En pleines vacances, ces stations accueillent l'entraînement des skieurs professionnels
Certaines remontées mécaniques font preuve d’ingéniosité pour accueillir simultanément les touristes et les skieurs professionnels. En vue des épreuves d’Adelboden et de Wengen, les meilleurs athlètes helvétiques se sont entraînés cette semaine en Valais.

Les skieurs suisses s’apprêtent à jouer à domicile ces deux prochains weekends. Les stations bernoises d’Adelboden et de Wengen accueillent la Coupe du monde de ski. Pour tenter de dompter ces classiques du cirque blanc, les meilleurs skieurs du pays se sont entraînés cette semaine en Valais. Les géantistes ont posé leurs lattes à Veysonnaz mardi. Les spécialistes de vitesse se sont eux retrouvés à Anzère mercredi et jeudi. «C’est une fierté d’aider les athlètes suisses», lance tout sourire Sébastien Travelletti, président de Télé-Anzère. «La venue de Swiss Ski démontre que nous avons d’excellentes qualités de neige en altitude et que le ski perdure,» poursuit celui qui est aussi vice-président du Magicpass.
«Les skieurs s’entraînent à 7 heures. A 9 heures, la piste est libérée pour le public.»
Sébastien Travelletti, président de Télé-Anzère
Pour accueillir les meilleurs descendeurs du pays en période de forte affluence touristique, Télé-Anzère a dû faire preuve d’ingéniosité. La société de remontées mécaniques a ouvert son domaine aux athlètes dès l’aube. «Les entraîneurs sont sur place à 6h30. Les skieurs s’entraînent à 7 heures. A 9 heures, la piste est libérée pour le public», explique Sébastien Travelletti.
Quels coûts ?
Outre une ouverture anticipée du domaine, les remontées mécaniques doivent aussi adapter le revêtement, en injectant de l’eau pour rendre la piste plus glacée. «En raison du manque de neige cette année, le revêtement est déjà extrêmement dur. Lors d’un hiver plus traditionnel, plus enneigé, on injecte de l’eau mais uniquement dans des endroits très spécifiques,» rassure Sébastien Travelletti. Reste la question de la sécurité pour les skieurs lambda, qui empruntent la piste verglacée après les athlètes. «Ça pose effectivement problème. On injecte de l’eau uniquement lorsque tout le domaine skiable est ouvert et qu’on peut proposer d’autres alternatives à nos clients.»
«En Suisse, les solutions sont limitées pour faire des entraînements de vitesse.»
Reto Nydegger, entraîneur suisse de l’équipe masculine de vitesse
Quant aux coûts pour l’accueil des athlètes de Swiss Ski, Télé-Anzère n’a pas précisé le montant. L’investissement est toutefois conséquent, précise son président Sébastien Travelletti. En raison de l’ouverture anticipée du domaine, la société de remontées mécaniques doit employer une partie de son personnel plus tôt.
Nul n’est prophète en son pays
Si Veysonnaz et Anzère ont accueilli les équipes masculines de ski à bras ouverts, ce n’est pas le cas de toutes les autres stations valaisannes. Certaines rechignent. «Je les comprends», s’exclame Sébastien Travelletti. «A Anzère, nous avons peu de filets de sécurité à mettre. Pour les domaines de basse altitude, en forêt, il y a beaucoup de protection à installer. Et les coûts sont conséquents», reconnaît le président de Télé-Anzère.
A Swiss Ski, les responsables doivent donc se creuser les méninges pour trouver des lieux d’entraînement. «C’est très difficile à trouver des stations de ski en Suisse, » regrette, Reto Nydegger, entraîneur suisse de l’équipe masculine de vitesse. «En Suisse, les solutions sont limitées pour faire des entraînements de vitesse», poursuit le patron des descendeurs. Du coup, les spécialistes de vitesse trouvent régulièrement refuge à l’étranger, notamment en Autriche ou dans le Tyrol italien. «Les pistes sont beaucoup plus larges. Il y a aussi beaucoup plus de possibilité avec les hôtels et les infrastructures», conclut Reto Nydegger
La Coupe du monde de ski fait halte à Adelboden ce weekend. La station de l’Oberland bernois accueille deux épreuves : un géant samedi et un slalom dimanche. A Wengen, un Super G, une descente et un slalom sont au programme du 13 au 15 janvier.
