Nouveau président du FC Monthey, Julio Tejeda ne prévoit pas de révolution

"On m'a souvent dit que j'étais fou de vouloir reprendre ce rôle. Je ne suis pas de cet avis", souffle le nouvel homme fort montheysan. "J'ai tapé dans mes premiers ballons au sein de l'école de foot du club. J'ai fait tout mon parcours junior au FC Monthey avant d'en porter le maillot de la première équipe. Grâce à lui, je suis devenu footballeur professionnel. Ma motivation aujourd'hui n'a donc rien à voir avec de la folie. Je veux simplement rendre au club tout ce qu'il m'a donné."

À 53 ans (il les fête ce mercredi), Julio Tejeda a déjà porté de nombreuses casquettes au Stade Philippe-Pottier. Entre celle de joueur et celle dont il a officiellement hérité le 1^er juillet dernier, il a également été entraîneur et directeur sportif. "Ce nouveau défi est un défi de transition pour moi. Une partie de l'ancien comité, dont je faisais déjà partie, est restée alors que de nouvelles têtes nous ont rejoints pour apporter du dynamisme. Le plus gros job des dernières semaines a été de remplacer une personne qui s'occupait à elle seule de tout le mouvement junior ces dernières années. Si tout se passe bien jusqu'à présent, j'ai envie de dire que nous n'avons encore rien fait. Nous ne sommes qu'au début d'une nouvelle aventure."

Le Chablaisien aux origines espagnoles sait la tâche que représente le fait de succéder à Dominique Farronato, lequel assumait la présidence depuis 2014. "Il a fait un super job durant toutes ces années. Présider un club prend du temps et de l'énergie, j'en ai un peu même si je vous le dis tout de suite : je ne suis pas parti pour durer dix ans", sourit Julio Tejeda, lequel n'entend pas tout révolutionner, loin de là. "On va continuer sur les mêmes bases. Nous n'allons rien changer dans l'état d'esprit et l'envie. C'est moi qui ai lancé il y a quelque temps déjà l'idée de miser sur des joueurs de la région et de faire de la place à nos jeunes talents. Mon objectif est d'offrir la possibilité à ceux qui ne parviennent pas à atteindre le niveau professionnel d'évoluer malgré tout à un bon échelon, la 1^ère ligue."

Si le FC Monthey fait office de locomotive du football chablaisien, son nouveau président le sait : il a aussi un rôle important à jouer à l'échelle cantonale.

Pour appuyer ses dires, Julio Tejeda cite un exemple, certainement le plus parlant : Steve Rouiller. Avant de devenir un pion essentiel du Servette FC dont il porte aujourd'hui le brassard de capitaine, le défenseur passé par le secteur formation du FC Sion était revenu se relancer à Monthey avant de retrouver Tourbillon et de débuter son parcours professionnel. "Parfois, reculer permet de mieux sauter. Steve prouve que malgré la désillusion de ne pas être conservé dans un grand club, il ne faut rien lâcher. D'autres portes peuvent également s'ouvrir par la suite."

Samedi à la Chaux-de-Fonds, le FC Monthey lancera sa saison de 1^ère ligue avec un effectif composé de beaucoup de jeunes éléments et n'ayant connu que très peu de changements durant la trêve. "Après notre départ manqué, nous avons réalisé un très bon 2^ème tour lors de la saison écoulée. Nous avons un entraîneur très exigeant qui a su fédérer et redynamiser tout le groupe. Notre objectif est de finir dans le top 5 et nous avons l'équipe pour y parvenir. Nos adversaires doivent avoir peur du déplacement au stade Philippe-Pottier."

Avec Lucien Dénervaud, Julio Tejeda est convaincu de tenir le technicien capable de replacer le FC Monthey dans le wagon de tête. "Nous avions besoin de quelqu'un du même niveau, du même acabit que Cédric Strahm avec lequel nous avons eu énormément de succès durant des années. Lucien est très ambitieux. Il ne laisse pas aller les choses, il remet tout le monde à sa place quand il le faut et il donne la chance à tous les joueurs de se montrer. Beaucoup de jeunes ont pu éclore sous ses ordres, rien que durant le printemps."

S'il ne s'imagine pas en poste durant aussi longtemps que son prédécesseur, Julio Tejeda se projette tout de même sur un mandat à moyen terme à la présidence. "Avec mon comité, nous avons un projet sur trois à cinq ans. Nous donnerons tout durant cette période et ensuite, il sera peut-être temps de passer la main à quelqu'un d'autre, plus jeune et avec de nouvelles idées. Je l'ai immédiatement dit à Dominique : je reprends la présidence car j'ai 53 ans et j'ai l'énergie pour le faire. Pas sûr que cela soit encore le cas à 60."