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Fabio Celestini: «Faire performer ce groupe est le défi le plus excitant de ma carrière»

En déplacement sur la pelouse du FC Bâle, le FC Sion tentera samedi d’accrocher son premier succès en près de 26 ans sur les bords du Rhin et de mettre fin à une série de huit matches sans victoires. À cette occasion, Fabio Celestini attend de voir le vrai visage de son équipe.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
09 févr. 2023, 16:30
Fabio Celestini
Fabio Celestini ©Keystone-ATS

Quelle version de lui-même le FC Sion présentera-t-il samedi soir (20h30) sous les projecteurs du Parc Saint-Jacques? La question mérite d’être posée alors que ses trois premières sorties sous la conduite de Fabio Celestini ont toutes été accompagnées d’un visage différent. Si la situation comptable des Valaisans devient critique au fil des week-ends et des échecs, le technicien vaudois maintient un discours qui se veut positif.

Fabio Celestini, comment expliquer toutes ces versions du FC Sion aperçues en 2023?
Je pense que l’on reste une équipe en construction. Les joueurs ne font pas encore tout ce que j’aimerais qu’ils fassent mais c’est normal. Beaucoup de choses ont changé entre l’automne et aujourd’hui et ils ne peuvent pas intégrer tous ces paramètres du jour au lendemain. C’est vrai qu’une fois l’équipe est plus joueuse, une fois elle connaît un vrai blackout et une fois elle fait preuve d’une grande solidarité. Aujourd’hui, j’attends d’elle qu’elle montre à Bâle sa version la plus aboutie. On en était pas loin face à Lugano (ndlr: défaite sur le fil 3-2). À Servette il nous a tout manqué et contre Zurich il nous a manqué la partie du jeu. Samedi je veux voir un mix entre la mentalité du dernier match et le foot de celui contre Lugano. On peut même y ajouter l’orgueil qui nous a évité d’en ramasser cinq à Genève même si on le doit aussi beaucoup aux erreurs genevoises. Si on parvient à mélanger tout ça, on peut faire un match référence ou au moins un pas dans la bonne voie.

«On est là pour se battre, pas pour pleurer.» Fabio Celestini

On imagine votre déception de voir votre équipe faire un pas en arrière entre le premier match face à Lugano qui était selon vous le plus abouti et ceux qui ont suivi…
Non car ça fait partie du processus. Chaque groupe est différent. C’est vrai que partout où je suis passé, j’avais l’habitude de commencer par des victoires. Ici, on commence par manger notre pain noir. Mais je suis convaincu que ce groupe est le plus abouti, celui qui a le plus d’expérience sous mes ordres. N’oublions pas qu’il vient d’une situation traumatisante avec cette défaite 7-2 concédée avant la trêve (ndlr: contre Saint-Gall). Dans ces conditions, ça peut être plus compliqué d’intégrer différentes choses. À Lausanne, c’était beaucoup plus simple. J’avais un groupe de gamins qui suivaient ce que je disais. Pareil à Lucerne où j’avais de vrais petits soldats. Ici, je me retrouve avec beaucoup de joueurs qui fonctionnent à l’instinct. Des mecs qui marchent à une autre essence, à l’affectif. Évidemment que j’espérais aller plus vite. Je n’espérais pas faire trois matches et un point ou encaisser autant de buts. J’aurais aimé qu’on joue mieux, que l’on donne plus de plaisir à nos supporters mais c’est comme ça. On est là pour se battre, pas pour pleurer.

Faire performer ce groupe, c’est le plus grand défi de votre carrière?
C’est le plus excitant. De par la particularité du club et de l’effectif, je savais dès le début que ce ne serait pas simple. J’ai toujours été motivé par ce challenge. Si on analyse les résultats du FC Sion ces dix dernières années et qu’on les met en parallèle aux objectifs que l’on s’est fixé, on se dit quand même que l’on est très ambitieux. Malgré ça, je reste convaincu que le foot peut offrir un printemps rempli d’émotions au Valais. Les mois de mars, avril, mai et même de juin ont tout pour être très positifs. Janvier a été compliqué, février risque de l’être aussi mais ils doivent nous permettre de poser les bases pour la suite.

«Tous les joueurs ont l’impression que le ballon est de plus en plus petit, que l’adversaire est toujours plus grand et la moindre petit chose devient une grande difficulté.»Fabio Celestini

Gagner pour la première fois depuis août 1997 à Bâle serait l’occasion de poser une vraie bonne base…
Absolument. Aujourd’hui, l’équipe a besoin d’une victoire. On l’a vu face à Zurich et c’est ce qui est ressorti de mes discussions avec les joueurs. À l’heure actuelle, tous ont l’impression que le ballon est de plus en plus petit, que l’adversaire est toujours plus grand et la moindre petit chose devient une grande difficulté. Dès la première occasion de Zurich dimanche dernier, une crispation générale s’est installée au sein de l’équipe. Pour surmonter ça, il n’y a pas de remède miracle. Il faut simplement pouvoir ressortir du terrain avec une récompense. Mais si on ne donne pas un peu plus que sur les huit derniers matches, la victoire ne viendra pas toute seule. Osons davantage, soyons plus courageux, jouons un peu et les détails tourneront en notre faveur. L’adversaire ne se trouvera alors plus sur notre chemin et les éventuelles décisions arbitrales ou de la VAR ne seront même plus un thème de discussion.

Bâle-Sion, c’est un choc entre deux équipes en crise. Surprenant?
Pas forcément. Cela fait quand même plusieurs années que le principal club de Suisse est YB. Mais pour avoir du succès, il n’y a pas de secret. Je le répète depuis toujours: il faut être inconditionnel l’un pour l’autre. Quand Bâle était dans cette situation-là, il n’y avait pas de discussions. Ils écrasaient tout sur leur passage. Moi, je crois en mon équipe. Je crois en mes joueurs. Mais pour performer, il faudra que l’on crée un vrai noyau sur ces trois prochains mois et demi. Notre grand défi est de tous aller dans la même direction. À nous, le staff et les joueurs, de montrer la voie pour que tout le club et tous les supporters nous suivent.

Le fait que Bâle ait changé d’entraîneur durant la semaine, c’est un avantage ou un inconvénient?
(Il soupire.) Pfff…Ca dépend toujours. C’est sûr que quand il y a un changement à sa tête, il se passe forcément quelque chose au sein d’un groupe. Mais pour moi, Bâle n’est pas si à la rue que ça. Face à GC le week-end dernier (ndlr: défaite 1-0), ils auraient dû gagner 3-0 ou 4-0. Je n’ai en tout cas pas vu une équipe qui ne se donnait pas. Cela me fait de la peine pour Alex (ndlr: Frei). Il ne méritait pas que son aventure soit aussi courte. En tout cas, je lui souhaite tout le meilleur pour la suite.

«Parler de classement à ce stade là de la saison, ça ne rime à rien.»Fabio Celestini

Avec Zurich et Winterthour qui se rapprochent inexorablement de vous, le classement devient-il de plus en plus source de préoccupation dans votre esprit?
Écoutez, le classement veut tout dire et rien dire. Dans deux matches, on sortira peut-être de deux victoires et vous me parlerez alors de Ligue des Champions. En Suisse, il n’y a pas de ventre mou. Soit tu joues l’Europe, soit tu joues contre la relégation. Souvent, tu joues même les deux en même temps. La situation dans laquelle on se trouve aujourd’hui sera plus ou moins la même dans deux mois et demi. Si on perd les deux derniers matches de la saison, on sera peut-être 9èmes ou même derniers. Si on les gagne, on sera peut-être européens. C’est la réalité du football suisse et c’est pour ça que parler de classement à ce stade là de la saison, ça ne rime à rien.

CM
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