiance. Je me suis aussi rendu compte que je suis très proche des meilleurs. C’est une motivation supplémentaire qui me pousse chaque jour à m'entraîner encore plus dur pour être tout devant.»
La préparation, une étape fondamentale
Pour être tout devant, Ludovic Lattion n’a d’ailleurs pas hésité à mettre l’accent sur sa préparation et les fameux « petits détails » qui font la différence une fois en course. Une préparation minutieuse débutée l’été dernier par le Valaisan. «En juin, je commence déjà à m'entraîner fort», déclare-t-il. «À cette période, je travaille le bloc d’endurance en vélo, en course à pied ou encore en ski à roulette.» Et puis après une première partie de préparation individuelle, il y a le camp avec l’équipe de Suisse en août. «Ça nous permet de nous retrouver et de revoir les copains», dit-il. «C’est aussi l’opportunité de faire un second bloc d’endurance, mais en équipe cette fois-ci.»
«Une fois qu’il y a de la neige, je mets les skis pour aller enchaîner les heures sur les glaciers.» Ludovic Lattion
«Et puis après, lorsque l’automne arrive, je commence une préparation plus spécifique. J'essaie de m’entraîner pour retrouver le mouvement du ski alpinisme. Une fois qu’il y a de la neige, je mets les skis pour aller enchaîner les heures sur les glaciers et être capable d’encaisser les efforts une fois sur la piste.»
Objectifs 2023
Si Ludovic Lattion sera au départ des courses samedi et dimanche, le Valaisan a déjà plusieurs objectifs en tête cette saison. «Il y a les Championnats du monde début mars, et si je m'y rends, c'est pour faire un podium», indique-t-il. «Ensuite, je vais voir comment ma saison se profile, mais j’aimerais participer à de grandes courses comme les Championnats du monde longue distance ou encore la Mezzalama au mois d’avril.»
«En Coupe du monde, la densité est incroyable.» Ludovic Lattion
Après avoir débuté avec les juniors, Ludovic Lattion évolue avec les U23 dans la catégorie espoir depuis deux hivers. Course après course, il se bat avec l’élite de cette discipline. Depuis l’été 2022, il a même franchi un cap en intégrant l’équipe de Suisse. Alors, après avoir concouru dans les deux catégories, l’athlète de 21 ans relève les principales différences qu'il a pu observer: «Ce qui change le plus, c’est la densité», relate le skieur d’Orsières. «En suisse, le niveau est bien sûr élevé, mais lorsque l’on court en Coupe du monde, il y a les meilleurs de toutes les nations donc la densité est incroyable.» Et pour réussir à passer cette étape, le sérieux est de mise: «Il faut de la rigueur dans l’entraînement et surtout être prêt mentalement à se battre jusqu'à la ligne d'arrivée. Tant qu'elle n'est pas franchie, rien n’est fait.» Cette forte densité rajoute aussi un certain challenge. «C’est intéressant, car lorsque l’on fait un résultat, on sait ce qu'il représente. Il vaut vraiment quelque chose.»
Concilier travail et sport
Et si Ludovic Lattion fait tout pour aller chercher de gros résultats, il travaille aussi tous les jours. En apprentissage d’employé de commerce, le skieur d’Orsières doit concilier au mieux sa vie professionnelle avec sa carrière de haut niveau. «Je fais la plupart de mes entraînements le soir après le travail», explique-t-il. «J’ai aussi la chance d’avoir un patron qui est très ouvert. Il me laisse partir en camp ou en compétition lorsque j’en ai besoin.» Malgré ce soutien important, le rythme reste tout de même conséquent. «Parfois ça fait beaucoup et c'est un peu compliqué à gérer. Maintenant, la priorité c’est de me former et d’avoir un apprentissage. Le sport vient en deuxième position et avec une bonne organisation, j’arrive à y faire. Par la suite, dès que mon apprentissage sera terminé, je pourrai me consacrer entièrement à mon sport.»
«L’hiver, on part en montagne, on choisit notre chemin et on va faire les première traces dans la neige.»Ludovic Lattion
Pour le skieur d’Orsières, le ski alpinisme est un sport magnifique: «C’est la liberté absolue», sourit Ludovic Lattion. «L’hiver, on part en montagne, on choisit notre chemin et on va faire les première traces dans la neige. C’est tout simplement magnifique.»
