La traversée des Alpes : le défi ultime de la parapentiste Yael Margelisch
1'200 kilomètres à parcourir en parapente et aussi en marchant. C’est ce qui attend la Valaisanne Yael Margelisch. Elle nous raconte cette aventure unique et extrême !

Sponsorisée par une célèbre marque de boisson énergisante, la traversée des Alpes (XAlps) s’apparente au « défi ultime » pour Yael Margelisch. La parapentiste s’apprête à parcourir 1'200 kilomètres, en volant bien sûr, mais aussi en marchant lorsque les conditions météo ne seront pas favorables.
« Au niveau physique j’ai été suivie pendant 8 mois par un coach et j’ai vraiment mis tout ce que j’avais pour être au top. » Yael Margelisch
Et qui dit défi ultime, dit préparation à outrance. Car rien de ce que la Valaisanne a fait auparavant ne ressemble à ce qui l’attend. « Aucune autre épreuve ne demande autant d’engagement que celle-ci, valide la Bagnarde. Il y a pas mal d’interrogations et d’inconnues. On essaie de prévoir au maximum mais je m’attends à avoir des surprises. »
Optimisation
Si elle est consciente que tout ne se passera pas exactement comme prévu, l’athlète de 30 ans a tout de même joué sur son côté perfectionniste pour soigner les détails.
« J’aurais voulu voler davantage au mois de mai et avoir des heures en l’air mais il a fait trop mauvais. » Yael Margelisch
Ravitaillement, étude des parcours, préparation physique et mentale : chaque aspect été peaufiné en amont par Yael Margelisch et son équipe. Elle précise. « J’ai fait énormément de checklists pour le matériel. Au niveau physique j’ai été suivie pendant 8 mois par un coach et j’ai vraiment mis tout ce que j’avais pour être au top. » Un bémol ? La météo du mois de mai. « Il faisait vraiment trop mauvais, grimace la sportive. C’est le seul point qui coince de mon côté. J’aurais voulu voler davantage et cumuler des heures en l’air mais c’était impossible. »
Effort hors du commun
75% de vol, 25% de marche : voici les prévisions de Yael Margelisch qui participera donc ce dimanche à la XAlps. Une épreuve longue de 1'200 kilomètres à parcourir le plus rapidement possible, en passant par 12 points obligatoires dans les massifs montagneux autrichiens, allemands, suisses, français et italiens.
« Nous transportons 6 à 7 kilos de matériel en permanence ce qui ne facilite pas les choses. » Yael Margelisch
Détentrice de plusieurs records du monde et de nombreux titres nationaux et internationaux, la parapentiste de Verbier s’attend à devoir souffrir. « Même si ce n’est pas de la course à pied, cela demande beaucoup d’efforts. Nous pouvons marcher jusqu'à 40km par jour et nous transportons 6 à 7 kilos de matériel en permanence, ce qui ne facilite pas les choses. » Autre facteur à gérer : la récupération. « Pendant la course je vais me lever tous les jours à 5h et me coucher à 22h30, prévoit l’aventurière. Le sommeil et le repos, déjà très importants dans la phase de préparation, le seront encore plus pendant la course. »
Solitaire en vol et bien accompagnée au sol
Au fur et à mesure que Yael Margelisch décrit ce qu’elle va vivre, la notion des éléments qu’elle peut ou ne peut pas maîtriser s’éclaircit. C’est justement parce que de trop nombreux facteurs entrent en ligne de compte que la Bagnarde ne se fixe pas d’objectif concret. « Me faire plaisir et arriver au bout en bonne santé, dit-elle sobrement. »
« Ça sera une belle aventure entre potes. » Yael Margelisch
Dans sa quête de sensations et de performance, elle ne sera pas seule. De nombreuses personnes soutiennent la parapentiste ou participent à ce projet d’une manière ou d’une autre, à commencer par ses « assistants » qui la suivront pendant près de 15 jours. « J’ai trois assistants qui vont m’aider à porter le matériel non-obligatoire au décollage. Ils vont m’aider à choisir les itinéraires et me ravitailler. Ça sera une belle aventure entre potes, conclu-t-elle. »
Sachez que vous aurez peut-être une petite chance d’apercevoir Yael Margelisch et les autres participants dans le ciel valaisan ces prochains jours. Fiesch dans la Vallée de Conches est un point de passage obligatoire (Turn Point), tout comme les sommets français voisins de la Dent d’Oche et du Mont Blanc.
