Pour le FC Sion, l'attente doit prendre fin dans le derby
Au moment d'accueillir un Servette FC en panne de résultats depuis le début de la saison (19h00 à Tourbillon), le FC Sion a l'occasion de mettre fin à une longue disette. Voilà près de quatre ans qu'il n'est pas ressorti victorieux d'un derby du Rhône.

Le derby du Rhône est une affiche qui ne ressemble à aucune autre. Il réserve à chaque fois son lot d'émotions aux supporters des deux camps, pour le meilleur comme pour le pire. Personne n'a évidemment oublié les deux claques reçues par le FC Sion lors de ses deux derniers déplacements à la Praille (0-5 en mai 2023, 0-3 en octobre 2024). Tout le monde se souvient également du duel du 4 février dernier, conclu sur un score de 3-3 à Tourbillon au terme d'une soirée marquée par trois pénaltys dont une subtile panenka de Benjamin Kololli. S'ils sont souvent passés par tous les états au moment de retrouver leurs meilleurs ennemis, les fans sédunois doivent quand même commencer à trouver le temps long. Cela fait en effet près de quatre ans qu'ils n'ont plus vu leur équipe l'emporter sur le rival grenat.
Un dernier succès en plein covid à Tourbillon
À l'époque, soit le 24 octobre 2021, une réussite de Filip Stojilkovic et un autogoal de Vincent Sasso avaient permis aux Valaisans de s'imposer 2-1 à la Praille. Pour trouver trace d'un dernier succès à Tourbillon, il faut donc remonter un an supplémentaire. Dans un stade vide en raison des restrictions sanitaires, Jan Bamert et Jared Khasa avaient conduit le FC Sion à une victoire 2-0 à la fin novembre 2020. Les neuf derniers affrontements se sont conclus par six nuls et trois revers sédunois.
Pour le FC Sion, il est donc plus que temps de mettre fin à cette disette. L'occasion semble belle ce mercredi soir, au moment de recevoir un Servette FC qui stagne à l'avant-dernier rang du classement, avec seulement deux points pris en cinq sorties. "Il ne faut surtout pas penser que nous sommes supérieurs à eux car nous avons huit points de plus", a tenu à rappeler Didier Tholot mardi après-midi à Riddes. "Même si je préfère évidemment être dans notre position que dans la leur, je pense qu'ils n'ont pas bien été payés lors des derniers matches. Samedi à Zurich, ils auraient pu ramener un nul, voire même l'emporter en étant un peu plus réalistes. Dans le football, il arrive que tu n'aies pas de réussite durant une période. J'espère simplement que la leur continue contre nous."
Un état d'esprit à reconduire
Plutôt que de s'attarder sur la panne de confiance des Servettiens, le coach sédunois préfère appeler ses joueurs à reproduire ce qu'ils ont bien fait dimanche à Winterthour. "J'ai aimé l'agressivité qu'a mis mon équipe pour aller l'emporter sur ce terrain où il est toujours difficile de gagner. Il en faudra tout autant dans ce derby. On sait que ce genre d'affiche se gagne dans les duels, dans l'impact et dans l'envie. Le football vient ensuite."
Si les Sédunois ont fait le travail à la Schützenwiese, Didier Tholot reste perfectionniste et relève que tout n'a pas été parfait dans la partition jouée par ses protégés. "Nous avons commis trois erreurs sur des ballons longs. Il faudra éviter ça contre Servette", prévient-il avant de détailler deux exemples. "Sur la première action, Kresh et Noé (ndlr : Hajrizi et Sow) manquent de lucidité et se tamponnent et sur le deuxième but de Winterthour, nous faisons une erreur d'alignement. Jan (ndlr : Kronig) recule trop alors que Kresh veut aller au duel. Nous devons faire preuve de plus de discipline."
Aucun statut au sein du groupe
Le technicien tricolore retient malgré tout surtout la victoire de son équipe, venue valider ses choix opérés au coup d'envoi. "Je n'avais aucun doute quant à la capacité de l'emporter du onze retenu. Je savais en revanche à quoi m'attendre en cas de défaite. On m'aurait pris pour un fou d'avoir changé une équipe qui tournait plutôt bien", sourit-il en rappelant qu'Ilyas Chouaref sortait de deux gros matches en sélection et que Benjamin Kololli avait ressenti une douleur au mollet lors du voyage à Saint-Pétersbourg. "Dans cette équipe, il n'y a pas de statut. Chacun doit en faire un peu plus pour être prêt à aider le groupe, soit en entrant, soit en commençant." Didier Tholot évoque également l'échange qu'il a eu avec Donat Rrudhani, sa nouvelle recrue qu'il a décidé de laisser sur le banc.
Après avoir renoncé à effectuer l'entraînement de veille de match à Tourbillon – "faire deux fois 20 minutes de bus pour 40 minutes sur le terrain ne me servait à rien" – Didier Tholot pourrait bien décider de modifier une nouvelle fois sa composition de départ face à Servette. Il pourrait même être forcé de faire un changement puisque Noé Sow est incertain en raison d'une douleur au pied, conséquence d'un choc reçu à Winterthour. "Il l'a pris en première mi-temps et je lui ai demandé de serrer les dents. Depuis ça a gonflé donc on verra. On prendra une décision au dernier moment", commente le technicien tricolore. Une absence du joueur français, excellent à mi-terrain depuis le début de l'exercice, serait une vraie tuile à l'heure de poursuivre cette semaine anglaise. "Que l'adversaire soit Servette ou non, ce match nous donne l'occasion de nous retrouver avec treize points en six matches. Avec le programme qui a été le nôtre, un tel bilan serait plutôt pas mal. Nous avons l'occasion de grimper à la 2ème place, ne la laissons pas passer. Je connais l'importance du derby pour le Valais, pour notre public et même pour nous. Mais gagner contre Servette ne me donnera pas six points de plus. Il m'en donnera trois comme un autre match."
Si l'aspect comptable lui donne raison, personne ne peut nier la saveur particulière d'un succès face au rival. Surtout lorsqu'il est attendu depuis plusieurs années.