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Le coronavirus plonge à nouveau le hockey dans le doute

La saison n’a débuté que depuis à peine trois semaines dans les deux premières divisions, un peu plus dans les ligues amateurs, que déjà, le coronavirus sème le doute sur l’avenir du hockey en Suisse. Jusqu'où les championnats pourront-ils aller? Jusqu'à quand les publics pourront-ils s'asseoir en tribunes? Éléments de réponses.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
21 oct. 2020, 10:10
Hockey sur glace
Hockey sur glace ©

Des cas positifs aux quatre coins du pays, des quarantaines préventives ou forcées, des matches renvoyés ou des équipes privées de plusieurs de leurs éléments : la situation se fait de plus en plus délicate sur et hors des patinoires du pays. «Parler de scénario catastrophe est pour moi exagéré à l’heure actuelle», tempère toutefois le vice-président de Swiss Ice Hockey Marc-Anthony Anner. «Mais effectivement qu’il faut que certaines choses se mettent en place, des scénarii que l’on avait évoqué avant le début de la saison notamment.»

Un plan en quatre phases dans le hockey amateur

Ce qui a été fait en fin de semaine dernière dans les divisions amateurs. Où un plan en quatre phases a été adopté pour permettre à la saison d’aller à son terme. Les explications du directeur de la Regio League Paolo Angeloni: «On a voulu être plus flexibles qu’en mars dernier lorsque nous avions dû stopper les différents championnats. La première phase consiste en un déroulement normal de l’exercice et à l’heure actuelle, tous les championnats se trouvent dans celle-ci. La deuxième verrait certains préceptes de jeu être modifiés afin de récupérer des dates pour refixer des rencontres. Les play-offs seraient ainsi remplacés par un tour de promotion/relégation seulement. Si l’on voit qu’on ne peut pas refixer tous les matches renvoyés, on a aussi prévu de fixer le classement selon un quotient où l’on diviserait le nombre de points d’une équipe par le nombre de matches qu’elle aurait disputé. La 3ème phase nous obligerait, elle, à supprimer les promotions et relégations et à jouer au hockey uniquement où c’est encore possible et finalement la 4ème serait l’annulation pure et simple de l’exercice.»

«Le contexte est totalement différents entre les deux premières divisions et les championnats amateurs»Marc-Anthony Anner, vice-président de Swiss Ice Hockey

Un concept qui semble donc bien ficelé. Uniquement réservé aux championnats inférieurs, pourrait-il être décliné aussi aux deux premières divisions du pays? Marc-Anthony Anner répond par la négative: «Le contexte est complètement différent. Il y a tout un côté «business» derrière la National League et la Swiss League. Il faut donc être réalistes, on n’est pas dans les mêmes perspectives même si le but reste identique : jouer au hockey le plus équitablement possible.»

Un avenir suspendu à d’éventuelles décisions politiques

Mais si le contexte n’est pas le même selon que l’on soit un club amateur ou professionnel, les risques sont relativement similaires. Et le Villardou en est bien conscient: «Le nerf de la guerre concernant l’avenir, cela reste l’argent bien sûr. Et cela dépendra aussi de la politique qui pourrait bien faire à nouveau arrêter complètement le sport. Là, on irait droit dans le mur et la catastrophe, que l’on soit une grosse écurie ou une petite équipe. Si l’on devait revenir à des matches à huis-clos, cela deviendrait vraiment difficile de survivre. Mais encore une fois, on est dépendant des décisions de nos politiciens.»

«Ce serait l’idéal si la Confédération prenait les choses en main»Paolo Angeloni - Directeur de la Regio League

Des décisions qui ne sont pas uniformes selon les cantons. Ce que regrette Paolo Angeloni: «Chacun prend des mesures qui sont différentes. Or, nous jouons au hockey dans 24 cantons sur 26 donc ce n’est pas facile de faire des choix dans pareille situation. Au sein même d’une équipe, il peut y avoir des joueurs qui proviennent de diverses régions. Une mise en quarantaine a ainsi tout de suite de fortes répercussions. Ce serait vraiment l’idéal pour nous si  la Confédération pouvait prendre les choses en main et faire en sorte que tout soit identique entre les différents cantons.»

Et si d’autres Cantons suivaient Berne?

La première décision forte prise par un Canton est venue de Berne durant le week-end où l’interdiction des manifestations rassemblant plus de 1'000 personnes a été réintroduite. Un rétropédalage qui pourrait faire des émules ailleurs en Suisse. «Oui mais pour moi, le problème ne vient pas des stades mais de la société civile. Malheureusement, le sport est observé et pointé du doigt... Mais encore une fois, si l’on revient en arrière au niveau  du nombre de spectateurs autorisé à prendre place en tribunes, la survie des clubs va devenir très délicate», craint Marc-Anthony Anner.

Même son de cloche pour Paolo Angeloni qui espère lui que les politiques se rendent comptent du travail fourni et de la collaboration qui existe avec les publics du pays: «Même dans les divisions amateurs, les clubs ont très bien répondu. Tout le monde a eu confiance en nous et tous les plans de protection ont été bien construits et respectés. Alors oui, certaines choses restent à peaufiner mais dans l’ensemble tout se passe bien. Le port du masque que nous avons maintenant imposé dans les vestiaires est pour moi l’une des clés qui doit permettre de diminuer les risques de contamination.»

Des aides financières pour 94 clubs sur 280

Malgré la complexité de la situation, le Tessinois se veut tout de même optimiste quant à la survie des clubs amateurs: «Des aides financières ont été promises à 94 clubs sur 280. Ils nous ont chacun envoyé un dossier et nous avons tout fait pour couvrir une partie des pertes exprimées. Le prix des licences des joueurs a ainsi par exemple été revu à la baisse donc on fait vraiment tout notre possible pour éviter la disparition de l’une ou l’autre des équipes.»

«Je n'ai malheureusement pas de boule de cristal devant moi»Marc-Anthony Anner, vice-président de Swiss Ice Hockey

Et à la question qui trotte dans la tête de tout le monde : la saison pourra-t-elle aller à son terme d’ici aux mois de février, mars ou avril, Marc-Anthony Anner ne répond qu’à demi-mots: «Je n’ai pas de boule de cristal devant moi donc je n’en ai aucune idée. Mais ce que je sais c’est que tous les acteurs souhaitent revenir à une certaine normalité. Des dirigeants aux joueurs en passant aussi par les politiques et le corps médical. J’espère en tous cas fortement qu’on pourra aller au bout. Pas seulement pour pouvoir jouer au hockey mais pour le bien de la société aussi car les gens ont besoin de voir du sport!»

Les clubs de National League se réuniront vendredi
À la suite de la décision du Canton de Berne de réintroduire l’interdiction des manifestations rassemblant plus de 1'000 personnes, les clubs de l’élite du hockey sur glace suisse ont décidé de se réunir vendredi. Tous contestent cette décision qui prive le CP Berne, le HC Bienne et les Langnau Tigers de nombreux revenus et qui pourrait bien être reprise ailleurs dans les jours et semaines à venir. Les clubs de Swiss League ne participeront eux pas à cette discussion : «Dès la reprise des championnats, il était clair qu’un retour à une limitation à 1'000 spectateurs serait davantage un problème en National League que pour nous. Bien que l’on n'espère pas que cela arrive, nos pertes ne seraient pas aussi importantes que pour les formations de première division», nous a indiqué le directeur sportif du HC Sierre Christophe Fellay. Le Conseil d'Etat valaisan pourrait se prononcer sur un retour de cette limite à 1'000 spectateurs ce mercredi déjà à l'occasion de sa séance hebdomadaire.
CM
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