Didier Tholot: «Certaines critiques ont été complètement injustes après le dernier match»

On l’avait quitté déçu. Un brin en colère. C’était le 1er septembre dernier et le FC Sion venait de concéder face au néo-promu Baden un match nul peu reluisant à Tourbillon (1-1). Treize jours plus tard, Didier Tholot était de retour face aux médias ce jeudi à la veille du seizième de finale de Coupe de Suisse qui mettra son équipe aux prises avec GC à Tourbillon.

Le verre à moitié plein

Avec près de deux semaines de recul, l’état d’esprit du Tricolore a visiblement changé. «Mais je n’étais pas fâché», commence-t-il par assurer. «On était préparé à vivre ce genre de match à domicile cette saison. Je reste persuadé que la rencontre aurait été complètement différente si l’on avait marqué dans les premières minutes. On a bien vu avec l’équipe de Suisse ces derniers jours qu’aucune partie n’est gagnée d’avance. J’aurais évidemment préféré prendre les trois points mais si on analyse les classements des deux premières divisions du pays, on s’aperçoit que nous sommes la seule équipe à être toujours invaincue aujourd’hui.»

«Nous ne sommes jamais tout en-haut lorsque l’on gagne mais nous ne sommes pas non plus des merdes quand ce n’est pas le cas.» Didier Tholot

Didier Tholot préfère donc voir le verre à moitié plein. Reste que cette dernière sortie avant la trêve a laissé un goût d’inachevé en raison des difficultés offensives rencontrées par une formation qui n’a inscrit que sept buts en six journées de championnat. «Je me pose une seule question», indique à ce propos l’ancien attaquant. «Les gens préfèreraient-ils que l’on en soit à douze ou treize buts marqués mais que l’on ne pointe qu’à la sixième ou septième place du classement? Certaines critiques ont été complètement injustes après ce dernier match. Nous ne sommes jamais tout en-haut lorsque l’on gagne mais nous ne sommes pas non plus des merdes quand ce n’est pas le cas. Un juste milieu existe entre deux.»

Dans le rôle de l’outsider

Le Français n’en dira pas plus. Lui et ses hommes auront l’occasion de répondre sur le terrain à leurs éventuels détracteurs ce vendredi face aux Sauterelles. «Nous ne serons pas l’équipe favorite de ce duel. La ligue d’écart entre les deux formations nous donne forcément le rôle d’outsider mais nous vendrons chèrement notre peau», affirme-t-il. «J’espère que le geste effectué par le président (ndlr: entrée gratuite dans tous les secteurs) contribuera à amener un maximum de monde à Tourbillon. Je sais ce que la Coupe représente en Valais, je sais aussi que dans cette compétition tout se joue sur 90 minutes, parfois un peu plus. À la fin, une équipe est encore en vie, l’autre est dégommée. À nous de tout faire pour être la première option. Même si nous devons être prêts à souffrir, je suis persuadé que nous avons toutes les cartes en main pour bien les embêter.»

«Il va falloir jouer ce match avec les tripes et avec la tête.» Didier Tholot

Habitué des exploits en Coupe de Suisse, Didier Tholot ne prévoit pas de changer ses plans pour faire tomber une formation zurichoise en difficultés en championnat et décrocher la qualification pour le tour suivant. «Les exploits se construisent en étant un groupe, en étant unis. Il va falloir jouer ce match avec les tripes et avec la tête. Si on respecte le plan mis en place depuis le début de la saison, on aura des chances de l’emporter.»

Deux cibles sur le mercato qui n’ont pas abouti

Le technicien tricolore aborde ce rendez-vous face à GC avec un groupe identique à celui qu’il avait à disposition avant la trêve. Aucune nouvelle recrue n’est venue grossir les rangs de l’effectif lors des derniers jours du mercato. «Nous avions ciblé deux joueurs mais cela ne s’est pas fait pour différentes raisons», explique-t-il. «Je ne voyais pas l’intérêt de prendre quelqu’un d’autre juste pour se dire que l’on avait un nouvel attaquant. On va continuer de faire avec les éléments que l’on a à disposition. Ce sont eux qui vont débloquer ce qu’il reste à débloquer sur ce début de saison.»

«La hiérarchie au poste de gardien est claire dans mon esprit. Fayulu est le numéro 1.» Didier Tholot

Aucune arrivée à signaler donc, même si Didier Tholot laisse la porte ouverte à un éventuel engagement d’un élément actuellement sans contrat, aucun départ non plus en attendant que le club officialise la résiliation du contrat de Mario Balotelli. Alors qu’ils avaient fait part de leur souhait de changer d’air, Nathanaël Saintini et Denis-Will Poha sont ainsi toujours là. Le premier était d’ailleurs titulaire lors du match amical remporté 2-0 par les Sédunois face à Saint-Etienne la semaine dernière. Son compère a quant à lui eu droit à une demi-heure de jeu en fin de partie. «Ce sont deux joueurs qui font partie de l’effectif. La balle est dans leur camp. À eux de montrer qu’ils peuvent s’intégrer dans le projet collectif.» Autre retour sur les terrains: celui du portier Heinz Lindner, absent depuis cinq mois en raison d’une fracture au pouce puis de son opération consécutive à une tumeur au testicule. «Je suis très content pour lui car ce qu’il vient de traverser va au-delà du football. Après, je n’ai rien à cacher. La hiérarchie au poste de gardien est claire dans mon esprit. Fayulu est le numéro 1. De toute manière, Heinz est provisoirement à nouveau sur la touche. Il s'est ouvert le coude sur trois centimètres. C'est problématique pour un portier...»