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Erika Hess: «En 1987, Crans-Montana était la capitale de la Suisse»

En ski alpin, le monde du cirque blanc fait halte à Crans-Montana ce week-end où deux descentes et un Super-G féminins auront lieu entre vendredi et dimanche. Et à l’heure d’évoquer la station du Haut-Plateau, impossible de ne pas penser à Erika Hess. L’ancienne championne était l’invitée de Rhône FM ce jeudi matin.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
21 janv. 2021, 10:54
Erika Hess
Erika Hess ©Rhône FM

Erika Hess et Crans-Montana, c’est une histoire qui sent bon le conte de fée. C’est là, d’abord, qu’en 1981, la jeune prodige du ski suisse avait décroché à 19 ans l’un des premiers de ses trente-et-un succès en Coupe du Monde. C’est là, surtout,  que six ans plus tard, elle avait conclu sa carrière en apothéose, s’adjugeant deux titres lors de Mondiaux restés dans les annales pour l’impressionnante moisson de médailles réalisée par la sélection helvétique. «Crans-Montana, c’était la fête, l’euphorie et la rencontre. Des amis étaient venus de partout pour me soutenir», se remémore l’Obwaldienne. «Toute la Suisse semblait s’être déplacée aux abords de la piste, c’était fou, on aurait dit que la station était la capitale du pays!»

Des souvenirs intacts trente-quatre ans plus tard

À 25 ans seulement, Erika Hess mettait donc un terme à son parcours professionnel, entamé dix ans plus tôt, en décrochant l’or en combiné ainsi qu’en slalom. Trente-quatre ans plus tard, les souvenirs semblent intacts. «Lors de la première manche du slalom qui était quand même «ma» discipline, je me rappelle que j’entendais le public, le speaker, quelque chose clochait et m’empêchait d’être dans ma bulle. Il a fallu que je fasse un gros travail sur moi-même avant de m’élancer sur le second tracé.»

«Sur le deuxième parcours, j’avais l’impression d’être seule au monde en descendant la piste.»Erika Hess

Et si elle peine à expliquer en quoi consiste ce travail mental à opérer entre les deux manches («chacun à sa manière de faire, certains ont besoin d’être entouré, d’autres de se retrouver seul, moi j’ai pu compter sur mon expérience»), celui-ci a parfaitement fonctionné pour celle qui réside désormais dans le Canton de Vaud. «Sur le deuxième parcours, j’avais l’impression d’être seule au monde en descendant la piste. Ce n’est vraiment qu’une fois la ligne d’arrivée franchie que j’ai entendu les cris de la foule. Et quand j’y repense encore aujourd’hui, j’en ai les frissons, c’est incroyable!»

«C’était la fête dans la station mais le premier verre de vin que j’ai bu, c’était une fois ces Mondiaux terminés.»Erika Hess

Sur le Haut-Plateau, la championne avait su parfaitement dompter la pression qui pouvait peser sur ses épaules avant le début des épreuves. «Être régulièrement citée comme la favorite et parvenir à l’emporter, c’est quelque chose de très fort en émotions», reconnait celle qui avait tout mis en œuvre pour mettre toutes les chances de son côté. «J’étais vraiment hyper-concentrée sur les courses. C’était la fête dans la station mais le premier verre de vin que j’ai bu, c’était une fois ces Mondiaux terminés. C’est un souvenir qui restera pour toujours gravé en moi puisque c’était la dernière course de ma carrière.»

Triple championne du monde à 20 ans

Un autre souvenir marquant du parcours de celle qui dit ne pas se rappeler de chacune de ses victoires sur le circuit («je sais seulement que j’ai gagné trente-et-une fois») remonte à 1982, année où elle devient, à 20 ans, triple championne du monde en slalom, géant et combiné du côté de Schladming. «C’était un grand moment pour moi, effectivement. À cette époque, j’avais beaucoup moins de pression, j’avais fait de bonnes courses avant et j’étais donc en pleine confiance», témoigne-t-elle.  «J’ai commencé par remporter le combiné et cette victoire m’a véritablement lancé dans la compétition. J’ai ensuite pu enchaîner avec le géant et le slalom et c’était absolument fantastique, comme si toutes les pièces du puzzle étaient réunies.»

«Par les temps qui courent, cela fait du bien que ces courses puissent avoir lieu, cela montre que malgré la situation difficile du moment, la vie continue.»Erika Hess

Ce week-end, mesures sanitaires et huis-clos obligent, Erika Hess ne sera pas présente à Crans-Montana. «En temps normal, je suis toujours dans les tribunes mais cette année, je devrais me contenter de regarder les courses devant ma télévision», regrette-t-elle. «Je tiens toutefois à voir le côté positif de la chose. Par les temps qui courent, cela fait du bien que ces courses puissent avoir lieu, cela montre que malgré la situation difficile du moment, la vie continue.»

L’absence de public peut être bénéfique

La lauréate de deux grands globes de Cristal (1982 et 1984) veut aussi voir un aspect bénéfique à l’absence de public ces prochains jours sur le Haut-Plateau. «Bien sûr que c’est triste. On l’a bien vu à Adelboden dernièrement où c’était impressionnant de voir ces gradins vides lorsque les coureurs se trouvaient dans le mur final. Mais au moins, les athlètes pourront pleinement se focaliser sur elles-mêmes ce week-end, faire le vide autour d’elles pour réussir de bons résultats.»

«Désormais, nous pouvons vraiment faire des podiums à n’importe quelle course, quelle que soit la discipline.»Erika Hess

Sur la piste du Mont-Lachaux, une nation sera particulièrement attendue au tournant: la Suisse, grande dominatrice des débats depuis le début de la saison. «Aussi bien chez les hommes que chez les dames, on a une belle équipe», apprécie Erika Hess, reconnaissant au passage que la génération dorée dont elle faisait partie à l’époque est en train de trouver sa digne successeuse depuis quelques années. «Le vivier est très large ce qui fait que quand l’un ou l’une ne gagne pas, c’est un autre suisse qui le fait. Désormais, nous pouvons vraiment faire des podiums à n’importe quelle course, quelle que soit la discipline.»

Des athlètes qui se poussent vers le succès

En fine observatrice du monde du ski qu’elle n’a finalement jamais vraiment quitté, l’ancienne championne croit savoir le secret de la réussite helvétique cette saison. «Cela commence dès la préparation estivale sur les glaciers. Chacun peut se comparer à l’autre, ils se donnent des conseils mutuels qui permettent à tout le monde de s’améliorer. Et puis on voit aussi que de plus en plus de jeunes arrivent aux portes de la Coupe du Monde, cela pousse donc ceux qui y sont déjà à se donner à fond pour ne pas perdre leur place.»

«Avec Michelle Gisin, Lara Gut-Behrami ou Corinne Suter, les Suissesses sont armées pour truster les avant-postes ce week-end.»Erika Hess

Interrogée sur un éventuel pronostic du nombre de podiums suisses ce week-end à Crans-Montana, Erika Hess préfère ne pas se prononcer. «Vous savez, moi je regarde la course dans son ensemble, sans chauvinisme. Quelle que soit la nationalité de la gagnante, je suis avant tout contente pour elle. Mais je reconnais que ces épreuves s’annoncent bien pour les Suissesses et qu’avec Michelle Gisin, Lara Gut-Behrami ou Corinne Suter, elles sont armées pour truster les avant-postes. Après, libre à chacun de faire son propre pronostic.»

Ces épreuves de Crans-Montana débutent vendredi par une descente (10h00), avant une autre samedi à la même heure puis un Super-G dimanche (12h00). Toutes ces courses seront à suivre sur Rhône FM.

CM
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