Eric Gollay, entraîneur du SHC Martigny: «On va affronter la ligue, les arbitres et Sierre»

Aujourd’hui, ils sont deux mais en finale, il n’en restera qu’un. Dérivée d’une expression culte d’un jeu de survie à la télévision, cette phrase résume parfaitement la situation des deux formations valaisannes de Ligue Nationale A de streethockey à l’heure d’aborder les demi-finales des playoffs. Dès samedi, les Sierre Lions, grands dominateurs de la saison régulière, se frottent à leur voisin du SHC Martigny dans un duel au meilleur des cinq matches.

«Dans l’histoire du streethockey en Suisse, il n’y a jamais eu aussi fort que Sierre cette saison.» Eric Golay

«Ce derby, c’est David qui affronte Goliath», affirme l’entraîneur octodurien Eric Gollay, bien conscient que son équipe fait clairement office d’outsider face à une formation qui a remporté la totalité de ses quatorze matches de championnat jusque-là. «Dans l’histoire du streethockey en Suisse, il n’y a jamais eu aussi fort que Sierre cette saison. Ils ont rarement été dans le dur, ils n’ont pas vraiment eu d’adversaires jusqu’à présent. À nous d’essayer de changer la donne.»

Les Sierre Lions battus en finale de la Coupe

Si les «Rouge et Jaune» ont régné sans merci sur la première phase de l’exercice en LNA, ils sortent tout juste d’une défaite en finale de la Coupe de Suisse. Le club de la cité du Soleil a été battu 4-3 par Oberwil samedi dernier à Bonstetten. Eric Golay ne cache pas que des émissaires octoduriens ont spécialement fait le déplacement dans le canton de Zurich pour observer leur futur adversaire, sans en dire plus. «Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’aurais préféré qu’ils soient au repos le week-end dernier plutôt qu’ils jouent ces deux matches (ndlr: la demi-finale de la Coupe avait eu lieu plus tôt dans la journée de samedi) qui leur ont permis de se mettre dans le rythme pour ces playoffs.»

Une qualification «avec le cœur» en quarts

Des playoffs que les Sierrois débuteront à l’occasion de ces demi-finales après avoir été exemptés du tour précédent grâce à leur première place au classement. Quatrième, le SHC Martigny a lui dû s’employer pour écarter les Bernois de Gals, cinquièmes, en quarts de finale. «On a fait un très bon premier match en mettant beaucoup de pression sur notre adversaire avant de passer à côté de l’acte 2. Lors du troisième match décisif, on avait la partie en main avant de nous mettre dans le rouge en concédant des pénalités stupides. Il a ensuite fallu aller chercher cette qualification aux tirs au but, avec le cœur.»

«La meilleure équipe bénéficiera toujours des décisions arbitrales lors des moments plus difficiles, je n’invente rien.» Eric Golay

Sitôt le ticket pour le dernier carré obtenu, Eric Golay s’est lui-même chargé de lancer le derby à venir. Sur son compte Facebook personnel, le technicien du coude du Rhône a indiqué que son équipe affronterait Sierre, la ligue et les arbitres en demi-finale. Aujourd’hui encore, il persiste et signe, réfutant avoir écrit sous le coup de l’émotion. «C’est prouvé que la meilleure équipe bénéficiera toujours des décisions arbitrales lors des moments plus difficiles, je n’invente rien. Concernant la ligue, je m’appuie sur nos antécédents de cette saison. Les amendes récoltées représentent le 10% de nos dépenses. Sans oublier les deux points qu’on nous a retirés en prétextant un manque de professionnalisme alors que l’on reste justement un club amateur! Je répète donc haut et fort que l’on va affronter la ligue, les arbitres et Sierre qui, encore une fois, est incroyable avec une impressionnante cohorte de joueurs étrangers.»

Le message d'Eric Golay qui lance à sa manière le derby sur son compte Facebook

La formule est connue: «avec les playoffs, c’est une nouvelle saison qui débute». Interrogés la semaine dernière, les Sierrois Mathieu Schildknecht et Mario Paulik nous disaient d'ailleurs ne pas vouloir vendre la peau des Martignerains avant de les avoir battus. Reste que les deux premiers duels de la saison donnent un net ascendant au club de la cité du Soleil, successivement vainqueur 12-0 puis 4-1. «Je vois ces résultats négatifs comme une force aujourd’hui», assure pourtant Eric Golay. «Nous avons tout à gagner alors qu’ils ont tout à perdre. La pression est clairement sur eux. Ils doivent nous sortir en deux matches. Pour nous, jouer cette demi-finale est déjà un cadeau en soi.»

«C’est les playoffs, c’est un derby donc on ne va pas se gêner de provoquer. L’équipe qui aura le plus de mental et d’intelligence survivra à tout ça.» Eric Golay

Un cadeau dont les Octoduriens, sauvés de justesse en playouts face à Belp l'an dernier, sont bien décidés à profiter au maximum. Eric Golay refuse d’ailleurs de s’avouer vaincu d’avance. «On va tout miser sur l’aspect défensif et les émotions. On sait que Sierre est plutôt fragile à ce niveau-là. C’est d’ailleurs probablement ce qui leur a coûté le titre la saison dernière. À nous de parvenir à mettre de la vie dans les rencontres pour les sortir de leur plan de match.» Pour ce faire, la carte de la provocation pourrait aussi être utilisée dans les rangs martignerains. «C’est les playoffs, c’est un derby donc on ne va pas se gêner. L’équipe qui aura le plus de mental et d’intelligence survivra à tout ça.»

L’acte 1 de ces demi-finales de playoffs de LNA entre les Sierre Lions et le SHC Martigny se tiendra ce samedi 15 avril dès 14h00 au centre sportif d’Ecossia.