La Nendette Léa Lathion, jeune championne de télémark dans la cour des grands

"Être en lice deux fois, c'est inespéré", sourit celle qui figure parmi les prétendants au titre d'espoir de l'année dans la catégorie freestyle mais surtout, à celui d'athlète féminine de l'année. Parmi ses adversaires : Lara Gut-Behrami, Michelle Gisin ou Mathilde Gremaud, entre autres. "Même si je ne gagne pas le prix, être nominée à leurs côtés est déjà une victoire en soi."

Léa Lathion explique avoir appris sa nomination par un mail. "Au moment de découvrir l'objet de celui-ci, j'ai été très surprise. J'ai ressenti une joie immense et je vois ça comme une belle reconnaissance pour tous mes efforts." La jeune Valaisanne se déplacera seule à Zurich où elle aura le privilège de côtoyer les stars du cirque blanc. "Me dire que je vais manger à côté de Marco Odermatt ou Lara Gut-Behrami, ça fait bizarre. La Tessinoise est un exemple pour moi."

Si elle est bien consciente qu'au vu de la concurrence, il lui sera difficile de remporter la couronne de sportive de l'année, la Nendette a certainement plus de chances d'être primée dans la catégorie espoir en freestyle. "Franchement, je n'en sais rien. C'est déjà sympa d'être nominée. Si ça ne le fait pas, ce n'est pas grave", souffle-t-elle. Face à elle, elle retrouvera la snowboardeuse bernoise Noémie Wiedmer et le freeskieur grison Fadri Rhyner. "Ma présence a cette soirée permet de mettre en lumière le télémark. Notre discipline souffre malheureusement toujours d'un manque de considération."

Jusqu'à il y a deux ans, Léa Lathion menait une double carrière sportive puisqu'elle s'alignait également sur le circuit FIS en ski alpin. "Après une lourde chute dont je suis ressortie avec une commotion cérébrale, j'ai fini par décider de me consacrer au télémark qui m'offrait plus d'opportunités de m'illustrer. L'ambiance qui entoure les compétitions et la diversité de disciplines pratiquées dans une seule course m'ont également convaincu de me focaliser sur ce sport. Mes résultats de cet hiver valident pleinement ce choix."

Montée sur son premier podium de Coupe du Monde en terminant 2ème de l'épreuve parallèle de Melchsee Frutt fin janvier, la Valaisanne a récidivé deux mois plus tard à Pra Loup. Même discipline, même rang : de quoi remporter le général de la spécialité. "C'était complètement inattendu pour moi. J'ai ressenti un torrent d'émotions. À la base, le parallèle n'était pas forcément ma tasse de thé mais j'ai appris à aimer cette spécialité. Au final, s'élancer à deux sur la même piste te pousse à te donner au maximum." À la fois timide et humble, Léa Lathion sourit lorsqu'on lui dit qu'il sera difficile de faire aussi bien à l'avenir que durant cet hiver qui lui a aussi permis d'être sacrée championne du Monde junior de sprint et de sprint parallèle, toujours dans la station française de Pra Loup. "Ma priorité est de garder le plaisir sur la neige. Le reste viendra ensuite."

De par ses résultats, Léa Lathion a partiellement comblé l'immense vide laissé par Amélie Wenger-Reymond et Bastien Dayer, deux des plus grands noms de l'histoire du télémark qui ont décidé de se retirer l'an dernier. "Ce sont deux exemples qui ont toujours été là pour me donner des conseils, même lorsque j'étais plus jeune et que je ne figurais pas encore dans les cadres. C'est aussi grâce à eux que j'ai franchi le cap de me consacrer uniquement au télémark."

Une décision d'ores et déjà payante pour la jeune Nendette qui, après avoir été opérée la semaine dernière d'une blessure au pouce qu'elle trainait depuis deux ans, a de quoi regarder l'avenir avec ambition.