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Le coronavirus et ses incidences sur les contrats de sportifs

Parmi les secteurs les plus impactés par la crise sanitaire, le sport figure sans aucun doute en première ligne. Des quarantaines qui se multiplient, des championnats qui s’arrêtent et des questions qui se posent. Notamment autour des contrats de ses différents acteurs. Tour d'horizon.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
18 nov. 2020, 08:05
Contrat
Contrat ©Image d'illustration

«Les inconnues s’enchaînent de mois en mois. On ne sait pas jusqu’à quand les clubs vont pouvoir continuer comme ça car on entend de plus en plus de présidents se plaindre de devoir assumer toutes leurs charges sans qu’aucune recette ne rentre dans leurs caisses.» En une phrase, Sevag Keucheyan a résumé toute l’étendue de la situation critique dans laquelle se trouve le monde du sport en cette année de pandémie. L’homme est l’un des agents de joueurs de basket les plus influents du pays. «C’est une année particulière, très compliquée pour la profession. Il a fallu beaucoup travailler cet été pour trouver des solutions car tous les clubs ont réduit leur budget de 20 à 25%», poursuit-il.

Un budget réduit de 30% au HCV Martigny

Une réalité qui n’est pas propre à la sphère orange mais qui est bien partagée par l’ensemble du domaine du sport. Directeur du HCV Martigny, Nicolas Burdet ne cache ainsi pas que la crise sanitaire a forcé les pensionnaires du Forum à réduire la voilure: «On a dû baisser drastiquement notre budget suite, notamment, à une analyse du sponsoring effectuée à la fin du printemps. Par rapport à l’an dernier, on peut dire que l’on est à -30% environ. L’objectif était d’avoir un budget qui colle à la nouvelle réalité qui est celle du covid même si on n’imaginait pas que la situation se détériorerait autant.»

«Il a fallu faire des choix à l’intersaison»Nicolas Burdet - Directeur du HCV Martigny

Et pour y parvenir, les dirigeants du coude du Rhône ont évidemment dû revoir les contrats proposés à leurs joueurs et membres du staff. «Il a fallu faire des choix à l’intersaison. Chacun a dû consentir un effort sur le plan financier et on a malheureusement dû se séparer de certains éléments. Ensuite, nous avons dû trouver des solutions pour que notre équipe reste compétitive sportivement parlant», poursuit Nicolas Burdet.

La solution du partenariat avec le LHC

Le partenariat signé durant l’été avec le Lausanne HC a ainsi fait figure de bouée de sauvetage pour les Martignerains, leur permettant d’accueillir plusieurs renforts sans que les salaires de ces derniers ne soient à la charge du club. «On a quand même la contrainte de devoir les loger», tempère Nicolas Burdet. «Mais c’est sûr que cela nous permet de ne pas avoir de charges sociales dessus et c’est un gros problème en moins car les assurances accident notamment nous coutent vraiment très cher chaque année. Cet aide du LHC nous offre donc la possibilité d’accueillir des renforts en évitant des coûts qui peuvent être assez énormes.»

«Nous avons fait une nouvelle demande de RHT et on a besoin d’une réponse positive pour survivre»Nicolas Burdet - Directeur du HCV Martigny

Mais si ce soutien du LHC est une bonne nouvelle pour le HCV Martigny, la situation du club de MySports League reste compliquée. Privé de compétition et, du même coup, de l’ensemble des revenus générés les jours de match, il doit puiser au fond de ses ressources pour assumer le versement des salaires qui sont à sa charge. Problème : ces ressources ne sont pas inépuisables. «Tant que le flou persiste quant à la suite de la saison, c’est très compliqué. Il nous faut une date pour que nos sponsors et nos abonnés acceptent à nouveau de réellement s’investir. On a donc fait une nouvelle demande de RHT, du fait que l’on ne peut pas jouer. On attend maintenant une réponse que l’on espère positive car on a vraiment besoin de cet aide pour survivre.»

Des clauses instaurées dans le basket…

Les RHT redeviennent donc un sujet de préoccupation dans le monde du sport. En basket, ils ont d’ailleurs été au coeur de nombreuses discussions et négociations durant l’été. «À la demande de plusieurs clubs, des clauses liées au covid ont été signées, en Suisse comme ailleurs à l’étranger», explique Sevag Keucheyan. «Celles-ci portent avant tout sur des dispositions à prendre en cas d’arrêt du championnat, comme cela avait été le cas au printemps. Le but premier étant d’assurer qu’en cas de RHT, tous les joueurs continuent à être payés à 100%, ce qui n’était pas le cas lors du confinement. Il a donc fallu régler la question de qui payerait les 20% non pris en charge par les RHT.»

…qui seraient impossibles dans le monde du foot

Et si ces clauses ont donc été instaurées en basket, ce n’est pas le cas en football.  L’agent de joueur valaisan Michel Urscheler ne voit d’ailleurs pas comment  celles-ci pourraient l’être de manière automatique. «Les seules possibilités que je vois, c’est, premièrement, si la Swiss Football League décide d’un arrêt total de la compétition. Là, les clubs mettraient les joueurs au chômage car ces derniers n’auraient plus besoin de s’entraîner et donc plus besoin d’aller au travail. Deuxièmement, ce serait si un club se retrouvait avec 20 joueurs positifs au coronavirus et qu’il ne pourrait pas jouer pendant plusieurs semaines. Là, on pourrait éventuellement imaginer des clauses et des conditions particulières qui seraient à définir de contrat en contrat.»

Pour Michel Urscheler, une clause conduisant à une baisse de salaire n’est pas envisageable tant que la compétition se poursuit: «Si cela devait quand même arriver, cela poserait un gros problème quant à l’investissement des joueurs. En effet, tant que les matches se poursuivent, ceux-ci doivent être opérationnels, c’est leur boulot. Mais si on arrête de les payer ou qu’on ne leur paye qu’une partie de leur salaire, il n’y a pas de raison qu’ils continuent à bosser autant. Donc forcément que si vous bossez moins, vous êtes moins opérationnels et cela pose alors d’autres problèmes pour le club.»

«Baisser son salaire a finalement été moins difficile à gérer que l’inconnue du lendemain dans laquelle on se trouve aujourd’hui»Sevag Keucheyan - Agent de joueurs de basket

Et si, tant en football qu’en hockey ou en basket, des efforts ont dû être consentis par chacun pour limiter la casse, Sevag Keucheyan l’assure : personne ne s’en est plaint. «Tout le monde est bien conscient de la situation, on en parle assez dans les journaux. Donc baisser son salaire a finalement été moins difficile à gérer que l’inconnue du lendemain dans laquelle on se trouve aujourd’hui. On ne sait pas où on va, personne ne peut dire comment et jusqu’à quand le championnat se poursuivra, c’est vraiment difficile. Mais bon, du sportif de haut niveau à l’ensemble de la société, tout le monde se trouve dans le même bateau : il faut vivre avec ce flou et savoir s’adapter.»

Alors que les avis et les manières de gérer cette question des contrats diffèrent donc selon les sports, un élément est partagé par tous : l’espoir que la situation s’améliore au plus vite et que tous ces tourments ne soient bientôt plus que de lointains souvenirs.

CM
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