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Goran Bezina en route pour une 21ème saison au haut niveau

Il semble éternel. À 41 ans, Goran Bezina se prépare à disputer sa troisième saison avec le HC Sierre. Épanoui sur la glace de Graben, il milite pour la création d'un club fort en Valais.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
18 août 2021, 16:13
Goran Bezina
Goran Bezina ©Keystone-ATS

Cela fait plusieurs années que cela dure. À chaque début de saison, une question revient sur le tapis: celle-ci sera-t-elle la dernière de la carrière de Goran Bezina? Et à chaque fois, la réponse est identique, le Chablaisien repoussant toujours le moment de raccrocher les patins. «Ah je vous rassure, chaque année je me pose la même question que vous», sourit-il. «Mais le plaisir du sport, celui que j’ai dans le vestiaire et que je ne retrouverai certainement nulle part ailleurs dans la vie professionnelle, me motive à rester sur la glace.»

Principale difficulté de la préparation: les conditions d’entraînement

À la fin juin, le numéro 57 a donc rempilé pour une année supplémentaire avec le HC Sierre. À 41 ans, il est désormais en pleine préparation de ce qui sera sa troisième saison du côté de Graben. «Contrairement à ce que peuvent dire certains sportifs, je ne redoute pas cette période», affirme-t-il. «J’ai l’habitude de cette dose de travail qu’il faut assumer pour être au top durant l’hiver. La difficulté se situe plutôt au niveau des conditions d’entraînement. Avec la chaleur, il y a de la buée dans la patinoire, la glace ne gèle pas, on a de la peine à avancer et les pucks partent dans tous les sens. C’est vraiment ça qui est compliqué…»

Reste qu’avec le temps, le poids des années se fait tout de même sentir sur l’organisme du Montheysan. «Quand tu vieillis, tu as beau t’entraîner, tu le ressens quand même. La récupération est bien plus importante que dans le passé et en ce sens, Dany (ndlr: Gelinas, l’entraîneur) se montre très compréhensif avec moi.»

«Mon but n’est pas de durer pour durer. C’est vraiment une question de plaisir.»Goran Bezina

Au moment d’entamer sa…21ème saison en ligue nationale, Goran Bezina se trouve à quelques matches (ndlr: 35 pour être exact), d’atteindre la barre symbolique des 1'000 rencontres disputées dans les deux premières divisions du pays. «Cette statistique n’a pas influencé mon choix de prolonger», coupe-t-il rapidement. «Mon but n’est pas de durer pour durer. C’est vraiment une question de plaisir. Je sens que je peux encore apporter quelque chose sur la glace, que je peux aider les plus jeunes. Le jour où je n’aurai plus ce rôle, il sera temps d’arrêter.»

Au sein du vestiaire de Graben, l’ancien international côtoie des joueurs de près de 20 ans ses cadets. «Qu’est-ce que ça m’évoque? Que je suis vieux, c’est tout! Plus sérieusement, ils me gardent jeune, ça fait du bien… Et de mon côté, comme déjà dit, j’essaie de leur apprendre tout ce que je peux.»

Les raisons d’une telle longévité

Goran Bezina veut montrer l’exemple à la jeune garde sierroise. Lui inculquer aussi les raisons de sa longévité au haut niveau. «La principale d’entre elles, c’est d’avoir une bonne hygiène de vie», explique-t-il. «Il faut savoir prendre soin de son corps. Personnellement, j’ai eu la chance d’être plutôt épargné par les blessures et ça aide. Si tu «ramasses» pendant ta carrière, ton corps grince beaucoup plus vite. Alors bien sûr, il y a une part de chance là-dedans. Mais ce qui fait la différence, c’est aussi d’être bien préparé physiquement, d’avoir fait le travail durant l’été. Et il faut également être capable de basculer rapidement de la vie professionnelle à la vie privée. Ne surtout pas penser qu’au hockey. Si tu ne déconnectes pas quand tu rentres à la maison, tu en as vite marre.»

«Le HC Sierre possède déjà une longue histoire et on en est au début d’une nouvelle.»Goran Bezina

Le Montheysan le répète: malgré son âge, il se sent encore jeune dans la tête. Il a trouvé l’équilibre qui lui permet d’écrire encore une partie de son avenir sur la glace. «Mon après-carrière? Bien sûr que j’y pense», reconnaît-il. «J’ai déjà eu quelques opportunités dans le monde du hockey. Des portes se sont ouvertes, d’autres se sont refermées. On verra donc tout ça en temps voulu. J’ai déjà eu quelques discussions avec les dirigeants sierrois et, qui sait, peut-être que cela donnera quelque chose pour la suite. Œuvrer pour le futur de ce club serait quelque chose de très intéressant car le potentiel est énorme. Le HC Sierre possède déjà une longue histoire et on en est au début d’une nouvelle.»

Une seule solution: s’unir

Une nouvelle histoire qui pourrait s’accompagner d’ambitions revues à la hausse, portées par le projet de Chris McSorley, un homme que connaît évidemment très bien l’ancien défenseur de Genève-Servette. «Il a déjà prouvé qu’il était tout à fait capable de faire ce genre de choses. Il connaît beaucoup de monde et il sait s’entourer des bonnes personnes. Mais pour que tout cela aboutisse, il faut que tout le monde se mette autour d’une même table. Pour construire un grand club, pour développer une école de hockey qui attirerait les meilleurs jeunes de la région et du pays, il faut s’unir. Depuis le temps qu’on en parle, il faut être crédible. Cela fait des années qu’on se tire dans les pattes entre les clubs, qu’on stagne et qu’on n’avance pas. Viège essaie de faire quelque chose mais nous, au niveau du Valais central et du bas, la seule solution pour être compétitif avec les plus grands, c’est d’avoir une identité commune.»

«Il faut arrêter avec cet esprit de clocher. Il n’y a peut-être que d’anciens joueurs qui peuvent changer les mentalités.»Goran Bezina

Faire tomber cet esprit de clocher ne serait donc pas si illusoire que les différents rapprochements avortés des dernières années ne le laisseraient penser? «Il faut vraiment arrêter avec ça. Tu fais un grand club, avec de vrais moyens et là tu attires tous les jeunes. Ils ne demandent que ça. Si tu as une vraie infrastructure, une ligne directrice claire et que tu possèdes un club dans l’élite, plus aucun jeune ne partira ailleurs se former. Il faut vraiment avoir ces niveaux. Une équipe en National League, une en Swiss League et une en MySports. On a tout pour bien faire. Regardez le nombre de patinoires que l’on a en Valais. Avec la passion qui règne ici aussi, je ne comprends pas qu’on ne l’ait pas déjà fait. Mais la solution viendra peut-être d’anciens joueurs, de personnes qui ont voyagé. Il n’y a peut-être que comme ça que l’on arrivera à changer les mentalités.»

Au vu de son expérience et de sa vision, Goran Bezina serait certainement en première ligne pour pousser vers une union des forces. Mais d’ici là, il a au moins une (dernière) saison à préparer avec le HC Sierre. Prochain match ce vendredi à Graben face à Ajoie.

CM
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