Laurent Perroton: «Le plus difficile c’était d’appeler tous les gens pour leur dire que je partais»
En hockey sur glace, le HCV Martigny n’a plus d’entraîneur. Laurent Perroton a décidé de quitter son poste alors qu’un nouveau contrat lui avait été promis. Des regrets mutuels accompagnent cette séparation au goût d’inachevé.

L’incertitude a eu raison de l’entente entre Laurent Perroton et le HCV Martigny. À l’arrêt depuis le mois d’octobre la formation octodurienne n’a pas pu donner assez de garanties à l’entraîneur pour le conserver. On sent que ce dénouement logique n’était finalement souhaité par aucune des parties.
« Des moments marquants, je garderais aussi l’amitié et le lien très fort avec les joueurs. » Laurent Perroton
C’est par un message sur les réseaux sociaux, et après avoir passé plusieurs dizaines d’appels téléphoniques, que Laurent Perroton a annoncé vendredi dernier son départ du HCV Martigny. Le deuxième passage du coach d’origine française au Forum a été marqué par une finale, perdue contre Sierre. Les deux années suivantes, c’est la pandémie qui a mis un frein aux ambitions du club martignerain, le privant d’abord d’une autre finale, puis presque d’une saison entière.
« Il fallait attendre jusqu’au mois d’août pour avoir des garanties. Financièrement ce n’était pas viable pour moi. J’ai donc pris la décision, à contrecœur, de partir. » Lauren Perroton
Au moment des adieux, ou d’un simple au revoir, Laurent Perroton ne cache pas une certaine émotion. « J’ai été extrêmement bien accueilli par la direction, le staff, les joueurs et les supporters, raconte le coach sur le départ, nous avons eu de très bons résultats. Nous avions trouvé un terrain d’entente pour un contrat de trois ans avec des fonctions élargies. On voulait mettre en place une pyramide intelligente avec un suivi de tous les joueurs depuis les juniors jusqu’à la première équipe. Tout cela allait dans le bon sens mais la pandémie est passée par là et il fallait attendre jusqu’au mois d’août pour avoir des garanties. Financièrement ce n’était pas viable pour moi. J’ai donc pris la décision, à contrecœur, de partir. »
Au Forum, on prend acte
Les regrets exprimés par Laurent Perroton sont largement partagés par les dirigeants du HCV Martigny. « L’équipe évoluait et nous étions contents de son travail », confirme Nicolas Burdet. Les relations étaient donc paisibles. C’est bien le contexte incertain qui a conduit à ce dénouement.
« L’équipe évoluait et nous étions contents de son travail. » Nicolas Burdet, directeur sportif du HCV Martigny
Le directeur sportif du club martignerain reprend. « Effectivement, aujourd’hui il y a une grande incertitude autour des clubs, notamment par rapport aux aides qui doivent nous être apportées. N’ayant pas de confirmation que le championnat puisse se tenir normalement la saison prochaine, impossible de nous projeter. C’est avec beaucoup de regrets que nous ne pouvons pas offrir un nouveau contrat à Laurent Perroton dès le terme de son contrat actuel. »
Des souvenirs gravés à jamais
Sans contrat et surtout sans garanties, Laurent Perroton a choisi de tourner la page. Son avenir, dans le hockey ou dans l’enseignement, n’est pas encore défini mais de son passage au Forum il gardera en mémoire des moments forts, notamment la finale contre Sierre lors de la saison 2018/2019. « On en parle encore avec les joueurs. Cette finale était très marquante et surtout l’engouement qu’il y avait autour de cette confrontation. Je retiens aussi le niveau de jeu atteint lors des play-off de la saison passée, qui était remarquable. Je garderais aussi l’amitié et le lien très fort avec les joueurs. L’élément marquant pour son aspect négatif c’était d’appeler tous les gens et de leur dire que je partais. » Restera ce goût d’inachevé pour Laurent Perroton qui ne ferme pas la porte à un retour en Valais. Dans un futur proche ou dans une autre vie peut-être.
Retrouvez ci-dessous les interviews de Laurent Perroton et de Nicolas Burdet
L’ambitieux club du coude du Rhône a dû laisser partir son coach, faute de pouvoir lui donner assez de garanties. Et selon le directeur sportif de la formation martigneraine, Nicolas Burdet, l’engagement d’un nouvel homme fort à la bande n’est pas tout de suite. Sans entraîneur et sans date de reprise annoncée, le HCV Martigny devra d’abord renflouer ses caisses avant de se projeter. Une demande d’aide à fonds perdu a été formulée, mais le versement se fait toujours attendre. Nicolas Burdet confirme enfin que le projet sportif global n’est pas remis en cause à ce stade. Lors du bouclement des comptes fin avril, la situation devrait être plus lisible et les dirigeants du Forum pourront alors pleinement se consacrer à la planification de la prochaine saison.
