Kevin Fickentscher: «Je suis toujours là pour pousser une gueulée quand il le faut»

Le FC Sion vit une sorte d’anomalie dans une saison 2022/2023 pour le moins difficile. Vainqueur sur le gong du côté de Lucerne dimanche dernier, le club valaisan vit une première semaine d’entraînement dans la peau d’une équipe victorieuse depuis plus de cinq mois et demi. «Ça fait un bien fou au moral», avoue le gardien Kevin Fickentscher. «Ça se ressent à tous les niveaux au sein du club. Tout le monde est plus joyeux que durant toutes ses dernières semaines.»

Une victoire qui ne doit pas tout faire oublier

Si une éclaircie est perceptible dans le ciel sédunois, tout reste très fragile. Les trois points décrochés en Suisse centrale ne doivent pas faire oublier la pauvreté du jeu présenté par les hommes de David Bettoni. «Si on est réalistes, on peut s’estimer heureux d’avoir gagné ce match», reconnaît le numéro 2 des buts valaisans. «Je retiens malgré tout qu’on a livré un match solide physiquement et mentalement. Notre salut cette saison passera par ce genre de performance. On a parfois bien mieux joué sans être récompensés. Cette fois, on n’a pas été bons mais on gagne. La frustration était dans le vestiaire d’en face au coup de sifflet final et on ne va pas s’en plaindre.»

«Dans la situation qui est la nôtre, allons à l’essentiel: il faut décrocher des points.» Kevin Fickentscher

Depuis son arrivée à la barre du FC Sion, l’ex-adjoint du Real Madrid ne cesse de répéter qu’il attend de voir une identité se dégager de son équipe. Au vu de la situation comptable, celle-ci semble justement devoir être celle d’un groupe qui cherche à obtenir des résultats en faisant fi de la manière. «C’est évident», souffle Kevin Fickentscher. «Dans la situation qui est la nôtre, on ne peut pas se permettre de passer par quatre chemins. Allons à l’essentiel: il faut décrocher des points. Je me fous de savoir comment on y parvient.»

Toujours pas de solution miracle

Cantonné au banc des remplaçants depuis l’arrivée d’Heinz Lindner l’été dernier, le numéro 18 de Tourbillon peine comme tout le monde à expliquer ce qui a conduit son équipe à devoir mener une énième lutte pour sa survie dans l’élite. «Si j’avais la solution miracle, croyez-moi qu’on en serait pas là aujourd’hui», affirme-t-il. «Ce qui est certain, c’est que si on se retrouve dans cette position, c’est qu’on le mérite. On n’a pas été suffisamment performants durant de longs mois. La chance que l’on a, c’est qu’il reste encore passablement de matches et de points à prendre. À nous d’inverser la tendance pour nous éloigner de cette dernière place et donner un tant soit peu de bonheur à nos supporters.»

«Même sans être sur le terrain, je peux avoir une influence sur l’équipe.» Kevin Fickentscher

À 34 ans, Kevin Fickentscher dispute actuellement sa 12ème saison avec le maillot du FC Sion sur les épaules. Vaudois d’origine, il se dit lui-même naturalisé valaisan depuis le temps. Même s’il a perdu sa place de titulaire entre les poteaux, de même que le brassard qui ornait son bras ces dernières saisons, il reste un pan essentiel du vestiaire sédunois. «Je suis toujours là, toujours partant pour pousser une gueulée quand il le faut», rigole-t-il. «Je pense avoir encore mon mot à dire et je ne suis pas de nature à prendre des pincettes. Ça plaît ou ça déplait. Humblement, je crois que même sans être sur le terrain, je peux avoir une influence sur l’équipe.»

Il a tout vu et tout vécu en Valais

Si beaucoup auraient levé le pied, se seraient sentis moins concernés par la situation de l’équipe en devant se contenter des entraînements et de quelques rares apparitions (trois en Coupe en tout et pour tout) dans un maillot de titulaire, Kevin Fickentscher est lui resté fidèle à lui-même. De son arrivée en Valais à 21 ans à aujourd’hui, de l’été 2009 au printemps 2023, il a tout vu et tout vécu avec le club sédunois. L’euphorie d’une victoire en Coupe en 2011 (prêté à Lausanne, il avait manqué celle de 2015), la désillusion de la finale perdue en 2017 et ces innombrables luttes pour le maintien des cinq dernières années. «J’ai encore cette flamme en moi qui me motive et me permet d’avancer. Ça me fait mal de voir où en est le club. Je pense faire partie de ceux pour qui le FC Sion compte le plus. De par mon expérience, j’essaie de transmettre mon attachement à ces couleurs aux plus jeunes ou à ceux qui ont débarqué il y a peu. Chacun doit s’impliquer pour le bien du collectif.»

«Mon envie est claire: je veux rester au FC Sion. La question est plutôt de savoir si le club a toujours envie de moi.» Kevin Fickentscher

Élément le plus ancien du cadre sédunois, Kevin Fickentscher sera en fin de contrat au terme de l’exercice. «Mon envie est claire: je veux rester au FC Sion. La question est plutôt de savoir si le club a toujours envie de moi. Nous n’avons pas encore eu de discussions à ce sujet car avant ça, on a une saison à sauver. Mais je le répète, j’ai toujours envie de jouer au foot, j’ai encore cette passion, cette joie d’aller à l’entraînement et je ne me vois pas le faire ailleurs qu’ici.»