Fabio Celestini: «Dans le chaos, le talent n’explose pas»

Fabio Celestini est arrivé à la tête du FC Sion il y a bientôt un mois. Depuis, il a vécu eu un premier camp d’entraînement de quatre jours à la Vallée de Joux. Réticent au début, le technicien en a finalement profité pour apprendre à connaître ses joueurs. «Quand j’ai appris la nouvelle, je n’étais vraiment pas emballé», explique-t-il. «Quatre jours sans ballon, ça me semblait trop. Maintenant, je dois avouer que pour l’esprit de groupe c’était vraiment une bonne chose. Ça m’a permis de rencontrer tous les joueurs individuellement pendant une bonne demi-heure et j’ai pu m’imprégner de mon équipe et de mon staff. C'est quelque chose qui normalement est très compliquée de faire durant une saison ou une préparation.»

«Mon équipe a de la qualité mais elle doit encore passer quelques paliers dans l’exigence, dans la discipline et dans la régularité des efforts.»Fabio Celestini

Dans un deuxième temps, Fabio Celestini a commencé peu à peu à mettre ses principes de jeu en place avec tout ce que cela implique. «Evidemment, on a débuté par un gros travail physique qui se poursuivra dans les prochaines semaines», relève-t-il. «Mon équipe a de la qualité, mais elle doit encore passer quelques paliers dans l’exigence, dans la discipline et dans la régularité des efforts. Ensuite, j’ai commencé à leur transmettre mes idées de jeu tant sur les phases offensives, défensives, que sur les balles arrêtées. Je veux qu’ils sachent tout faire.» Au-delà des qualités footballistiques, l’entraîneur sédunois veut aussi inculquer un état d’esprit irréprochable à ses protégés. «Si je veux qu’ils adhèrent à ma vision, je ne vois pas d’autres solutions que de leur montrer l’exemple», affirme-t-il. «Je veux qu'ils comprennent que si l'on ne va ne va pas dans la même direction, on ne peut pas y arriver. Il faut également des règles et de la discipline. L’être humain ne peut pas performer s’il n’y a pas de cadre défini dans la vie de tous les jours. Dans le chaos, le talent n’explose pas. Dans un cadre bien défini, le talent et la créativité peuvent s’exprimer. C’est ce que j'essaie de mettre en place.»

Camp d’entraînement à Marbella

Ce jeudi matin, à l’exception de François Moubandje blessé, toute la formation valaisanne s’est envolée pour un second camp d’entraînement de dix jours à Marbella en Espagne. Alors que Fabio Celestini a déjà mis une bonne partie de ses idées en place, il entend désormais passer dans une deuxième phase: «Jusqu’à présent, j’ai mis en place les fondations», déclare-t-il. «Les garçons savent exactement ce que je veux qu’ils fassent. Maintenant, je veux qu’ils le fassent bien, mieux, plus vite. Il faut que l’idée du coach deviennent l’idée de l’équipe. Voilà ce que l’on va commencer à mettre en place durant ces dix prochains jours. Après, c’est le chemin que l’on doit suivre jusqu’à la fin de la saison. C'est de cette manière que l'on pourra faire des points et gagner des matchs.»

« Je déteste être dominé. Je veux que ce soit nous qui le fassions »Fabio Celestini

Gagner des matchs et pourquoi pas un peu plus. Huitième de Super League à seulement 5 points de la 2ème place et qualifié pour quarts de finale de la Coupe de Suisse, le FC Sion peut nourrir des ambitions. Et la voie que souhaite suivre Fabio Celestini pour obtenir un maximum de succès est claire. «Je déteste être dominé. Je veux que ce soit nous qui le fassions», s’exclame-t-il. «Que signifie dominer?  Pour moi, ça veut dire être plus dangereux que l’adversaire et pas forcément avoir plus souvent le ballon. Je peux leur laisser la balle durant une demi-heure dans leur camp, ça ne me dérange pas. Si moi j’ai décidé de faire ça, si l’équipe a décidé de leur laisser la balle, c'est moi qui domine l’adversaire. Ça n'est pas eux qui décident, c’est nous qui décidons. C’est ça dominer pour moi. C’est avoir un plan de jeu, le respecter et l’exécuter à cent vingt pourcents. Si on décide d'avoir la possession, je veux qu’on se crée des occasions, qu’on soit plus dangereux que l'autre équipe. Ce que je souhaite, c'est simple. Je ne veux pas subir beaucoup d’occasions de buts et je veux qu'on s'en crée beaucoup. C’est ainsi qu'on domine l'adversaire.»