Le Champérolain Julien Texier au départ du prochain Rallye Dakar
Du 31 décembre 2022 au 14 janvier 2023, la mythique épreuve du Rallye Dakar vivra sa 45ème édition. Pilote amateur, le résident de Champéry Julien Texier sera de la partie dans la course de régularité réservée aux véhicules historiques.

C’est le rêve d’une vie que Julien Texier s’apprête à réaliser. Ce Franco-Suisse, patron de restaurant, installé à Champéry depuis de 30 ans, plongera au cœur du désert en Arabie Saoudite pour une épreuve historique, le Rallye Dakar. Une course de tous les superlatifs, qui a changé de lieu et de concept au fil des années mais dont l’histoire fait encore vibrer les passionnés. « Même si le terrain de jeu est différent, la marque Dakar existe toujours. Cela reste un challenge et une aventure humaine. » Le tracé originel entre l’Europe et la capitale du Sénégal n’est plus utilisé depuis 2007. L’édition 2008 avait d’ailleurs été annulée de justesse pour des raisons de sécurité en lien avec de possibles attentats.
« La destination est anecdotique. En tout cas pour mon premier Dakar, cela n’a pas beaucoup d’importance. » Julien Texier
De 2009 à 2019, le rallye-raid prend ses quartiers en Amérique du Sud, où la ferveur populaire était au rendez-vous. Depuis 2020, c’est donc l’immensité saoudienne qui est traversée. « C’est un retour au désert avec des paysages magnifiques et des spéciales difficiles, de 600km ou 700km par jour. De mon point de vue la destination est anecdotique. En tout cas pour mon premier Dakar, cela n’a pas beaucoup d’importance. J’ai simplement hâte de vivre cette aventure. »
En mémoire du père
Le pilote amateur voit loin. Cette année et lors de la prochaine édition, il s’alignera sur le Dakar historique aux côtés de Jérémy Athimon, un copilote expérimenté, avec l’espoir d’apprivoiser sa voiture et les aléas du désert. Mais en 2025, c’est avec son fils que l’aventure devrait s’écrire. Tout cela en forme d’hommage à son papa décédé.
« Mon fils m’a poussé à me relancer, pour réaliser avec moi ce que je n’avais pas pu accomplir avec mon propre père. » Julien Texier
« Mon père m’a donné le virus de cette course. Il avait notamment participé à une édition en tant que reporter photo pour une équipe. À son retour il m’avait dit qu’on devait le faire ensemble. » Malheureusement, Julien Texier perd son papa lorsqu’il est âgé de 18 ans. Trente ans plus tard, le rêve de Dakar refait surface. « Mon fils m’a poussé à me relancer, pour réaliser avec moi ce que je n’avais pas pu accomplir avec mon propre père. »
Une voiture mythique
Avant de boucler la boucle en 2025 avec son propre fils, Julien Texier devra donc prendre la voiture en mains, une Porsche 911 de 1986, préparée pour l’occasion. « Elle n’a plus grand-chose à voir avec la voiture d’origine », précise le pilote féru de la marque allemande. Après avoir fait l’acquisition de ce bolide, dont le prix restera secret, le Chablaisien a effectué quelques tests.
« Les premières sensations ont été très bonnes, ça a tout de suite matché avec la voiture. » Julien Texier
« J’ai l’habitude de piloter des Porsche en rallye. L’exercice sur le Dakar sera néanmoins différent car on n’est pas en recherche de vitesse. C’est l’endurance qui prime. Mais les premières sensations ont été très bonnes, ça a tout de suite matché. » Aligné sur une épreuve de régularité avec un véhicule historique, Julien Texier ne cherchera pas à affoler les compteurs. Le confort, lui, sera rudimentaire. « Ça fait partie de mes appréhensions », affirme-t-il avec un sourire qui en dit long. « On va quand même enchaîner 14 jours de course dans une Porsche, avec de longues distances, les bivouacs et tout ce que ça comporte. J’avoue que ça me fait un peu stresser. » Le stress ne fera qu’augmenter d’ici au 31 décembre, jour du grand départ de la prochaine édition du Rallye Dakar.
Julien Texier et Jérémy Athimon ne seront pas seuls dans leur aventure. Ils disposent de toute une équipe autour d’eux. Un appui logistique indispensable.
