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Jean-Philippe Fartaria, entraîneur de l’équipe de Suisse de ski alpinisme: «Un rêve devenu réalité»

L’élite du ski alpinisme est à Morgins cette semaine. Après un report en début d’année, la station des Portes du Soleil accueille trois épreuves de Coupe du Monde d’ici à vendredi. L’occasion d’évoluer à domicile pour les nombreux Valaisans en lice et leur entraîneur: Jean-Philippe Fartaria.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
08 févr. 2023, 07:50
Jean-Philippe Fartaria
Jean-Philippe Fartaria ©Rhône FM

Dire que le Valais est le principal pourvoyeur de forces vives pour l’équipe de Suisse de ski alpinisme n’a rien de chauvin. Cet hiver, pas moins de douze des vingt-trois athlètes retenus dans les sélections Élites et U23 proviennent en effet de notre canton. Une forte délégation estampillée treize étoiles qui a encore été renforcée par la nomination de Jean-Philippe Fartaria au poste d’entraîneur.

Des premiers pas de coach en Gruyère

«Le Club Alpin Suisse (CAS) a fait paraître une annonce, j’ai postulé, j’ai eu plusieurs entretiens et voilà où j’en suis aujourd’hui», sourit humblement le principal intéressé. Véritable amoureux de la montagne, où il se sent libre et peut véritablement vivre l’instant présent, le Chalaisard de 31 ans a fourbi ses armes de coach hors des frontières cantonales. «La profession de ma femme (ndlr: enseignante spécialisée) m’a poussé à aller vivre en Gruyère, à Broc. Je me suis alors intégré au centre régional ouest de ski alpinisme. Ça fonctionnait bien avec la relève, des U16 aux U20, et des athlètes élites ont commencé à m’approcher pour que je les aide dans leur préparation. J’ai commencé le métier comme ça avant que les choses n’évoluent de fil en aiguille.»

«C’est un métier passion. Cette sensation de ne pas avoir l’impression de partir travailler, c’est assez incroyable!» Jean-Philippe Fartaria

Une évolution constante qui l’a donc conduit à ce rôle d’entraîneur national. «C’est un rêve qui est devenu réalité pour moi», affirme-t-il. «J’ai une chance énorme d’avoir été choisi car c’est un métier passion. Cette sensation de ne pas avoir l’impression de partir travailler, c’est assez incroyable!» S’il prend énormément de plaisir dans ses fonctions, Jean-Philippe Fartaria reconnaît aussi se mettre une certaine pression. «En revanche, elle ne vient pas de ma hiérarchie. Mes supérieurs ont confiance en moi. Je fais de mon mieux et pour l’instant, ça se passe plutôt bien. Personnellement, je suis d’avis que tant que tu t’investis au max, tu ne peux pas avoir de regrets. J’essaie d’appliquer cette vision au quotidien.»

Un cahier des charges (très) fourni

En parlant de quotidien justement, s’il a été engagé à 80% dans ce rôle d’entraîneur par le Club Alpin Suisse qui régit la pratique du ski alpinisme, le Valaisan ne cache pas que son cahier des charges est passablement fourni. «Il y a toute une part de gestion administrative à assumer. Cela va de la réservation des hôtels à l’horaire et au contenu du petit-déjeuner. Il faut que tout corresponde aux besoins des athlètes», explique-t-il. «Je participe aussi aux meetings pour l’organisation des différentes courses de la saison. Et évidemment que c’est moi qui suis en charge de la planification des camps d’entraînement et qui fais le lien avec les coachs privés qu’ont certains de mes protégés. Le but est de créer une structure qui soit idéale pour que ces derniers performent au mieux.»

«J’aime les choses bien structurées, savoir où l’on va et pourquoi. Je suis quelqu’un d’exigeant mais qui sait aussi être très à l’écoute de tout le monde.» Jean-Philippe Fartaria

Lorsqu’on l’interroge sur le style d’entraîneur qu’il pense être, Jean-Philippe Fartaria rigole. «Ça, il faut le demander aux athlètes! Plus sérieusement, je pense être un bon pédagogue. J’aime les choses bien structurées, savoir où l’on va et pourquoi. Je suis quelqu’un d’exigeant mais qui sait aussi être très à l’écoute de tout le monde.» S’il ne fait aucune distinction entre ses protégés – «J’ai un très bon rapport avec les Grisons malgré la barrière de la langue», dit-il – le Chalaisard apprécie forcément de pouvoir œuvrer avec la forte cohorte valaisanne sous ses ordres. «Disons que je les vois plus souvent que les autres quand même. Ce qui est génial, c’est qu’ils ont tous leur personnalité, leur manière d’appréhender ce sport qui n’est toujours pas très pro. En tant qu’entraîneur national, je me dois d’être là pour les épauler en sachant qu’ils ont tous une vie à côté. Les guider, voir leur évolution, c’est formidable.»

La Coupe du Monde à la maison

Cette semaine, les nombreux Valaisans en lice et leur entraîneur ont donc l’occasion de vivre une étape de la Coupe du Monde à la maison. «C’est sympa de pouvoir être à domicile, de ne pas avoir à faire trop de trajets et de pouvoir partager ces courses avec des gens que l’on connaît», apprécie Jean-Philippe Fartaria. «Pour les skieurs, c’est un rendez-vous important. On sent qu’ils ont vraiment envie de bien faire ici. Mon rôle est de les accompagner sans leur mettre trop de pression. Je ne suis pas préparateur mental mais j’essaie de gérer du mieux possible leurs émotions avant la course. Le but est qu’ils soient dans les meilleures conditions possibles au départ.»

«Un gros mois de février nous attend. D’après mes calculs, je suis censé bosser durant 26 jours.»Jean-Philippe Fartaria

Ces prochaines semaines, Jean-Philippe Fartaria ne veillera pas seulement à la gestion des émotions de ses protégés mais aussi à celles de leurs efforts. «Ce replacement des épreuves de Morgins qui étaient prévues en début d’année congestionne un peu le programme. On enchaînera presque immédiatement avec celles prévues à Val Martello en Italie puis les Mondiaux en Espagne. Un gros mois de février nous attend. D’après mes calculs, je suis censé bosser durant 26 jours. Certains athlètes devront peut-être penser à renoncer à l’une ou l’autre course pour rester le plus frais possible.» Contrairement à ce qui se fait depuis cette année sur le plan de la Coupe du Monde, les championnats du Monde proposeront à nouveau une distinction entre les catégories Elites et U23. De quoi renforcer les chances de médailles pour les Valaisans en lice. Exemple avec le Bagnard Aurélien Gay qui nous disait en novembre déjà que l’événement était entouré en rouge dans son agenda. «Avec chacun de ces athlètes, on a de bonnes espérances. Ils sont tous très professionnels et bien entraînés. J’espère que leur investissement au quotidien portera ses fruits le jour J!»

«Ne laissons pas tomber l’individuelle et la verticale car elles ne sont pas olympiques!»
Si les championnats du Monde prévus du 28 février au 5 mars en Espagne sont la prochaine grosse échéance du monde du ski alpinisme, un autre rendez-vous d’importance fait beaucoup parler: les Jeux Olympiques de Milan et Cortina dans trois ans. La discipline sera alors représentée pour la première fois de son histoire sous un format sprint qui est loin des séduire parmi les acteurs du milieu. Jean-Philippe Fartaria se veut tout de même plutôt positif sur le sujet. Your browser does not support the audio element.
CM
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