Loïc In-Albon: «Les play-offs sont un objectif réel et réalisable pour Langnau»
À 23 ans, Loïc In-Albon vit sa 2ème saison dans les rangs des Langnau Tigers. Actuellement en quarantaine, le Valaisan se réjouit de retrouver la glace et ses coéquipiers. Avec un objectif en tête: les play-offs. En attendant des éclaircissements quant à son avenir.

«Cela va super bien, merci», commence par nous rassurer Loïc In-Albon, joint par téléphone, lorsqu’on lui demande des nouvelles de lui. «Bon, je suis quand même en quarantaine depuis le 26 novembre donc ça commence à faire long là.» Le mot est lâché. Quarantaine. Elle ne semble décidemment vouloir épargner personne cette année, en tout cas pas les hockeyeurs valaisan de National League. Après Vincent Praplan du côté du CP Berne, c’est donc le Sierrois, chez le rival de Langnau, qui a été testé positif au coronavirus. «Une première personne l’a attrapé chez nous donc on a décidé de tous être testés par précaution», explique-t-il. «Et de manière assez surprenante puisque je ne présentais absolument aucun symptôme, mon résultat s’est avéré être positif.»
Des journées qui se ressemblent toutes
Voilà donc deux semaines que l’attaquant de l’Ilfis vit le quotidien de confiné. «Toutes mes journées se ressemblent plus ou moins. Je me lève vers 9h30, je déjeune, je m’entraîne une première fois, je dîne, je m’entraîne à nouveau et je finis par un moment de détente devant la télévision ou en jouant à la Playstation» détaille-t-il.
«Garder un petit contact avec le hockey ça fait du bien»Loïc In-Albon
Isolé chez lui, Loïc In-Albon fait tout ce qui est en son pouvoir pour se maintenir en forme et être prêt lorsqu’il sera autorisé à reprendre le chemin de la glace. «Les deux jours qui ont suivi mon test positif, j’ai été laissé au repos pour voir si des symptômes apparaissaient. Cela n’a heureusement pas été le cas et j’ai donc reçu un programme établi par notre coach de condition physique et pensé pour être effectué à la maison, sans matériel particulier», poursuit l’ancien junior de Graben. «Bon, le club nous a quand même mis à disposition un vélo d’appartement pour travailler l’endurance. Je prends aussi du temps pour moi-même. Je travaille mon maniement de puck et de canne. Garder un petit contact avec le hockey ça fait du bien, vous savez. Et j’ai aussi du temps pour analyser mes performances, mes shifts à la vidéo donc mes journées sont quand même bien remplies.»
Un nouveau début de saison à venir
Si dans certains cas, l’ensemble de l’équipe était mise en quarantaine lorsqu’un test se révélait positif, à Langnau, les coéquipiers de Loïc In-Albon non-infectés peuvent s’entraîner et jouer normalement. Une situation d’autant plus dure à vivre pour le principal intéressé: «C’est clair que quand j’ai regardé le match gagné contre Genève dimanche, je n’avais qu’une envie: être avec mes coéquipiers et fêter avec eux. C’est compliqué, je ne vous le cache pas, mais j’essaie aussi de voir cette pause forcée de manière positive. Elle va me permettre de me rafraîchir les idées et de revenir en pleine forme pour ce qui ressemblera à un nouveau début de saison pour moi.»
«Plusieurs fois, on était déjà prêts à partir jouer et on apprenait à ce moment-là que notre match était annulé. C’est des situations difficiles à vivre mentalement parlant»Loïc In-Albon
Un Loïc In-Albon en pleine forme, c’est certainement ce dont a besoin cette équipe de Langnau qui pointe actuellement au 12ème et dernier rang de National League. «Plusieurs raisons peuvent expliquer ce début d’exercice manqué», avance le numéro 25 emmentalois. «Le fait de ne jamais vraiment savoir quand on va jouer premièrement. Plusieurs fois, on était déjà prêts à partir jouer et on apprenait à ce moment-là que notre match était annulé. C’est des situations difficiles à vivre mentalement parlant. C’est une vraie année de challenge pour nous, les joueurs, comme pour les dirigeants. D’ailleurs, ces derniers ont logiquement décidé de jouer la carte de la sécurité en cette période de covid. On n’a pas engagé 4 ou 5 étrangers comme cela peut être le cas en temps normal mais on fait plutôt jouer des jeunes joueurs. On paie donc un certain manque d’expérience mais on travaille bien au quotidien pour rebondir. On est un très bon groupe et on a bien vu contre Genève ce dont on était capable.»
Les play-offs: un objectif parfaitement réalisable
Le Valaisan est ainsi persuadé que son équipe n’est pas à sa place sur ce fauteuil de cancre de la ligue et qu’elle peut prétendre à mieux, beaucoup mieux. «Disons qu’avec cette nouvelle règle des mini-séries sur trois matches entre les équipes classées entre la 7ème et la 10ème place, on vise clairement l’une de celles-ci pour accrocher une place en play-offs. C’est un objectif réel et parfaitement réalisable.»
«Ici, les gens vivent Langnau, ils mangent Langnau, ils respirent Langnau, c’est complètement fou»Loïc In-Albon
Un objectif qui, s’il est atteint, mettrait du baume au cœur à toute une région. À ce public de véritables passionnés qu’a découvert Loïc In-Albon l’an dernier et qui se retrouve privé de patinoire cette saison. «On a clairement l’un des meilleurs publics du pays», tonne le Sierrois. «Qu’on gagne ou qu’on perde, ils sont toujours là, les tribunes sont pleines. Les gens vivent Langnau, ils mangent Langnau, ils respirent Langnau, c’est complètement fou. On a quand même eu droit à deux matches avec un peu de monde en début de saison mais là c’est sûr qu’avec ces tribunes vides, le manque de soutien se fait sentir durant les matches. On sait bien entendu que la santé passe avant tout mais on se réjouit vraiment de retrouver nos fans, on l’espère le plus vite possible.»
Outre ce soutien populaire hors du commun ou presque, c’est aussi une nouvelle manière de vivre qu’a découvert le Valaisan en signant à Langnau. «La vie est très calme ici», sourit-il. «C’est complètement différent de ce que j’avais connu à Lausanne, encore plus en cette période de pandémie où beaucoup de choses sont fermées. Mais c’est vraiment une superbe région, où l’on peut faire de très jolies marches. Personnellement, j’ai un chien donc je profite des grands espaces à dispositions pour aller me promener avec lui.»
Un marché des transferts fermé en raison de la pandémie
Arrivé donc à l’été 2019 dans l’Emmental, Loïc In-Albon sait que son contrat court jusqu’au terme de la présente saison. Et s’il ne ferme aucune porte quant à son avenir, il est conscient que la crise sanitaire aura son incidence sur les tractations futures. «Le marché est fermé de chez fermé», témoigne-t-il. «Les clubs ne savent pas quel sera leur budget l’année prochaine donc c’est compliqué. Il faut vraiment prendre les choses au jour le jour et ce qui doit venir viendra. En début de saison, avant que la situation ne se dégrade, mon désir était clair: je voulais rester ici. Maintenant, je suis ouvert à tout, on verra quelles propositions se présenteront à moi et laquelle sera la meilleure pour mon avenir.»
«Il faudra que je montre ce que je sais faire lorsque je pourrais enfin sortir de quarantaine et ce qui doit venir viendra»Loïc In-Albon
Et si les perspectives et les horizons pour un joueur en fin de contrat risquent d’être plus bouchés en raison de la pandémie, le Valaisan essaie de ne pas trop y penser pour se concentrer uniquement sur son hockey: «C’est clair que l’on a inévitablement tout ça en tête. Si je repense à mon transfert à Langnau, les premiers contacts avaient été pris en novembre déjà. Là, on a donc déjà un mois de retard. Mais voilà, il faut essayer de se sortir ça de l’esprit pour performer au quotidien. Et dans le fond, je pense qu’il y a aussi un avantage à cette situation extraordinaire. Les clubs feront plus attention à leur budget donc les jeunes et les joueurs peut-être un peu moins cotés pourront certainement tirer leur épingle du jeu. À titre personnel, il faudra seulement que je montre ce que je sais faire lorsque je pourrais enfin sortir de quarantaine et ce qui doit venir viendra.»
En attendant de savoir où il patinera l’an prochain, à l’Ilfis ou ailleurs, Loïc In-Albon se réjouit déjà de pouvoir retrouver la glace et ses coéquipiers. Il devrait recevoir le feu vert pour le faire d’ici au début de semaine prochaine.
