Le FC Sion continue de faire honte à son public et pose un pied en Challenge League
Jamais depuis dix-sept ans, le FC Sion n'avait été aussi proche d'une relégation en Challenge League. Battu 2-0 à Tourbillon lors du match aller du barrage face au Stade Lausanne Ouchy, il aura besoin d'un miracle pour conserver sa place dans l'élite mardi lors du retour à la Pontaise.
Un miracle. Une métamorphose. Un cataclysme. Un coup de pouce de la chance. Un sursaut d’orgueil. L’apparition d’une fierté disparue. Choisissez ce que vous voulez mais il faudra certainement un peu de tout ça et bien plus encore pour que le FC Sion conserve mardi sa place en Super League. Le club valaisan abordera le match retour du barrage de promotion/relégation avec un désavantage de deux buts suite à sa défaite 2-0 lors de la première manche face au Stade Lausanne Ouchy samedi soir à Tourbillon.
L’écart aurait pu être plus grand
Devant près de 10'000 spectateurs, les Sédunois ont poursuivi sur leur lancée de la saison en offrant une nouvelle prestation indigne d’un club de l’élite à des supporters toujours plus floués par le «spectacle» qui leur est proposé. Si une ligue d’écart devait séparer les deux formations, la différence a souvent semblé plus grande et à l’avantage du «petit» SLO. En confiance, décomplexés, rapides, les Stadistes auraient même pu prétendre à un avantage plus marqué à l’issue des nonante premières minutes de cette double confrontation. «C’est le seul point qui m’irrite ce soir (ndlr: samedi). On a manqué énormément d’occasions et je me rappelle d’un barrage entre Aarau et Neuchâtel (ndlr: en 2019) lors duquel les Xamaxiens avaient remonté un déficit de quatre buts au retour. On a piqué la bête valaisanne et je sais qu’ils vont revenir plus forts. On n’a fait que 25% du job», affirme l’entraîneur vaudois Anthony Braizat.
«J’irai à la Pontaise avec mes dernières énergies et je suis persuadé qu’on peut aller faire quelque chose là-bas. Est-ce que c’est le cas de tous mes coéquipiers? Je l’espère…» Kevin Fickentscher
Malgré cinq changements opérés dans son onze par rapport à celui qui avait sombré lundi dernier à Saint-Gall (défaite 0-4), dont le retour dans les buts de Kevin Fickentscher, le FC Sion ne s’est jamais montré véritablement dangereux dans la surface adverse. «Il n’y a rien à analyser sur le match d’aujourd’hui. Tout ce qu’on retient, c’est le score. Heureusement qu’on en est qu’à la mi-temps de ce duel», soupire le portier sédunois. «Ce n’est pas la première fois que l’on passe au travers à la maison et le mal est plus profond que ça. Mais ça ne sert à rien de se cacher et de pleurnicher maintenant. Personnellement, j’irai à la Pontaise avec mes dernières énergies et je suis persuadé qu’on peut aller faire quelque chose là-bas. J’y crois en tout cas. Est-ce que c’est le cas de tous mes coéquipiers? Je l’espère…»
Un (nouveau) but annulé par Monsieur Cibelli
Le discours du dernier rempart de Tourbillon se retrouve dans la bouche de l’autre joueur qui a peut-être le plus le maillot valaisan ancré en lui: Gaëtan Karlen, entré à la 58ème et auteur d’une faute sur laquelle est revenu l’arbitre Luca Cibelli pour annuler la réduction du score de Fortuné à la 75ème. «Cela ne sert à rien d’aller à Lausanne si on n’y croit plus. Malgré nos derniers résultats, je vous assure que le groupe vit bien…peut-être même trop bien. Le début de match risque d’être décisif mardi. Il nous faudra un petit déclic, un but, pour renverser la situation.»
«En tant que Valaisan, ça me fait mal de me faire siffler par mon public. Nous devons lui prouver que nous ne sommes pas morts.» Gaëtan Karlen
Face à cet outsider vaudois qui mérite amplement d’en être là où il en est aujourd’hui, le FC Sion a enchaîné un…14ème match sans victoire à Tourbillon où son ultime succès remontre toujours au 15 octobre dernier contre Lucerne. De quoi raviver les chants contre la direction ou intimant aux joueurs de mouiller le mot et faire descendre une véritable bronca des tribunes au coup de sifflet final. «En tant que Valaisan, ça me fait mal de me faire siffler par mon public», regrette Gaëtan Karlen. «Personne ne voulait se retrouver dans cette situation. Nous, les joueurs, sommes les derniers à être contents de ce qu’il se passe. Mais la colère des fans est légitime. À nous de leur prouver que nous ne sommes pas morts et que nous pouvons toujours nous sauver.»
Saintini prêt à en découdre avec des fans
Déjà cauchemardesque sur le terrain, la soirée sédunoise a viré encore plus au fiasco en dehors lorsque le défenseur Nathanaël Saintini a dû être retenu par des agents de sécurité avant d’en venir aux mains avec des supporters. La scène s’est déroulée devant le stade alors que les joueurs sédunois regagnaient le bus devant les reconduire du côté des Bains de Saillon pour la suite de leur mise au vert. Invectivé par des fans lui reprochant notamment un passage dans une célèbre enseigne de fast-food le soir de la défaite face à Lucerne (1-2) il y a dix jours, le Guadeloupéen a perdu son sang froid malgré les appels au calme de ses coéquipiers. C’est donc dans cette ambiance morose que le FC Sion devra tenter de réaliser un miracle mardi soir (dès 20h30) à la Pontaise. Faute de quoi, il retrouvera la Challenge League dix-sept ans après l’avoir quittée.