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Le Valaisan Claudio dos Santos lève désormais son drapeau en Super League

Promu en Super League au début de l’année, le Valaisan Claudio dos Santos a officié pour la première fois en tant qu’arbitre assistant au sein de l’élite dimanche. De quoi réaliser un rêve et devenir un vrai ambassadeur du rôle dans notre canton.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
15 févr. 2023, 07:50
Claudio Dos Santos
Claudio Dos Santos ©Rhône FM

Depuis le début de l’année, le Valais compte un représentant de plus au sein du championnat de Super League. Il s’appelle Claudio dos Santos, il a 31 ans et il a grandi entre Vétroz et Ardon. Il ne porte toutefois ni le maillot du FC Sion, ni celui d’une autre formation de l’élite. Dimanche au Letzigrund, c’est dans le costume d’arbitre assistant qu’il a vécu son baptême du plus haut niveau lors du derby entre Zurich et Winterthour. «C’était une très belle première», affirme-t-il. «J’ai ressenti beaucoup de fierté au moment d’entrer sur le terrain même si une pointe de pression était aussi présente. J’ai essayé de me préparer comme pour un autre match et je pense que c’est ce qui m’a permis d’avoir un bon ressenti tout au long de la rencontre.»

Une première avec deux Romands à ses côtés

Pour l’entourer lors de cette journée forcément spéciale, Claudio dos Santos a pu s’appuyer sur le soutien et les précieux conseils des deux autres membres du trio arbitral: l’assistant vaudois Vital Jobin et le Fribourgeois Luca Cibelli qui était au sifflet. «Avec Luca, on se connaît bien. On a déjà arbitré ensemble dans le passé, aussi bien en Challenge League qu’à l’échelon inférieur. Avoir des habitudes, des automatismes ensemble, ça permet d’enlever une bonne partie de la pression. J’ai aussi pu compter sur Vital qui a énormément d’expérience dans ce rôle d’assistant. Entre nous trois, tout s’est bien passé. Notre communication, en français forcément, a été très bonne durant les 90 minutes.»

«La fierté était énorme en recevant ma convocation.» Claudio dos Santos

Inscrit comme arbitre du FC Ardon après avoir œuvré à Vétroz, le Valaisan a appris sa promotion en Super League à la mi-décembre. «J’ai reçu un appel d’un numéro privé en provenance du canton de Lucerne et je n’ai pas pu décrocher car j’étais en plein job», sourit cet employé de banque. «Je me doutais plus ou moins de ce qu’il s’agissait et j’en ai eu la confirmation en rappelant ce numéro. C’était le responsable des arbitres assistants qui m’a fait part de la nouvelle.»

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Parti en camp aux Canaries en début d’année avec l’ensemble des directeurs de jeu du pays, Claudio dos Santos a été informé que sa première en Super League interviendrait dans le courant du mois de février. «Je ne savais pas où ni à quelle date ça se ferait», précise-t-il. L’interrogation a finalement été levée le 2 février dernier lorsqu’il a reçu sa convocation pour le rendez-vous du Letzigrund. «Là aussi, la fierté éprouvée était énorme», se souvient-il. «Arriver à ce niveau-là, c’était un rêve. Je suis très heureux de l’avoir réalisé et de pouvoir à nouveau représenter l’arbitrage valaisan dans l’élite.»

20 ans que le Valais attendait ça

Ces derniers mots ne sont pas anodins. Cela fait en effet depuis 2002 et le retrait de l’Orsérien Laurent Rausis que notre canton n’a plus été représenté parmi les hommes en noir en 1ère division. «Cela ne me met pas la pression même si j’ai la responsabilité d’être le porte-drapeau de notre canton», relève Claudio dos Santos. Ce dernier prend à cœur son rôle d’ambassadeur, notamment auprès des plus jeunes. «Les gens ne se rendent pas forcément compte de ce qu’est réellement le job d’arbitre et de ce qu’il implique. Il faut essayer de le promouvoir dès le plus jeune âge au sein des clubs pour tenter de susciter une vraie vocation. À mon échelle, j’essaie de le faire en en parlant à ma famille, à mes amis ou à mes collègues.»

«J’ai la chance de ne jamais avoir eu de mauvaise expérience susceptible de me dégoûter.» Claudio dos Santos

Si la promotion de l’arbitrage semble aujourd’hui primordiale, c’est que la fonction n’est pas forcément en vogue. Peu importe la catégorie de jeu, les critiques du public sont parfois vives et les débordements réguliers. «J’ai la chance de ne jamais avoir eu de mauvaise expérience susceptible de me dégoûter», affirme Claudio dos Santos. «Il y a toujours des choses qui sont dites au bord des terrains, notamment dans les ligues régionales. En tant qu’arbitre, il faut savoir accepter certaines choses, il faut les encaisser mais aussi y faire face. Cela demande d’avoir une personnalité qui se construit au fil des matches.»

L’arbitrage comme école de vie

En ce sens, le Valaisan ne cesse de répéter que pour lui, l’arbitrage est une véritable école de vie. «Cela apporte beaucoup de belles valeurs. Assumer ce rôle m’a amené énormément de choses, aussi bien dans la vie privée que professionnelle. La responsabilité, l’autorité, le management des joueurs, j’ai appris tout ça grâce à cette fonction.» Une fonction qu’il a épousée en 2007. Alors âgé de 15 ans, il répondait à une demande du FC Vétroz où il évoluait en tant que junior. «Le club cherchait des arbitres pour diriger des matches de E et de D. Je me suis lancé, j’ai pris du plaisir, j’ai suivi les cours de l’Association Valaisanne et peu à peu, j’ai gravi les échelons.»

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Au départ, Claudio dos Santos officiait au centre du terrain. Ce n’est qu’après quelques années qu’il s’est retrouvé un drapeau à la main dans le costume d’assistant. «La première fois, c’était pour des matches de 2ème ligue régionale. J’avais alors la qualification d’arbitre juniors A», raconte-t-il. «À 22 ans, j’étais au niveau national et j’ai alors connu un petit échec qui m’a fait revenir en tant qu’arbitre principal en régional. Par la suite, j’ai intégré l’académie des arbitres qui a été fondée en 2014. Après deux ans dans celle-ci, on s’est rendu compte avec mes responsables que j’avais plus de potentiel de développement en tant qu’assistant. J’ai donc retrouvé ce rôle et je me suis immédiatement senti à ma place. Aujourd’hui, je me dis que j’ai eu raison de continuer sur la touche.»

«L’arbitre principal n’est pas seul à diriger un match. C’est un vrai travail d’équipe.» Claudio dos Santos

Épanoui sur le côté du terrain, le Valaisan assure ne ressentir aucun regret de ne pas être celui qui est au cœur de l’action, sous la lumière des projecteurs. «L’arbitre principal n’est pas seul à diriger un match. C’est un vrai travail d’équipe», affirme-t-il. «C’est d’autant plus vrai dans les deux premières divisions où nous sommes équipés d’oreillettes pour communiquer entre nous. Tout le monde est dans le bain. Être assistant, c’est peut-être être sur la touche mais c’est un rôle à part entière. On est aussi là pour prendre des décisions.»

La VAR comme airbag

Outre la communication par micro interposé, une autre innovation est apparue il y a quelques années pour «faciliter» le rôle de directeur de jeu et limiter au maximum les erreurs: l’assistance vidéo. «La VAR est un coussin de sécurité, un airbag pour l’arbitre. Disposer de cette technologie est une chance. Nous sommes tous unanimes sur ce point.» Pour continuer à progresser et éviter le plus possible les mauvais jugements, Claudio dos Santos explique aussi regarder d’un œil particulier les matches qu’il suit devant son écran de télévision. «J’analyse comment chaque situation est gérée par les hommes en noir. En tant qu’assistant, je me focalise notamment sur les hors-jeu, des actions parfois difficiles à juger.»

«Je me sens privilégié de pouvoir concilier mes trois vies.» Claudio dos Santos

Désormais intégré à l’élite, le résident de Sion s’attend à six premiers mois d’adaptation, lors desquels ses week-ends seront avant tout rythmés par de la Challenge League et quelques convocations supplémentaires au plus haut niveau. Pour assumer ce nouveau rôle, il reconnaît que son investissement au quotidien est important. «Il y a des entraînements physiques, théoriques et même au niveau mental. La charge est conséquente en fonctions des semaines et cela requiert une bonne organisation. Désormais, je vais prendre encore plus de temps pour préparer mes matches, analyser les équipes et les joueurs que je vais retrouver sur le terrain.» Entre son rôle d’arbitre, son emploi et sa vie privée, Claudio dos Santos le reconnaît: son temps libre est presque nul. «J’ai la chance d’avoir une épouse très compréhensive à la maison où nous avons eu le bonheur d’accueillir une fille il y a trois mois. Mon employeur est aussi très flexible. Il a accepté que je baisse mon temps de travail pour me consacrer à l’arbitrage. Je me sens vraiment privilégié de pouvoir concilier ces trois vies.»

Prochaine étape: le statut international

Tout semble donc réuni pour que le Valaisan continue à se développer et gravisse les derniers échelons de la profession. «Vous dire que je ne rêve pas de Ligue des Champions ou de Coupe du Monde serait faux», avoue-t-il. «Je sais toutefois qu'il est très dur d'y arriver. À l'heure actuelle, je ne veux pas brûler les étapes. Accéder à la Super League est déjà un aboutissement en soi. Si ça devait être la dernière étape de ma carrière, j’en serais déjà ravi. Mais évidemment qu’à chaque fois qu’on atteint le stade supérieur, on regarde plus loin. La prochaine étape est d’obtenir le statut d’arbitre international. Pour avoir la chance d'y arriver un jour, il n’y a pas de secret. Il faut travailler et encore travailler.»

CM
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