En l'honneur de l'un des siens, le HC Sierre aurait mérité bien mieux face à Thurgovie

"Tout le vestiaire est affecté par sa disparition, nous allons jouer pour lui ce soir (ndlr : mardi)", affirmait logiquement l'entraîneur-assistant Eric Castonguay, à une demi-heure du coup d'envoi du choc face au leader Thurgovie. Un coup d'envoi précédé d'un vibrant hommage, rendu sur la glace par l'attaquant Jordann Bougro et l'un des meilleurs amis de Quentin, puis par l'ensemble de la patinoire au cours d'une minute de silence pleine d'émotions.       

Sur la glace, les Sierrois ont très vite montré qu'ils étaient décidés à faire honneur à leur pote. Ils ont largement dominé les vingt premières minutes, multipliant les assauts sur la cage adverse (19 tirs à 6). Malheureusement pour eux, s'ils ont confirmé qu'ils étaient largement l'équipe qui tire le plus au but du championnat, Thurgovie n'est pas – nettement – la meilleure défense de la ligue pour rien. Après un tiers, alors que les visiteurs menaient 1-0 (Münger à la 18ème) et malgré le fait que le poteau avait sauvé Giovannini à la 5ème, une question pouvait légitimement se poser dans les tribunes : comment dit-on "hold-up" en dialecte thurgovien?

La domination sierroise a été plus écrasante encore lors de la période médiane. Preuve en est la statistique affolante du nombre d'essais cadrés : 20 à 3 (39 à 9 sur l'ensemble des 40 premières minutes). D'abord frustrés, autant par la défense adverse que par certaines décisions discutables du quatuor arbitral, les "Rouge et Jaune" ont fini par être justement récompensés de leur mainmise sur le jeu. Il a tout de même fallu une situation de 5 contre 3 pour que Léonardo Fuhrer ne libère Graben en rétablissant la parité à la 32ème. Une réussite qui n'a fait que renforcer l'allant offensif des hommes de Chris McSorley, lesquels ont littéralement tourné autour de Thurgoviens dans leurs petits patins. Le cri de rage d'Arnaud Montandon au moment de sortir de la glace après une nouvelle tentative manquée (34ème) traduisait à merveille l'état d'esprit des locaux, encore bien mal payés à 1-1. Heureusement, une nouvelle période d'avantage numérique leur permettait - enfin - de passer devant à 6 secondes de la deuxième sirène. Sacha Berthoud profitait d'un service parfait de Jayden Halbgewachs pour donner l'avantage à son équipe.

Mené, le leader de Swiss League allait devoir proposer autre chose lors des vingt dernières minutes pour éviter de concéder sa 4ème défaite (seulement) de la saison. Message compris par ce HC Thurgovie décidément très clinique, qui revenait à 2-2 à la 47ème par Rundqvist. Les débats étaient nettement plus équilibrés devant les 2'293 spectateurs annoncés à Graben. Des spectateurs (la quinzaine de fans visiteurs exceptés) qui exultaient pour la 3ème fois de la soirée à la 53ème, lorsqu'Eliot Bernazzi faisait trembler les filets adverses. Une réussite validée par les arbitres, malgré le coach-challenge demandé par l'entraîneur thurgovien qui estimait qu'un hors-jeu avait précédé cette réussite. En supériorité numérique lors des deux minutes suivantes, le HC Sierre manquait une énorme occasion de faire le break à la 55ème, Bougro ratant la cage ouverte devant lui. Bousculés, les hommes de Chris McSorley ont bien cru être capables de résister pour s'offrir les trois points. C'était sans compter sur l'égalisation de Hobi à...4 secondes de la sirène finale. Cruel, surtout que Thurgovie a donc fini par passer l'épaule lors dess tirs au but. Le HC Sierre ne méritait pas ça. Malgré tout, où qu'il soit, il ne fait aucun doute que Quentin a vibré comme à son habitude mardi soir. Une étoile particulièrement brillante veille désormais sur Graben.