Le HC Sierre vit le premier creux de sa saison

Une porte du vestiaire qui claque. Des mots, forts, qui résonnent à travers les murs. La colère de Dany Gelinas était perceptible quelques minutes après que son équipe ait dû se contenter d’un point face aux GCK Lions. «Ma réaction à chaud? C’est inadmissible!», peste le technicien quebécois. «Notre plan de match était de ne pas les laisser exister, de prendre le jeu à notre compte. On a partiellement su le faire puisque l’on s’est créé beaucoup d’occasions. Le problème, c’est que l’on ne les convertit pas, on se retrouve en prolongations et là, on fait du «hockey hollywood»…»

Un tiers pour se mettre dedans

Mais commençons par refaire le fil du match. Trois jours après avoir pris l’eau durant deux périodes à la Chaux-de-Fonds, les «Rouge et Jaune» ont semblé avoir besoin d’un bon tiers pour rentrer dans la partie face à une formation zurichoise qui était pourtant déjà sur la glace moins de 24 heures plus tôt du côté de Viège (défaite 2-3).  «On était nerveux, c’est vrai», concède Goran Bezina. Équilibrées au niveau des tirs cadrés, 11 pour Sierre contre 10 pour les visiteurs, les 20 premières minutes tournaient finalement à l’avantage des visiteurs au tableau d’affichage, Simic étant le seul à parvenir à loger le puck au bon endroit. Un but tombé une minute à peine après que Remo Giovannini ait été sauvé à deux reprises par sa latte puis son poteau sur des essais de Roman Schlagenhauf, capitaine et Top Scorer zurichois. En face, les plus grosses opportunités sierroises étaient à mettre au crédit d’Eric Castonguay, Arnaud Montandon puis Thomas Dolana, sans succès.

Une égalisation à 4 contre 5

Menés à la marque, les pensionnaires de Graben n’allaient pas l’être pour longtemps puisqu’il ne leur suffit que de deux minutes pour combler le retard au retour de la première pause. Alors que le Top Scorer Guillaume Asselin se trouvait pourtant sur le banc des pénalités, son compère offensif Arnaud Montandon armait un véritable missile à l’entrée du camp zurichois qui surprenait tout le monde. À commencer par le portier Jeffrey Meier. 1-1 donc et le début d’un vrai temps fort sierrois. Castonguay tirait d’abord par-dessus, Dolana se heurtait ensuite au gardien adverse avant que le poteau ne renvoie une tentative en pivot du buteur Montandon. Lequel, tout comme Thomas Heinimann juste avant, se retrouvait encore en excellente position à l’approche de la deuxième sirène sans toutefois parvenir à faire trembler les filets. «Ce soir, ça ne voulait pas rentrer. On marque cinq goals qui n’auraient pas du rentrer samedi et là, on se crée une multitude d’occasions sans en profiter», regrette Goran Bezina. «Le mérite revient aussi à leur gardien qui a réalisé des arrêts déterminants et même à leurs joueurs qui n’ont pas hésité à bloquer plusieurs de nos shoots.»

«Si tu ne marques pas, tu permets à l’adversaire d’exister.»Dany Gelinas

Le manque d’efficacité offensive de son équipe, essentiellement dans ce tiers médian, c’est aussi ce que Dany Gelinas définit comme la clé de la rencontre. «Si on met nos occasions, ça change tout…Mais voilà, le hockey c’est ça, il faut savoir marquer et si tu ne le fais pas, tu permets à l’adversaire d’exister.»

Une hémorragie à stopper

Et après avoir donc dominé les débats entre la 20ème et la 40ème, les Sierrois retombaient dans leurs travers du début de match lors de la troisième période, se contentant de sept tirs cadrés, dont l’un sur le poteau signé Guillaume Asselin. 1-1 à la fin du temps réglementaire et des regrets, encore, lors de la prolongation. Essentiellement suite à ce face à face manqué par Arnaud Montandon devant le dernier rempart zurichois après 3 minutes d’«overtime». À 3 contre 3, les pensionnaires de Graben finissaient donc par craquer nonante secondes plus tard lorsque Nelson Chiquet convertissait une offrande de Corsin Casutt pour donner le point supplémentaire à son équipe. «À force d’attaquer durant cette prolongation pour aller chercher la victoire, on a pris le risque de leur offrir un surnombre et ils en ont profité. On est vraiment frustré et il est grand temps de stopper l’hémorragie», témoigne Goran Bezina.

Le terme «crise» peut-il être évoqué?

Pour la première fois de la saison, le HC Sierre concède donc trois revers de rang. Suffisant pour commencer à évoquer le terme de «crise» du côté de Graben? «C’est drôle que vous me posiez cette question. Cela veut dire que vous nous considérez comme une vraie équipe de haut de tableau», s’amuse Dany Gelinas. «Tout ce que je peux vous dire, c’est que l’on se bat avec les armes que l’on a et que l’on est aujourd’hui dans le dur. À nous d’en ressortir rapidement.»

«Je suis assez souvent passé par des périodes compliquées dans ma carrière pour savoir comment aider l’équipe à se relever.»Goran Bezina

Et pour sortir de ce creux dans lequel ils sont depuis la semaine dernière, les «Rouge et Jaune» pourront forcément s’appuyer sur l’expérience des aînés du vestiaire, à commencer par Goran Bezina. «Je suis assez souvent passé par des périodes compliquées dans ma carrière pour savoir comment aider l’équipe à se relever», assure le principal intéressé. «Mais on a un groupe vraiment uni, fort, qui sait le travail qui a été accompli pour en arriver là. Il ne faut pas tout remettre en question juste parce que l’on vient de vivre quelques matches plus compliqués.»

Prochain rendez-vous pour le HC Sierre samedi sur la glace d’Olten. Une rencontre importante en vue de la 4ème place qui pourrait valoir son pesant d’or à l’heure d’aborder les play-offs dans quelques semaines. «Il faut que l’on retrouve notre jeu et notre confiance, c’est le plus important. Ce match à Olten sera un bon test pour nous», conclut Dany Gelinas.