Live Actualités Services
Rhône Fm
Publicité
Sports
Suisse Valais Sport Société Culture
Publicité
Votre publicité ici ? Contactez-nous !

Femmes & Fédérations (2/4) : Patricia Mayor, engagée par hasard dans le milieu du patinage

Elles sont Valaisannes, elles font tourner les rouages du sport mondial. Femmes et fédérations : une série proposée par le service des sports de Rhône FM. Épisode 2: Rencontre avec Patricia Mayor, directrice du département du patinage artistique à l'Union internationale de patinage (ISU).

Contenu audio
Valentin Marclay
Valentin Marclay, Rédaction Rhône FM
31 déc. 2024, 07:30
/ Màj. le 31 déc. 2024 à 10:15
Patricia Mayor, Sports Director Figure Skating à l'Union Internationale de patinage
Patricia Mayor, Sports Director Figure Skating à l'Union Internationale de patinage © Rhône FM

Si ce nom ne vous dit pas grand-chose, c'est bien parce que Patricia Mayor aime travailler dans la sobriété. Plutôt réservée au moment d'évoquer son parcours, elle dirige aujourd'hui l'un des plus gros départements au sein de l'Union internationale de patinage. Un parcours atypique pour celle qui n'avait à priori aucun atome crochu avec le monde du patinage artistique. Rencontre.

Un chemin trouvé par tout hasard

Si le patinage n'était pas vraiment sa tasse de thé lorsqu'elle était plus jeune, Patricia Mayor nourrissait en revanche de l'intérêt envers le sport. La Valaisanne a d'ailleurs rapidement mis les pieds dans le plat. "Après mes études au Collège des Creusets à Sion, j'ai commencé à travailler à l'Office de tourisme de Crans. J'ai été intégrée au sein du département Sport & Events", précise-t-elle. "À côté de ça, je faisais partie du club de snowboard "La Vague Blanche" de Crans-Montana. J'en faisais beaucoup quand j'étais plus jeune. Mais sinon, je n'ai jamais fait de compétition. Le sport m'intéressait beaucoup de manière générale. Je regardais plusieurs disciplines, mis à part le patinage artistique", sourit-elle.

"Lorsque l'on m'a dit que c'était pour du patinage artistique, ça m'a un peu bloqué, car je n'y connaissais pas grand-chose." Patricia Mayor, directrice du département du patinage artistique à l'ISU

Installée dans la région depuis petite, Patricia Mayor a voulu changer de cap, répondant à une annonce mystérieuse. "J'ai postulé à une offre d'emploi sans que l'employeur ne soit mentionné. Il était seulement indiqué qu'il fallait avoir un intérêt pour le sport. C'était à une époque où je souhaitais partir de Crans-Montana", explique-t-elle. "Lorsque l'on m'a dit durant mon entretien que c'était pour du patinage artistique, ça m'a un peu bloqué, car je n'y connaissais pas grand-chose. Le responsable m'a répondu que ce n'était pas essentiel de connaître toute la technique de ce sport. Alors j'ai accepté le poste, en démarrant en tant qu'assistante, puis j'ai gravi les échelons. Je suis ensuite devenu Sport Coordinateur patinage artistique, puis manager. Aujourd'hui, cela fait trois ans que je suis directrice de ce département", détaille-t-elle.

Des missions à l'international

En tant que directrice du département du patinage artistique à l'ISU, le cahier des charges de Patricia Mayor est aussi rempli que varié. "Mon travail est très diversifié. J'ai une équipe de quatre personnes autour de moi. Nous gérons tout le calendrier du patinage artistique au niveau international. Lors des compétitions, on s'occupe d’enregistrer tous les athlètes et les officiels. On dirige la gestion de l'événement sur place avec les organisateurs. Pour bien comprendre, l'ISU "donne" l'événement à un pays organisateur et nous, nous venons chapeauter et aider", explique-t-elle. 

Des tâches donc à l'international, qui nécessitent de nombreux périples. "On a des voyages de prévision, d'inspection qui sont prévus 18 ou 12 mois avant les compétitions. On va vérifier sur place que les choses dont nous aurons besoin lors des événements sont bien présentes. Nous avons également des meetings avec nos partenaires télévisuels par exemple".

Des souvenirs à la pelle

Patricia Mayor en a vu des vertes et des pas mûres en trente ans de métier. Au moment de regarder dans le rétroviseur, ce ne sont évidemment pas les souvenirs qui lui manquent. "J'ai beaucoup de bons souvenirs au fil des années. Si je devais en choisir un, je dirais les championnats du monde au Japon", sourit-elle. "Il y a toujours une ambiance extraordinaire, avec une patinoire pleine de 16'000 places. Nous n'avons pas l'habitude d'avoir autant de monde dans une patinoire. Ce sont des moments très agréables à vivre lorsqu'il y a une aussi belle communion entre les spectateurs et les athlètes", poursuit-elle. Des moments uniques, dont la Valaisanne parvient à minima à en profiter. "En règle générale, on arrive toujours à se poser un minimum durant les compétitions. Nous ne sommes pas forcément les premiers à pouvoir le faire, mais on parvient souvent à trouver un petit moment pour être en bord de piste".

"J'ai un profond respect pour les sportifs, car c'est une discipline très particulière et compliquée." Patricia Mayor, directrice du département du patinage artistique à l'ISU

Parmi les plus gros moreaux du calendrier, on retrouve forcément les Jeux olympiques. "Les Jeux sont évidemment un très gros événement. On participe à l'organisation en tant qu'Union représentante du CIO (Comité international olympique). On est aussi présent sur l'événement et on assiste le CIO au quotidien". Un travail de l'ombre, sur le terrain, qui a permis à Patricia Mayor de côtoyer les plus grands athlètes de la discipline, tout en cultivant une sorte d'admiration envers ces derniers. "J'ai un profond respect pour les sportifs, car c'est une discipline mêlant l'art et le sport. C'est une discipline très particulière et compliquée".

Un changement au fil des années

Contrairement à une grande majorité des autres fédérations sportives, l'ISU compte dans ses rangs un nombre plus conséquent de collaboratrices que de collaborateurs. Un fait inhabituel qui mérite d'être relevé. "À l'ISU, il y a beaucoup de femmes. C'est assez équilibré je dois dire. Je ne sais pas si c'est parce que c'est du patinage artistique, mais au niveau des comités techniques, il y a autant de femmes que d'hommes. Lorsque je suis arrivée, il y avait même plus de femmes que d'hommes. Là, les hommes arrivent !", se marre la Valaisanne. 

Même si son rêve de jeune fille n'a jamais été de travailler pour une fédération sportive, elle tient à lancer un message à la jeunesse, brisant le tabou que les grandes fédérations sportives sont inaccessibles. "Les langues sont très importantes pour travailler dans des organisations comme celle-ci. Il faut également une passion générale pour les différents sports, sans forcément être un spécialiste. Avec le temps, il y a beaucoup plus de départements qu'avant, comme celui des médias ou celui du médical par exemple. C'est très varié et donc très intéressant", conclut-elle.

VM
Tags de l’article
Sports
Publicité
Votre publicité ici ? Contactez-nous !
©  Rhône FM 2023  •  DéveloppementPowered by iomedia