En accueillant les espoirs à Sion, le Valais veut se placer pour la fête fédérale de lutte en 2031

"L'idée m'est venue lorsque j'ai repris la présidence de l'Association Cantonale", explique Philippe Germanier, membre du comité d'organisation. "Le calendrier voulait que cette fête fédérale des jeunes revienne en Suisse romande. J'ai rapidement proposé que cela se fasse en Valais. Nous sommes partis d'une feuille blanche, même si d'autres fêtes ont été organisées dans le passé, au niveau cantonal ou régional. Il a fallu construire ce projet, trouver des gens motivés à le mener à bien et surtout, trouver l'endroit où le réaliser."

Ce dernier point représentait ainsi un défi de taille pour le comité d'organisation présidé par le Haut-Valaisan Philipp Matthias Bregy. "Il a fallu s'assurer de disposer des infrastructures nécessaires pour accueillir 150 jeunes lutteurs", relève Philippe Germanier. "Nous devions proposer cinq vestiaires aux cinq associations représentées. Le lieu de la manifestation devait se trouver à proximité d'une gare et d'hôtels. Martigny aurait été une éventualité, mais la proximité avec la Foire du Valais compliquait les choses. Organiser ça à Sion, dans la capitale, était finalement la bonne solution."

"Ce sera grandiose." C'est par ces mots que Philippe Germanier se projette sur le programme du week-end à venir à l'Ancien-Stand. "Pour les Alémaniques notamment, c'est le grand rassemblement à ne pas louper. C'est la fête qui précède la fête fédérale des actifs prévue l'an prochain. La plupart des lutteurs qui ont marqué l'histoire de ce sport ont commencé par performer lors d'une fête fédérale des espoirs. Cela contribue à donner une importance grandissante à cet événement. Et je tiens à dire que la Suisse romande a aussi des atouts à faire valoir. Tant sur le plan organisationnel que dans les ronds de sciure."

Des ronds de sciure dans lesquels les meilleurs jeunes lutteurs du pays seront donc précédés par les femmes samedi. Des femmes qui tentent de se faire une place dans ce sport à forte connotation masculine. Philippe Germanier estime pourtant que tout le monde a à gagner de la présence de ces lutteuses féminines.

Qui dit fête de lutte dit folklore, traditions et...prix en nature. La manifestation sédunoise ne dérogera pas à la règle. "Exceptionnellement, chaque lutteur recevra une cloche valaisanne. En plus de ça, les trois premiers repartiront chacun avec un taureau. Un éleveur nous a gentiment proposé de mettre à disposition trois de ses bêtes. Cela nous permet de perpétuer cette tradition des prix vivants."

En accueillant cette fête fédérale des lutteurs espoirs, le comité valaisan ne cache pas son intention de "se chauffer", de disposer d'un premier test grandeur nature en vue d'un potentiel futur challenge bien plus important. "L'idée est d'organiser la fête fédérale des actifs en 2031", assume Philippe Germanier. "Un petit comité s'est déjà mis en place en ce sens. Une étude de faisabilité a été demandée à la HES. Elle doit définir si nous avons les capacités tant financières qu'infrastructurelles pour accueillir un tel événement. Une chose est certaine, le stade de l'Ancien-Stand ne suffirait pas. Nous aurions besoin d'hectares à disposition pour mettre sur pied un camping et des tribunes pouvant accueillir entre 50'000 et 55'000 personnes. Sur le plan budgétaire, une fête des espoirs comme celle de ce week-end demande 600'000 francs. Pour une fête des actifs, on tourne plutôt entre 30 et 40 millions."

Le défi s'annonce donc colossal pour répondre aux exigences d'une manifestation d'aussi grande ampleur. La Fête Fédérale des actifs de 2031 devrait quoiqu'il arrive revenir à la Suisse romande. Après Estavayer-le-Lac en 2016 et Nyon en 2001, les cantons de Fribourg et Vaud devraient passer leur tour. Le Valais sera vraisemblablement en concurrence avec Neuchâtel pour l’organisation de la 49ème édition. La 47ème, celle de l’an prochain, se tiendra à Mollis, dans le canton de Glaris.