Néo-promu en 2ème ligue inter, l'USCM vise le maintien et veut servir de tremplin

"C'est un joli challenge qui m'a été proposé dans ma région", relève le nouveau nommé, lequel dirige une carrosserie dans la zone industrielle de Collombey. "Cela fait plus de trente ans que je sponsorise ce club, mais je n'y avais jamais œuvré dans le passé. Ni comme joueur, ni comme entraîneur. Je suis très heureux de pouvoir rectifier cette anomalie." De Port-Valais à Monthey, en passant par Saint-Gingolph, Vouvry, Aigle et Bex, Metin Karagülle a pourtant connu pratiquement toutes les adresses du Chablais. "L'USCM ne m'a jamais sollicité jusqu'à cette année. Il n'en avait certainement pas le besoin auparavant et, en tant que montheysan, je n'étais peut-être pas le bienvenu. Entre voisins, il existe toujours une part de rivalité."

S'il a donc décidé d'accepter le défi offert par le club des Perraires, Metin Karagülle n'est pas passé loin de tenter une nouvelle expérience hors des frontières. "Nicolas Anelka, ce fameux joueur français que tout le monde connaît, dirige aujourd'hui le club d'Ümraniyespor en 2^ème division turc. Il a été nommé par l'un de mes amis et il voulait faire venir Fabrice Abriel, un copain d'enfance, au poste d'entraîneur. Si cela avait débouché, j'aurais été engagé comme assistant et traducteur." Les étoiles ne se sont finalement pas alignées et le Montheysan devra patienter avant de vivre un 2^ème aventure dans son pays d'origine. "À l'époque du covid, j'entraînais Azzuri Lausanne en 1^ère ligue lorsque notre championnat avait été interrompu. Je suis alors parti pour ce que je pensais être dix jours de vacances et j'ai fini aux commandes de Karabükspor, le club de ma région, en 3^ème division. Même si cela n'a pas duré longtemps, j'ai adoré et j'ai toujours eu envie de retourner entraîner là-bas." 

En attendant une nouvelle opportunité en Turquie, Metin Karagülle est aujourd'hui pleinement concentré sur ses nouvelles fonctions à la tête de l'USCM. Un club qui a donc connu une impressionnante mue estivale. "Plusieurs joueurs ont suivi mon prédécesseur à Aigle. Il n'y en a que huit qui sont restés. Même s'il a fallu apporter pas mal de sang neuf, je n'ai pas été effrayé de devoir reconstruire une équipe. J'ai déjà connu ça lors de mes différentes expériences passées. Des joueurs, il y en a suffisamment sur le marché. Il faut juste cibler ceux qui conviennent le mieux à la philosophie du club."

Formateur dans l'âme, Metin Karagülle ne s'est pas renié au moment de bâtir l'ossature de l'USCM dans sa version 2024/2025. "J'ai récupéré beaucoup de jeunes qui évoluaient entre la 2^ème et la 3^ème ligue", explique-t-il. "Certains ont fait une partie de la filière de formation du FC Sion avant de se disperser. Ma volonté est de redonner un élan à leur parcours. Mon message à leur égard a été clair : venez chez nous, travaillez bien et juste durant un an et vous retrouverez peut-être un niveau plus élevé à l'avenir. Les exemples d'éléments n'ayant pas été conservés par un grand club au terme de leur cursus de formation et qui sont repassés par le foot amateur avant de finalement gagner leur place chez les pros ne manquent pas."  

Avec l'USCM, Metin Karagülle veut donc servir de tremplin pour les jeunes talentueux de la région. "Cela ne doit pas être uniquement l'objectif de notre club. Monthey qui évolue un cran plus haut (ndlr: en 1^ère ligue) doit faire le même travail pour redonner à ces joueurs la confiance qu'ils ont peut-être perdu. Les clubs régionaux doivent tout mettre en œuvre pour permettre à ceux qui le méritent d'être ensuite "redistribués" plus haut, à Sion, Lausanne, Neuchâtel ou ailleurs." Si ses joueurs doivent poursuivre leur développement sur le plan individuel sous ses ordres, le nouveau technicien collombéroud n'en oublie pas pour autant la mission collective de son équipe. "Nous visons le maintien. Ces dernières années, trop de formations valaisannes ont fait l'ascenseur entre la 2^ème ligue et la 2^ème ligue inter. Conserver notre place à ce niveau tout en misant sur un effectif très jeune est un énorme challenge. Pour que ça fonctionne, il a fallu miser sur des éléments qui avaient la mentalité juste. Des éléments qui veulent jouer au foot et ne sont pas obnubilés par autre chose…"

Le sourire jaune de Metin Karagülle au moment de suspendre cette dernière phrase veut dire beaucoup de choses. Le technicien ne cache d'ailleurs pas avoir renoncé à plusieurs renforts potentiels en raison des prétentions financières de ces derniers. Son avis sur la question de l'argent dans le foot amateur est clair.