Guillaume Asselin: «Ca fait énormément d’émotions en peu de temps»

Meilleur compteur du championnat de Swiss League cette saison, Guillaume Asselin s’est récemment illustré à l’échelon supérieur. Prêté par le HC Sierre, il a donné la victoire à Genève-Servette en marquant le but décisif en prolongations face à Zurich. Une preuve de plus du talent de l’ancien premier choix de la franchise juniors des Canadiens de Montréal. Interview.

Guillaume Asselin, qu’est-ce que ça fait de vivre sur un nuage comme c’est votre cas depuis quelques jours?

C’est une bonne question, ça! Plus sérieusement, c’est cool de vivre tous ces beaux moment. Je tiens surtout à remercier mon entourage, mes coéquipiers, mes coachs qui me soutiennent et me permettent de vivre tout ça.

Racontez-nous votre fin de semaine dernière passée entre le Valais et Genève…

Ca a commencé par ce coup de fil de notre directeur sportif Christophe Fellay auquel je ne m’attendais absolument pas. Il m’a dit que Genève voulait m’avoir pour affronter Zurich. J’ai logiquement accepté car j’y voyais une belle opportunité et voilà, tout s’est enchaîné. J’ai pu vivre la préparation du match avec eux, m’entraîner à leurs côtés le matin et la partie est vite arrivée. Genève avait beaucoup d’absents et honnêtement, je ne pense pas qu’ils s’attendaient à gagner mais finalement on sait ce qu’il s’est passé.

«Cela m’a pris plusieurs secondes pour me rendre compte que j’avais marqué.»Guillaume Asselin

Ce qu’il s’est passé, c’est cette victoire en prolongations avec un but décisif inscrit pas vous-même. Qu’est-ce que vous avez ressenti au moment où le puck franchissait la ligne?

Je n’ai pas réalisé sur le moment. Cela m’a pris plusieurs secondes pour me rendre compte que j’avais marqué. J’étais forcément très heureux de faire gagner Genève même si ce but est loin d’être le plus beau que j’aie inscrit dans ma carrière.

C’était votre premier match à ce niveau et pourtant, vous avez été aligné durant plus de 19 minutes. Une belle marque de confiance de la part du staff genevois…

Effectivement. Je pensais faire partie de la 4ème ligne et finalement, j’ai été employé à toutes les sauces. J’ai joué en supériorité numérique, à 5 contre 5, 4 contre 4 et même 3 contre 3. J’ai vraiment eu la chance de montrer ce dont j’étais capable donc j’ai bien remercié le staff pour leur confiance à la fin du match.

Les principales différences que vous avez pu observer entre la Swiss League et la National League, quelles sont-elles?

Je dirais avant tout la vitesse d’exécution. Pour vous donner un exemple, je me rappelle d’une action durant le 3ème tiers. Je reçois le puck et en Swiss League j’aurais eu le temps de contrôler et de lever la tête. Mais là, j’ai voulu faire pareil et une seconde après j’avais déjà perdu la rondelle. C’est vraiment ce qui m’a marqué comme principale différence entre les deux divisions.

«Mon équipe c’est Sierre et je suis pleinement concentré sur ce que j’ai à faire ici. Je veux vraiment aller le plus loin possible en play-offs avec cette équipe..»Guillaume Asselin

Un but pour votre premier match en National League, on imagine que ça vous donne des idées pour la suite…

C’est clair que l’objectif d’un joueur est toujours de jouer au plus haut niveau, quel que soit le pays dans lequel il évolue. Maintenant, mon équipe c’est Sierre et je suis pleinement concentré sur ce que j’ai à faire ici. Je veux vraiment aller le plus loin possible en play-offs avec cette équipe. Mais bien sûr que jouer en National League un jour, peu importe le club, c’est un rêve.

Revenir à Graben au lendemain de cette soirée mémorable du côté de Genève, ce n’était pas trop compliqué?

Non, ça va... Bon, pour être honnête, j’étais un peu fatigué. Mentalement surtout puisque je reconnais que j’étais passablement stressé avant ce match avec Genève. Je n’étais donc pas au top pour affronter les Ticino Rockets mais je crois qu’on n’a pas fait un mauvais match même si c’est clair qu’on n’était pas aussi bons qu’à Ajoie mercredi dernier (ndlr : victoire 5-3). On est quand même parvenu à prendre deux points et ça fait du bien pour la suite.

Avec un but, un assist et un essai transformé lors de la séance de tirs au but, vous avez joué un rôle important dans ce succès sierrois. Franchement Guillaume, il y a pire comme week-end que celui que vous venez de vivre, non?

C’est sûr, c’était une belle semaine et un beau week-end. Mais encore une fois, pour y parvenir, je ne suis pas tout seul, je suis très bien entouré.

Physiquement, après ces jours intenses, comment ça va?

Alors je ne vous cache pas qu’après le match de samedi, j’étais vraiment fatigué, je ne me suis pas couché tard. Surtout qu’avec la naissance de notre premier enfant qui arrive tout prochainement, ça fait énormément d’émotions en peu de temps pour ma femme et moi. J’essaie donc de gérer ça du mieux possible car je dois donner le meilleur de moi-même une fois sur la glace. Et puis bon, vous savez, la fatigue c’est avant tout quelque chose de mental. À moi de ne pas trop y penser donc.

Vous parlez de cet heureux événement qui arrive. L’attente d’un enfant, c’est plus stressant qu’un match décisif pour le titre de champion?

À 100% ! Lundi, au moment d’aller à l’hôpital pour un dernier rendez-vous, j’avais une énorme boule à l’estomac, j’étais tellement stressé! Pourtant, ce n’était pas encore pour l’accouchement mais je pense que j’étais plus tendu que ma femme…Donc oui, c’est incomparable à ce que l’on ressent avant un match.

«Il ne faut pas que l’on prenne la grosse tête suite à nos derniers résultats.»Guillaume Asselin

Le prochain match, justement, pour le HC Sierre c’est ce mercredi face à Langenthal. Une équipe qui vous devance au classement mais que vous avez battu deux fois en deux rencontres cette saison. Vous avez donc un beau coup à jouer du côté de Graben…

Effectivement. On a deux matches en moins qu’eux donc remporter cette rencontre serait très important pour essayer de les rattraper. Mais attention, il ne faut pas que l’on prenne la grosse tête suite à nos derniers résultats. Il faut rester humble, ce que nous répète d’ailleurs chaque jour l’entraîneur. Ce n’est que comme ça que l’on pourra enchaîner les victoires.