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Football: les clubs valaisans boudent-ils la 2e ligue inter ?

La 2e ligue inter, un championnat trop relevé, trop coûteux et pas assez attrayant pour les clubs valaisans? Prise de température auprès des trois clubs cantonaux qui y évoluent cette saison. Et qui ferment la marche du classement.

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Rédaction Rhône FM, Rédaction Rhône FM
01 juin 2022, 15:00
FC Saint-Maurice
FC Saint-Maurice ©Facebook FC Saint-Maurice

En football, trois clubs valaisans évoluent cette saison en 2e ligue inter. A deux journées de la fin du championnat, deux d’entre eux – Sierre et Savièse – sont déjà condamnés à la relégation. Le troisième, Saint-Maurice, compte actuellement deux points de retard sur la barre. Un constat d’échec des formations valaisannes à cet échelon spécifique qui ne se résume pas au présent exercice. Trop souvent, le promu de 2e ligue ne parvient pas à se maintenir. Et lorsqu’un club s’établit sur une plus longue durée, il se bat systématiquement (ou presque) pour ne pas tomber.

 Une 2e ligue trop faible?

Dans l’histoire récente, seul le FC Monthey fait exception. Il y a douze mois, il quittait la cinquième division suisse pour retrouver la 1e ligue, un niveau qui correspond davantage à ses ambitions. «La 2e ligue inter n’est pas facile, car beaucoup de joueurs dans les équipes adverses ont joué plus haut», analyse Cédric Strahm. Et l’entraineur du FC Monthey de constater: «C’est le problème du foot valaisan. La 2e ligue n’est pas assez stable et élevée pour que le promu se maintienne sans se renforcer.»  

Mathieu Nicolin, président du FC Saint-Maurice, abonde. En 2019, son équipe avait terminé le championnat de 2e ligue invaincue. «On s’est très rapidement rendu compte que de la différence de niveau. Sans plusieurs renforts, c’est impossible de se maintenir», lance-t-il. «Les équipes des autres cantons ont des budgets plus importants et comptent davantage de joueurs issus de la formation.» 

«On affronte des équipes dans lesquelles il y a quinze joueurs qui sont meilleurs que les nôtres. On doit jouer à 120% pour régater avec eux, qui sont à 80%.» Xavier Varone, président du FC Savièse 

Une difficulté à laquelle s’est frotté le FC Savièse, néo-promu cette saison.  «On affronte des équipes dans lesquelles il y a quatorze ou quinze joueurs qui sont meilleurs que les nôtres», regrette le président Xavier Varone. «On doit jouer à 120% pour régater avec eux, qui sont à 80%. A la fin, il manque toujours 40%.» Cela voudrait donc dire que la 2e ligue est trop faible ? «Même si le réservoir est petit, il y a des joueurs de qualité», reprend le dirigeant saviésan. «Mais c’est difficile de les faire venir sans argent. Et chez nous, il n’y a pas d’argent.»

Un investissement trop important

Le FC Sierre, qui vit sa troisième saison consécutive en 2e ligue inter, connaît les mêmes problèmes. «Sans compter qu’aujourd’hui, de moins en moins de joueurs sont prêts à consacrer quasiment une journée entière pour aller jouer un match à l’extérieur», relève son président Antoine Abel. «Le niveau de jeu y est très intéressant, mais ce sont principalement des jeunes qui font le «sacrifice». A l’approche de la trentaine, les intérêts changent et les joueurs sont moins enclins à s’investir autant.»

«L’affluence pour les derbies de 2e ligue contre Chippis ou Saint-Léonard devrait être multipliée par cinq par rapport à celle d’un match en 2e ligue inter.» Antoine Abel, président du FC Sierre 

Pour le Sierrois, il est par contre faux de dire que l’échelon inférieur n’est pas assez relevé. «On affronte régulièrement des équipes de 2e ligue en matches amicaux. Le niveau est bon. Il le sera davantage avec Savièse et Sierre l’an prochain.» Ce retour en 2e ligue devrait aller de pair avec le retour du public lors des matches à domicile. Actuellement, la moyenne de spectateur au stade des Condémines s’élève à une centaine. «C’est certain que pour les derbies contre Chippis ou Saint-Léonard, ce chiffre devrait être multiplié par cinq.»  

Le président de Savièse Xavier Varone nuance. «L’absence de public en 2e ligue inter était peut-être davantage vraie lorsque les équipes valaisannes évoluaient dans le groupe 1, avec les Genevois et les Vaudois. Depuis l’an dernier, on joue dans le groupe 2, avec les Fribourgeois et les Neuchâtelois. Des formations qui drainent du public et avec qui on partage la même approche. Notamment à la mi-temps ou après le match.» Pour valider ses dires, le dirigeant assure que le chiffre d’affaires de la cantine du stade Saint-Germain a augmenté de 20% en 2e ligue inter par rapport à la saison précédente, en 2e ligue.

Cette promotion dont personne ne veut

Insuffisant cependant pour combler l’augmentation des frais au moment de changer de ligue. Ceux liés à l’arbitrage doublent – passant d’environ 300 francs à 660 francs par match – alors qu’il faut compter en moyenne 1000 francs par déplacement. «On a pris le parti de ne pas augmenter notre budget au moment de la promotion, ou alors si peu que cela reste anecdotique», avance le président du FC Saint-Maurice Mathieu Nicolin. Idem au FC Savièse.

Un niveau footballistique intéressant, mais bien plus élevé que la 2e ligue. Des frais qui augmentent. Et, souvent, un public moins important lors des matches à domicile. La 2e ligue inter a-t-elle un réel intérêt pour les clubs valaisans ? «Il n’y a en effet qu’une ou deux formations qui veulent réellement la promotion», estime Xavier Varone. «Je ne vais pas donner de leçon, puisque nous l’avons refusée en 2013. Mais la 2e ligue est confortable. C’est une sorte de suffisance qui convient à tout le monde.» 

Le Saxon Sports est prêt à retenter l’expérience
A deux journées de la fin du championnat de 2e ligue, le FC Saxon Sports est en tête et compte deux points d’avance sur l’US Collombey-Muraz. S’il devait remporter le titre, il assumerait la promotion. «La discussion a eu lieu en toute franchise au sein du groupe à la mi-saison. L’envie était commune de tout faire pour aller chercher le titre de champion valaisan et jouer en 2e ligue inter l’an prochain», détaille le président Gaël Thomas. L’ancien joueur se montre confiant.
Il s’appuie sur l’expérience récente du club, qui avait fait une pige d’une saison à ce niveau en 2014/2015.  «On a été relégués pour un petit point», souligne-t-il. «Mais plusieurs éléments sont encore dans l’effectif et savent à quoi s’attendre. Pour être compétitif, on va se renforcer en recrutant un joueur par ligne, mais on ne fera pas de folies. On ne payera pas les joueurs pour les faire venir.»

Précieux soutien financier de l’AVF

Et comme Savièse ou Saint-Maurice, Saxon n’envisage pas de modifier démesurément son budget en cas de promotion. «Il s’élève actuellement à 200'000 francs. On l’augmentera de 10 à 15% au maximum. Sur ce plan-là également, l’expérience de 2015 nous rend confiants.» Et la prime de 10'000 francs accordée par l’Association valaisanne facilite les calculs. «Elle couvrirait 80% de nos frais de déplacements.» 
Et Gaël Thomas de se prononcer sur l’idée que la 2e ligue serait trop faible pour préparer les équipes valaisannes à jouer plus haut: «Je ne peux que partager ce constat à la lecture des classements et des résultats de chaque année. D’autant plus que nous avons nous-mêmes fait l’aller-retour il y a sept ans. Mais si on arrive à avoir une continuité dans les bonnes performances, on peut se maintenir.» C’est en tout cas l’objectif du Saxon Sports; en cas de promotion, il souhaite s’établir «le plus longtemps possible» en 2e ligue inter. 
JG
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