Duel valaisan en playoffs de National League

Jérémie Kamerzin, vous êtes prêt à vous lancer dans ces séries finales?

Jérémie Kamerzin (JK): Écoutez, j’espère. On a quand même eu une cinquantaine de matches pour se préparer et on se réjouit maintenant de débuter ces matches contre Genève.

À Genève, justement, Arnaud Jacquemet, vous avez évité de justesse de passer par la case pré-playoffs la semaine dernière. La coupure que vous avez vécu, elle vous a fait du bien?

Arnaud Jacquemet (AJ): Bien sûr, cela nous a permis de recharger les batteries et on a pu voir avec Bienne (ndlr: éliminé par Rapperswil) que ces pré-playoffs étaient un vrai piège. C’est donc un soulagement de ne pas avoir eu à passer par là.

Ces playoffs viennent clore une saison forcément rendue particulière par la pandémie. L’an dernier, elles n’avaient d’ailleurs pas pu avoir lieu. C’est un soulagement de pouvoir cette fois les disputer?

JK: C’est clair. C’est la période de la saison que l’on aime le plus jouer. On espère maintenant que tout se déroule normalement même si on sait que l’on devra effectuer beaucoup de tests. Si tout se passe bien, on pourra aller jusqu’au terme de cet exercice et ça fait du bien car encore une fois, c’est le moment le plus excitant de l’année.

«Si on avait lancé les gladiateurs dans des arènes vides à l’époque, ils se seraient certainement moins battus jusqu’à la mort.»Jérémie Kamerzin - défenseur de Fribourg-Gottéron

Fribourg-Genève, c’est une affiche très alléchante mais qui devra tout de même se disputer à huis-clos. Un derby en quart de finale dans ces conditions, cela a toujours la même saveur?

AJ: Pour moi oui car malgré l’absence de public cela reste un duel particulier pour nous. Comme l’a dit Jérémie, on a eu 50 matches pour se préparer et s’habituer à cette ambiance particulière. Les émotions ne seront peut-être pas les mêmes que dans des patinoires pleines mais il y en aura tout de même et on est content de revivre ces moments dont on avait, comme vous l’avez dit, été privé l’an dernier.

JK: Bon, de mon côté je vais être un peu plus nuancé. Je pense que si on avait lancé les gladiateurs dans des arènes vides à l’époque, ils se seraient certainement moins battus jusqu’à la mort. Sans les spectateurs, il y aura forcément moins cette agressivité propre aux playoffs. Mais bon, dès que le match commence, il faudra oublier tout ça.

En terminant 3ème de la saison régulière, votre équipe Jérémie s’est offert le droit d’aborder ces séries avec l’avantage de la glace. Celui-ci existe-t-il vraiment dans les conditions actuelles?

JK: Franchement? Non. Le seul avantage réside peut-être dans le fait de connaître la glace, la lumière ou les bandes de sa patinoire mais l’appui du public n’est plus là donc ce sera vraiment une série à 50/50.

Vous vous êtes affrontés six fois cette saison. Le bilan: 4 victoires genevoises, 2 fribourgeoises. De quoi avoir un petit ascendant psychologique Arnaud?

AJ : Je ne sais pas si on peut dire ça étant donné qu’en playoffs c’est une nouvelle saison qui commence. Ce qui est sûr, c’est que les premiers matches seront très importants. Fribourg a une très belle équipe, ils sortent d’une très bonne saison donc on sait que ce sera difficile pour nous.

«On sait qu’un goal, qu’une action peut tout d’un coup changer complètement la physionomie d’une série.»Arnaud Jacquemet - défenseur de Genève-Servette

Les clés pour ressortir vainqueur de ce duel et vous hisser en demi-finales, quelles seront-elles?

JK: Difficile à dire. Je crois qu’en playoffs, c’est toujours un peu la même histoire. Il faudra faire attention aux petits détails, être efficace dans les situations spéciales. On sait qu’ils ont des joueurs très habiles avec le puck donc il ne faudra pas leur laisser le temps de déployer du beau jeu. On devra aussi mettre du trafic devant leur gardien qui sort d’une très bonne saison et peut-être aller chercher Arnaud car on sait qu’il peut devenir très agressif sur la glace (rires)!

AJ: Pour moi, comme l’a dit Jérémie, les situations spéciales seront cruciales. Nos deux équipes font partie des meilleures de la ligue en power-play dont il faudra faire preuve de discipline pour limiter leur temps de jeu en supériorité numérique. Nos deux gardiens sont très bons donc il faudra mettre un maximum de pucks vers le goal et aller là où ça fait mal. C’est un peu toujours le même refrain mais c’est vraiment ce qui fait la différence en playoffs. On sait qu’un goal, qu’une action peut tout d’un coup changer complètement la physionomie d’une série. Il faudra donc effectivement soigner les détails.

À l’heure d’entamer cette phase si particulière de la saison, quels sont les objectifs exprimés dans vos vestiaires respectifs?

AJ: Bon, chez nous, on ne veut pas regarder trop loin. L’objectif est avant tout de passer ces quarts de finale. Je dirais même que la première des choses est de gagner ce premier match, chez eux, pour récupérer l’avantage de la glace même si celui-ci a moins son importance que par le passé.

JK: Je suis tout à fait d’accord avec Arnaud. Je regarderais même à plus court terme en me limitant au premier shift, à la première période. Chaque série a son histoire et cela va commencer par cet acte 1 ce soir qui sera très engagé, très difficile. Nos deux équipes n’ont plus joué depuis plus d’une semaine donc, au début, il faudra retrouver le rythme en quelque sorte. On ne peut donc pas regarder plus loin que la partie de ce soir actuellement.

Si l’on vous demande de désigner votre favori pour le titre de champion cette année, vers qui votre choix se porte-t-il?

JK: Bon, on sait que celui qui gagne la saison régulière mérite le respect de toutes les équipes de la ligue. Zoug a certainement la cote la moins élevée donc les plus grandes chances d’aller au bout. Mais bon, comme toujours, les huit équipes en lice ont leurs propres qualités et toutes peuvent donc avoir des rêves.

AJ: Je rejoins Jérémie, on voit que Zoug a quand même fini la saison régulière avec plus de vingt points d’avance sur le deuxième (ndlr: Lugano) donc pour moi, c’est clair: ils seront les grands favoris.