Christian Zermatten et Printse-Nendaz prêts à défier YB : "Ils sont prenables, on y croit"

Les chemins du technicien aujourd'hui âgé de 58 ans et de la formation sédunoise s'étaient séparés en mars 2022. Près de deux ans et demi plus tard, Christian Zermatten se réjouit d'être de retour aux affaires. "Je suis un passionné. Entraîner une équipe me manquait énormément", relève-t-il. "Reculer de quelques ligues ne me faisait pas peur. Comme je savais que mon prédécesseur ne poursuivrait pas l'aventure, j'ai approché une première fois le président à Noël pour lui faire part de ma disponibilité. Je lui ai dit que si aucune autre opportunité professionnelle ne se présentait à moi, j'étais prêt à reprendre l'équipe dès cet été. Après mes aventures en Afrique (ndlr : il y avait oeuvré en Tunisie, en Algérie et au Maroc), j'avais déjà travaillé en 2ème ligue avec Savièse lors de la saison 2014/2015. Le refaire à Nendaz, un club où il règne un très bon état d'esprit m'a tout de suite intéressé."

S'il affirme ne s'être "jamais préoccupé de la ligue dans laquelle j'entraînais", Christian Zermatten ne cache pas que les changements sont nombreux en passant du football professionnel à son pendant amateur. "Être entraîneur demande une grande capacité d'adaptation. Qui dit foot amateur dit vacances ou absences parfois injustifiées. Il faut savoir rester souple tout en fixant certaines règles obligatoires au bon fonctionnement d'un club de 2ème ligue." L'entraîneur sédunois va même un peu plus loin dans son constat. "Il est beaucoup plus difficile d'entraîner en bas qu'en haut. Dans l'élite, tout est calé. Pour entraîner les amateurs, il faut être plus ouvert d'esprit."

Le championnat de 2ème ligue n'ayant pas encore repris ses droits, le mandat de Christian Zermatten à la tête du FC Printse-Nendaz débutera donc officiellement par cette affiche de gala face à Young Boys, champion de Suisse en titre. "Nous aurions difficilement pu rêver d'un meilleur tirage. Samedi sera un jour important pour le club, le village et même toute la région. À nous de bien en profiter." Croiser le fer avec certains des meilleurs footballeurs du pays, lesquels seront engagés en Ligue des Champions quelques jours plus tard, relève de l'inédit pour les amateurs nendards. "À la veille de ce choc, je ressens une certaine tension au sein du groupe. La tension de bien faire les choses. Tous mes joueurs veulent évidemment faire partie du onze de base, mais la loi de ce sport fait que tous ne pourront pas être alignés."

Pour les pensionnaires des Grangettes, le duel à venir s'apparente sans aucun doute au match d'une vie. C'est le rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte. Au point de remettre en question ou de repousser certains projets? "Il se peut que la perspective de jouer ce match-là ait traversé les pensées de certains de mes joueurs au moment de fixer des congés même si, en général, celui qui pose ses vacances au mois d'août part au mois d'août." La venue de la formation bernoise a en tout cas influencé le planning de la préparation des protégés de Christian Zermatten. "Les entraînements ont repris un peu plus tôt que d'ordinaire. Nous avons également calé des matches amicaux pour être prêts dès cette rencontre de Coupe et pas à partir du début du championnat."

Ce premier tour de la Coupe de Suisse est donc en effet fixé avant même le début de l'exercice de 2ème ligue. Si la donne est, certes, la même chaque année, elle ne fait qu'accroître le gouffre séparant les formations de divisions inférieures à celles de l'élite. Printse-Nendaz se présentera ainsi sans aucun match officiel dans les jambes face à un adversaire qui en a déjà disputé cinq en Super League. "Tout aurait été beaucoup plus facile si j'avais eu un mois pour mettre en place mon équipe-type avant de jouer YB", admet Christian Zermatten. "Mais encore une fois, être entraîneur demande de s'adapter. Il ne faut pas s'arrêter à ce désavantage supplémentaire. Pour une équipe comme la nôtre, recevoir un adversaire de 1ère division est de toute manière un cadeau."

Un élément peut tendre à rassurer le vainqueur de la dernière édition de la Coupe Valaisanne avant le duel de samedi. Si son prestigieux invité a déjà lancé sa saison, il n'a pas davantage l'expérience de la victoire que lui cette saison. Le club de la capitale n'a en effet pas obtenu le moindre succès depuis le coup d'envoi de l'exercice de Super League. Avec seulement deux petits points au compteur, il pointe pour l'heure à un indigne 11ème rang au classement. "Ils sont prenables, on y croit", assure Christian Zermatten. "Si on pouvait les éliminer, on sortirait un des favoris naturels de la compétition et cela pourrait donner un coup de main au FC Sion pour la suite. On va tout faire pour."

Même si YB n'est clairement pas au mieux, Christian Zermatten est évidemment bien conscient que les chances de voir son équipe l'emporter sont très minces. Le nouvel entraîneur nendard est d'ailleurs convaincu que les Bernois vont finir par remonter la pente. 

À quatre jours d'accueillir Galatasaray en match aller des barrages de la nouvelle édition de la Champions League, Young Boys n'aura aucunement le droit à l'erreur au Stade des Grangettes. Le FC Printse-Nendaz, de son côté, pourra évoluer sans aucune pression du résultat. "Je n'ai qu'une demande à formuler à mon équipe : qu'elle se comporte dignement en livrant la meilleure prestation possible face à cet adversaire de prestige. Plus on va tenir dans le temps, plus YB risque de s'agacer.  Le message que je délivrerai à mes joueurs avant le coup d'envoi est simple : prenez du plaisir et donnez-en à ce nombreux public qui sera derrière nous."