Gilles Mottiez aux championnats d’Europe : « Le but c’est de faire ma place en équipe de Suisse »

Il aime le VTT, il préfère le cyclo-cross. Gilles Mottiez aime avant tout le vélo au sens large, puisqu’il effectuait il y a encore quelques jours une sortie, comme on dit dans le jargon, avec les cyclistes valaisans Sébastien Reichenbach et Simon Pellaud. Il a profité de cette petite escapade pour leur demander deux ou trois conseils, surtout en ce qui concerne la récupération, nous dit-il. Car à 23 ans, Gilles Mottiez a encore pas mal de choses à apprendre. Mais, pour celui qui partage sa vie entre le sport et son travail d’assistant de recherche à la HES, zéro pression. Tout n’est que plaisir et découverte.

Peu d’occasions de se tester cette saison

A 23 ans, le coureur de Collonges vivra ses premiers championnats d’Europe. Sa sélection, il la voit comme une chance de faire sa place dans l’équipe de Suisse. « C’est une saison spéciale, la semaine passée on ne savait pas encore si cette compétition aurait lieu. Maintenant on y est et le moral est très bon. On a préparé ça à bloc. »

Gilles Mottiez parle d’une saison spéciale. Il faut dire que les opportunités de se tester face aux autres coureurs n’ont pas été nombreuses. Et pour cause, 9 des 14 étapes de Coupe du monde ont déjà été annulées, en raison de la crise sanitaire. Dans ces conditions, les athlètes ont dû revoir leur programme, mais aussi trouver des astuces pour s’entraîner un peu différemment. « En juillet nous avons pu nous préparer avec l’équipe de Suisse, mais ensuite c’était un peu chacun pour soi. J’ai effectué de la préparation technique et physique. C’est vrai aussi qu’après un été sans course, c’est un peu l’inconnue en ce qui concerne le vrai niveau de chacun. »

Le cyclo-cross (re)devient populaire

« En Suisse alémanique c’est très populaire. En Romandie, j’ai l’impression qui l’intérêt avait diminué. Mais c’est en train de revenir grâce aux efforts des organisateurs de courses. Il y a aussi la mode du gravel (un vélo à mi-chemin entre le vélo de course et celui de cyclo-cross) qui contribue au petit boom vécu par la discipline. » Pour appuyer l’analyse de Gilles Mottiez, on peut aussi citer ces jeunes coureurs belges ou néerlandais qui ont commencé par le cyclo-cross et qui arrivent à s’imposer sur la route. Preuve que cette discipline représente aussi une très belle école. « C’est un peu à double tranchant », nuance le coureur de Collonges. « D’un côté cela fait plaisir de voir des stars du cyclo-cross, tels que Mathieu van der Poel ou Wout van Aert, qui gagnent sur route. D’un autre côté, cela fait un peu mal au cœur de les voir quitter notre terrain de jeu. Au final, ils donnent une telle visibilité au cyclo-cross que personne ne peut leur en vouloir. C’est vraiment génial qu’ils puissent s’éclater dans toutes les disciplines. »

S’il salue le parcours de ces surdoués du vélo qui sont capables de passer du cyclo-cross à la route avec succès, Gillez Mottiez n’envisage pas de faire ce saut. Par contre, il se verrait bien partir en Belgique pour faire carrière et percer dans le cyclo-cross la saison prochaine.