Euro 2020: les Fan Zones hors-jeu en Valais
Renvoyé l’an dernier en raison de la pandémie, l’Euro de football débute en fin de semaine prochaine. En Valais, aucune Fan Zone ne devrait voir le jour. La priorité sera accordée aux bars et restaurants.

D’ici moins de dix jours maintenant, le monde du football vivra à nouveau au rythme de l’Euro. Renvoyé l’an dernier en raison de la pandémie, le tournoi pourra cette fois-ci bien avoir lieu à travers différents pays du continent. Et si les stades pourront accueillir un nombre limité de spectateurs en fonction de la situation épidémiologique du lieu, en Valais aussi, le coronavirus a ses incidences. Ainsi, contrairement à ce qui se faisait dans le passé, aucune Fan Zone ne devrait permettre de suivre les rencontres sur écran géant.
Pas assez de certitudes pour se lancer
À Monthey, la patinoire du Verney avait pris l’habitude de se transformer ces dernières années et d’accueillir des centaines de personnes venues encourager la Nati. Il n’en sera rien cette fois. «On était un peu sur le qui-vive ces derniers mois, on se demandait ce qu’il serait possible de faire ou non», explique Steven La Du, président du HC Monthey-Chablais. «On s’est renseigné auprès de la commune et de l’OFSP et on a très vite compris que ce serait compliqué d’organiser quelque chose. Il aurait fallu s’y prendre à l’avance mais la situation sanitaire ne nous permettait pas de le faire avec suffisamment de certitudes…»
Il a donc été plus raisonnable de faire l’impasse et de renoncer aux gains qui auraient pu être effectués au sein de la Fan Zone (le club avait gagné entre 5'000 et 10'000 francs lors des Coupes du Monde de 2014 et 2018). «Financièrement, on a assez de ressources pour résister à la crise du covid, ce n’est donc pas ce que l’on regrette le plus», poursuit Steven La Du. «Ce qui va manquer, c’est les moments de convivialité, entres copains ou avec nos adversaires que l’on avait l’habitude d’inviter.»
Priorité aux établissements publics dans la capitale
Du côté de Sion non plus, aucun écran géant ne sera installé. Ce n’est toutefois pas une nouveauté pour la capitale. «Cela fait plusieurs années que l’on ne mise pas sur les Fan Zones», relève David Rémondeulaz, chef du service de la sécurité publique. «On préfère donner la priorité aux établissements publics car on a à cœur que les citoyens se retrouvent dans des lieux déjà existants. Pour chaque Euro ou Coupe du Monde, la possibilité est donc donnée aux bars et restaurants de diffuser les rencontres sur leurs terrasses.»
«La règle est simple: les téléviseurs peuvent être allumés avec le son 30 minutes avant un match et doivent être éteints 30 minutes après.»David Rémondeulaz, chef du service de la sécurité publique de la Ville de Sion
Une possibilité qui est toutefois accordée à certaines conditions indique David Rémondeulaz: «La règle est simple: les téléviseurs peuvent être allumés avec le son 30 minutes avant un match et doivent être éteints 30 minutes après. Des ordres particuliers sont émis par la police municipale qui effectue, dans le cadre de ses patrouilles habituelles, des contrôles un peu plus ciblés. Cette année, ceux-ci concerneront non seulement l’ordre public mais aussi le respect des normes covid.»
Les Fan Zones hors-jeu, ce sont donc les restaurateurs qui auront le monopole pour la diffusion des parties. Directeur et fondateur de Screenmobile, société propriétaire d’écrans basée à Aigle et Vex, Pascal Layat le confirme: «L’an dernier, aux dates initialement prévues pour cet Euro, on aurait dû organiser huit Fan Zones à travers la Suisse romande. Douze mois plus tard, on n’a plus aucune réservation en ce sens. Les seules demandes que l’on a viennent de restaurants qui souhaitent avoir des écrans un peu plus grands qu’en temps normal. Mais on a encore l’espoir que les choses évoluent en fonction de l’avancée du tournoi.» La positive-attitude adoptée par Pascal Layat qui compte sur ses fidèles clients pour combler le manque à gagner engendré cette année. En temps normal, un Euro ou une Coupe du Monde représente, selon lui, entre 30% et 40% du chiffre d’affaires annuel de sa société.
Un Euro qui pourrait faire du bien aux restos
Si les demandes d’autorisation d’exploitation des terrasses varient en fonction des lieux sans atteindre des sommets (pas plus de cinq à l'heure actuelle à Sion et Martigny), l’Euro pourrait permettre aux restaurateurs de retrouver le sourire après des mois compliqués. «On sait à quel point ce qu’ils viennent de vivre a été difficile», témoigne Pierre Contat, conseiller municipal montheysan en charge du dicastère des Sports, de la Jeunesse et de l’Intégration. «Il faut donc faire un maximum pour les aider à se relancer et à payer leurs charges fixes. De notre côté, on fera tout ce que l’on peut pour favoriser l’organisation de ce genre de choses, tout en respectant les restrictions en vigueur.»
La situation sanitaire a en tout cas renforcé la volonté sédunoise d’accorder la priorité aux établissements publics. «C’est claire que la question se serait encore moins posée cette année. Après une demi-année de fermeture, c’est important qu’ils puissent enfin recommencer à travailler et à faire du chiffre», témoigne David Rémondeulaz.
«Il faut savoir rester à sa place et laisser la chance aux restaurateurs et bistroquets de remonter la pente.»Steven La Du, président du HC Monthey-Chablais
Un avis que partage également Steven La Du. Le président du HC Monthey-Chablais qui avoue que si son club a renoncé à l’organisation de sa Fan Zone, c’est aussi par solidarité: «Notre patinoire est grande donc on aurait pu essayer de trouver une solution pour mettre en place quelque chose en respectant les distances. Je pense toutefois qu’il faut savoir rester à sa place et laisser la chance aux restaurateurs et bistroquets de remonter la pente.»
Dès le 11 juin prochain, c’est donc sur les terrasses et à l’intérieur des restaurants qu’il faudra se retrouver pour vibrer derrière la Nati et les autres sélections en lice. Tout en respectant les normes en vigueur puisque dans chaque ville du canton, les polices municipales effectueront des contrôles. Avec le droit de faire retirer les écrans en cas de non-respect des règles comme nous l’a-t-on précisé du côté de Martigny.
La situation autour des Fan Zones n’est pas la même ailleurs en Suisse romande. Ainsi, si tout comme en Valais, Genève et Vevey ont décidé de faire l’impasse, Bulle et Fribourg ont pour leur part choisi de relever le défi. Ces deux villes permettront de suivre l’intégralité du tournoi avec une limite fixée à 300 personnes qui devront enregistrer leurs coordonnées pour prendre place devant les écrans.
