Accueillir YB aux Grangettes, un défi historique pour le FC Printse-Nendaz et son président
Le FC Printse-Nendaz vivra un moment historique samedi. Il accueillera le champion de Suisse en titre Young Boys aux Grangettes pour le compte du 1er tour de la Coupe de Suisse. Une affiche dont l'organisation a mis à rude épreuve le club nendard et son président Grégory Lathion.

Le FC Printse-Nendaz se prépare à disputer le plus grand match de son existence. Pensionnaire de 2ème ligue, il a rendez-vous avec Young Boys au 1er tour de la Coupe de Suisse samedi au Stade des Grangettes (17h00). À quelques jours de ce moment très attendu, Grégory Lathion fait le point. Interview du président du club nendard.
Grégory Lathion, c'est une semaine historique qui débute pour votre club…
C'est clair. Nous sommes dans la dernière ligne droite. Il reste encore passablement de choses à préparer, mais on attend avec beaucoup d'impatience ce moment.
Ce match face à YB, c'est le plus gros défi de votre mandat de président?
Certainement. Le délai pour le mettre sur pied était très court. Nous avons rapidement mis les mains dans le cambouis avec un comité élargi composé de personnes compétentes. Nous avons fait en sorte d'avancer de manière pertinente et d'aller à l'essentiel.
À J-5 de cette rencontre, où en est-on dans les préparatifs?
Tout est sur papier, ce qui est déjà pas mal. Nous sommes en train de régler les derniers détails en ce qui concerne la subsistance et le ravitaillement des cantines. Jeudi et vendredi seront les plus grosses journées de la semaine. Celles lors desquelles les infrastructures seront mises en place.
Parlons de l'aspect logistique justement. Qu'a-t-il fallu mettre en place pour que ce match puisse se jouer aux Grangettes?
Le premier point était d'obtenir l'accord de la commune. Je remercie à ce propos le président Frédéric Fragnière avec qui j'ai rapidement été en contact. Il nous a immédiatement soutenus. Nous avons ensuite dû faire valider le concept de sécurité aux polices municipale et cantonale. Là aussi, cela a été réglé assez vite. Finalement, nous avons pu nous plonger à proprement parler dans les préparatifs de cette journée à partir du moment où YB a été d'accord de venir chez nous.
Ce dernier point n'est pas anodin puisque le Stade des Grangettes ne répond pas aux exigences de l'ASF…
C'est vrai, le règlement impose trois critères de base (ndlr: ils concernent l'éclairage, la largeur du terrain et la distance par rapport au public) et nous n'en respectons pas un seul. L'ASF m'a immédiatement dit que si le club visiteur accepte de déroger à ces règles, le match peut se jouer. Il a donc fallu négocier avec YB pour que les choses se règlent. Mon avis sur la question était clair dès le départ. Si l'on s'arrête à ces points de règlement, les clubs amateurs n'ont plus de raison de participer à la Coupe de Suisse.
Les échanges avec les dirigeants bernois ont-il été aisés?
Pas au départ puisque j'ai eu affaire à des bureaucrates. Dès le moment où des gens du terrain se sont mêlés aux discussions, notamment leur directeur sportif Steve von Bergen, tout a été plus simple. Il a la fibre du footballeur et il sait ce qu'une telle affiche peut apporter à un club comme le nôtre.
La crainte de ne pas pouvoir jouer chez vous a-t-elle été présente dans votre esprit à un certain moment?
Oui, en raison de ces premiers contacts compliqués. Je me suis confronté à des personnes qui refusaient de négocier. Il a fallu faire le gros dos pour que les choses finissent par se régler naturellement.
Accueillir YB, c'est aussi un immense défi sur le plan sécuritaire…
Effectivement puisque nous avons reçu une demande de 500 billets pour les fans bernois, dont la moitié devraient être des ultras.
Concrètement, quel est le budget nécessaire à l'organisation de cette rencontre?
D'un point de vue logistique et sécuritaire, la mise en place de gradins, toilettes et tentes coûte entre 30'000 et 40'000 francs mais le budget global dépasse les 90'000 francs. On avoisine même une somme à six chiffres.
Comment s'y prendre pour couvrir une somme si importante?
Nous avons la chance de pouvoir compter sur une commune et une région qui joue le jeu. Certaines sociétés qui ne sont pas des sponsors traditionnels du club ont pris des packs VIP et d'autres soutiens habituels ont pris passablement de billets. Voir que tout le monde veut contribuer à ce moment historique est très réjouissant.
On a évoqué les charges, vous êtes-vous fixé un objectif en termes de recettes engendrées par ce match historique?
Je tiens déjà à préciser que certaines charges ont été négociées sous forme de contreparties. Plutôt que de payer les entreprises sollicitées, nous leur offrirons une certaine visibilité. La vente de billets a très bien marché jusqu'à présent puisque nous avons déjà écoulé plus de 2'500 tickets. Nous bénéficierons également d'un soutien de la part du fonds du sport. Si tout se passe bien et que ça suit au niveau des cantines, cette journée laissera quelque chose de positif dans nos caisses. Mais avant de penser à gagner de l'argent, faisons déjà en sorte de couvrir l'ensemble de nos charges.
2'500 billets déjà vendus, quelle est la capacité maximale du Stade des Grangettes en format Coupe de Suisse?
Je vous dirai ça samedi à 19h00, une fois le match terminé (rires). Plus sérieusement, on sait qu'on peut caser jusqu'à 3'000 personnes. Mais il faudra arriver très tôt au stade. Je demande également aux supporters de privilégier au maximum le covoiturage. Si chacun vient avec sa propre voiture, il n'y aura pas de la place pour tout le monde.
Sportivement, quel doit être l'objectif du FC Printse-Nendaz contre YB?
De prendre un maximum de plaisir. Pour un joueur amateur, disputer un match comme celui-ci est l'apothéose d'une carrière. On fera en sorte de rester dans le match le plus longtemps possible et d'éviter d'en prendre trop. Je fais confiance au staff et à l'équipe. Je les laisse s'occuper de l'aspect sportif. Moi, j'ai assez d'autres choses à faire cette semaine.
Mais au vu du début de saison manqué des Bernois et du duel européen qui les opposera à Galatasaray trois jours plus tard, difficile d'imaginer meilleur moment pour les affronter…
J'imagine effectivement qu'ils vont se présenter chez nous de manière moins sereine qu'ils ne le pensaient. Patrick Rahmen vivra peut-être son dernier match chez nous. Si c'est le cas, je vous promets qu'on lui laissera un souvenir (rires). Blague à part, leurs moyens sont incomparables aux nôtres. Ils peuvent se permettre de faire tourner et faire la différence quand même. Leur début de saison nous offre simplement l'espoir d'une éclaircie. On va s'y accrocher.