Des licences payantes pour le ski alpinisme de compétition chez les amateurs : le Club Alpin y croit
En ski alpinisme, le Club Alpin Suisse part à la recherche de licenciés payants pour étoffer sa communauté. Le point sur cette stratégie avec le directeur des compétitions au sein du CAS, Bernhard Hug.
Très prisées par les sportifs amateurs les courses de la « Swiss Cup » - Coupe suisse de ski alpinisme - tentent de se réinventer malgré la pandémie. C’est dans ce contexte très particulier qu’un nouveau règlement a été adopté, avec l’introduction d’une licence payante pour les coureurs.
Renforcer l’esprit de communauté
30, 50 ou 90 francs, selon la catégorie d’âge et le statut de membre ou non-membre du Club Alpin Suisse, tels sont les montants que les coureurs amateurs devront débourser pour leur licence. Une licence qui leur ouvrira les portes de la dizaine de courses estampillées « Swiss Cup » et qui leur permettra de bénéficier de quelques avantages. Pour Bernhard Hug, chef de la section compétition au Club Alpin Suisse, cette démarche a pour but de solidifier le sentiment d’appartenance de ces sportifs auprès de leur faîtière. « L’objectif ce n’est pas seulement la licence, c’est aussi de rendre la Swiss Cup plus professionnelle et plus attractive, notamment pour les sponsors. Le fait d’avoir une licence payante permet aussi de mesurer l’engagement des coureurs. »
Les nouveautés ont la vie dure en temps de pandémie
S’il nous assure que la stratégie du Club Alpin Suisse concernant l’implémentation des licences a été murement réfléchie, Bernhard Hug concède que la pandémie n’aide pas à son développement. « Rétrospectivement, ce n’était peut-être pas la bonne décision. La commission a statué début novembre. Nous pensions alors que des courses populaires pourraient se réaliser sans problème cet hiver, au moins jusqu’à 300 personnes. Ce n’est visiblement pas le cas. Cela nous pousse donc à réfléchir pour la suite. »
Le chef du secteur compétition ne se laisse pas abattre. « Pour tout ce qui est nouveau, cette saison n’est pas vraiment la bonne saison », raconte-t-il avec un brin d’ironie. Des solutions sont donc déjà à l’étude, selon Bernhard Hug. « On va peut-être prolonger la licence de cet hiver pour une année de plus. »
L’argent n’est pas une motivation
Le Club Alpin mise aussi sur les licences payantes pour se développer comme une marque et établir ainsi une base de données. En revanche, pas d’objectif financier derrière cette stratégie à en croire Bernhard Hug. « Cette idée de relancer les licences payantes n’a jamais eu de vocation financière. Comme je l’ai dit, le but c’est de créer une communauté avec nos coureurs, avec les organisateurs de courses qui nous suivent depuis longtemps. Après, c’est clair qu’on pourra utiliser cette stratégie pour le marketing. Le fait d’avoir plus de licenciés nous donnera du poids, pour améliorer notre collaboration avec la Patrouille des Glaciers et surtout pour trouver un sponsor principal pour la Swiss Cup qui regroupe nos principales compétitions. »
Avec plusieurs épreuves populaires déjà annulées et un hiver plus qu’incertain, le retour des licences payantes sera difficile à évaluer cette année. Quoi qu’il en soit, Bernhard Hug et le Club Alpin Suisse ont bon espoir de voir le nombre de licenciés augmenter une fois que la situation liée à la pandémie sera plus détendue.
Pendant que les sportifs amateurs, licenciés ou non, rongent leur frein, les athlètes de l’élite ont quant à eux le droit de courir. Les meilleurs spécialistes helvétiques de ski alpinisme seront à Veysonnaz ce samedi 9 janvier pour les championnats suisses de vertical. Les épreuves seront réservées à une poignée d’athlètes des catégories U16, U18 et U20 ainsi qu’aux élites. En revanche, tout se déroulera à huis-clos. Plus d’infos sur ce lien.