Le HC Sierre est désormais porté par le souvenir de Quentin Tissières : "Cette saison sera pour lui"
Malgré une prestation de très bonne facture, le HC Sierre a vécu une soirée difficile mardi à Graben. Au-delà de la déception d'avoir égaré deux points contre le leader Thurgovie, l'émotion était surtout vive en raison de la perte récente d'un véritable passionné du club "rouge et jaune".
Quatre secondes. C'est ce qui a manqué au HC Sierre pour faire tomber le leader mardi soir à Graben. Une partie du public était déjà en train d'applaudir son équipe et de célébrer le succès qui se dessinait lorsque Dominic Hobi a jeté un coup de froid qui, pour une fois, n'avait rien à voir avec la vétusté de la patinoire. Le capitaine du HC Thurgovie permettait à son équipe d'arracher un premier point sur le gong avant que le deuxième ne tombe au terme d'une séance de tirs au but bien mieux négociée par les visiteurs. Sans doute la baraka d'une formation en pleine bourre depuis le début de la saison.
Le bon rappel : rien n'est fini avant la sirène
Dans les rangs "rouge et jaune", un mot résumait l'état d'esprit général après ce scénario cruel : frustration. "Nous aurions dû ressortir avec les trois points", peste l'entraîneur-assistant Eric Castonguay. "Nous pensions peut-être que le match était fini avant ce dernier shift qui nous fait mal. Face au premier du classement, ce n'est jamais terminé tant que la sirène finale n'a pas retenti. Nous en avons eu le rappel ce soir (ndlr : mardi)."
Déception logiquement partagée par le capitaine Maxime Montandon qui peine à expliquer comment le HC Sierre a pu laisser filer cette victoire qui lui semblait promise. "Il faut que je regarde la vidéo, mais ce n'est pas possible de laisser un 2 contre 1 devant notre but à ce moment-là du match. Surtout que le puck était en dehors de notre zone juste avant et que nous n'avions que quatre secondes à tuer. Les pénaltys ensuite, c'est une loterie, mais perdre comme ça, c'est frustrant…"
La différence aurait dû se faire lors des deux premiers tiers
Si la frustration se concentre sur cette égalisation concédée sur le fil, le HC Sierre ne peut pas occulter qu'il aurait pu, qu'il aurait dû faire la différence plus tôt dans le match. Notamment lors de ces deux premiers tiers durant lesquels il a outrageusement dominé son adversaire. "Nous terminons la rencontre avec 56 tirs cadrés. Un tel total doit te permettre de marquer davantage de buts. N'oublions toutefois pas que nous avions face à nous la meilleure défense de la ligue", relève Eric Castonguay. Auteur, à 5 contre 3, du premier but sierrois de la rencontre, Léonardo Fuhrer se montre philosophe. "Il y a des soirées où tout finit au fond et d'autres où cela ne veut pas rentrer. On trouvera la solution lors des prochains matches."
Malgré le résultat, Maxime Montandon tient à retirer du positif de ce duel face au leader. "Nous avons prouvé que nous pouvions les regarder les yeux dans les yeux. Sur l'ensemble de nos deux premiers affrontements (ndlr : les Sierrois s'étaient inclinés 3-2 après prolongations le 12 octobre à Thurgovie), nous avons même été meilleurs qu'eux. Il ne reste plus qu'à trouver ce petit quelque chose en plus qui nous permettra de les battre à l'avenir." Le capitaine des "Rouge et Jaune" se dit fier du visage présenté par son équipe, laquelle a su se mobiliser malgré la douleur provoquée par la disparition de Quentin Tissières, bénévole passionné et ami apprécié de toute la famille du HC Sierre, ces derniers jours.
Sur la glace comme en tribunes, l'émotion était grande mardi pour rendre hommage à celui qui assumait de nombreuses tâches au service de son club de cœur et dont le sourire et la bonne humeur communicative manqueront à tout le monde. "Il n'y a pas de mots pour expliquer ce qu'on ressent. Toutes nos pensées sont avec sa famille et sa copine", glisse Eric Castonguay. "Quentin était quelqu'un d'exceptionnel. Il apportait beaucoup de bien autour de lui et il était toujours présent pour le HC Sierre. Cette saison sera pour lui. Le hockey est un sport, c'est notre passion, mais ce n'est pas la vie. Des choses sont bien plus importantes en dehors de la glace."