David Lopes: «Les matches de juniors en direct, cela permet d’unir le MS autour de l’audiovisuel»

Voir les enfants jouer au football depuis le bord d’un terrain, voilà une pratique habituelle chaque week-end un peu partout en Suisse. Mais la possibilité d’accompagner au plus près ces jeunes sportifs s’avère compliquée par ces temps de pandémie. L’accès aux stades reste en principe interdit et les cantines sont toujours fermées. Le FC Martigny-Sports a trouvé la parade : proposer, grâce à une plateforme dédiée, la diffusion de certaines rencontres en direct.

Réflexion autour de l’image

« Cela fait quatre ans que l’on essaie de moderniser la façon de filmer les matches et d’utiliser les outils à disposition sur internet », précise le responsable de ce projet au sein du FC Martigny-Sports, David Lopes.

« MyCujoo c’est un peu le YouTube des footballeurs. » David Lopes, Resp. Digital Médias du FC Martigny-Sports

Passionné de cinéma et de l’image au sens large, ce Portugais né en Valais a joué de son réseau pour amener des bénévoles et faire grandir le projet. « Grâce à l’association Infected Studio qui fait la promotion des métiers de l’audiovisuel, nous avons un bon groupe de bénévoles. Par extension, j’ai pu découvrir la plateforme MyCujoo. Ce qui nous permet de diffuser les matches en live. » Le choix de cette plateforme n’a pas été fait au hasard. Elle ressemble fortement au célèbre site de vidéos YouTube, avec quelques spécificités explique David Lopes. « C’est un peu le YouTube des footballeurs. On peut garder les vidéos et les revoir. C’est plus complet car on peut renseigner les matches avec des tags. On peut rentrer les noms des joueurs, les goals, les cartons et les changements et surtout faire du live. »

Budget modeste

Plusieurs clubs ont montré de l’intérêt pour la démarche du FC Martigny-Sports et selon David Lopes ce n’est pas compliqué de sauter le pas. « Logistiquement c’est facile. Il faut avoir une bonne connexion internet, un trépied et un téléphone portable. Au départ pour le MS, j’ai fait un investissement personnel, mais je dirais qu’il faut un petit budget d’environ CHF 500.- pour un club amateur. »

« Logistiquement c’est facile. Il faut avoir une bonne connexion internet, un trépied et un téléphone portable. » David Lopes, Resp. Digital Médias du FC Martigny-Sports

Avec des images de bonne qualité et une organisation un peu plus rodée, le club martignerain voit plus loin. « Ce sont des aspects techniques, mais on va miser sur un enregistreur et une caméra full HD pour pousser la qualité. On espère aussi avoir plus de bénévoles et être plus régulier. Le but c’est également de nous diversifier et de montrer des matches féminins et des juniors régionaux. Nous espérons avoir quelque chose d’intéressant à proposer aux joueurs et aux parents et finalement d’avoir tout le club uni autour de d’audiovisuel. »

Une fabrique de souvenirs

Le concept mis en place par le club octodurien lui permet de diffuser trois à quatre matches par week-end. L’accueil réservé à cette démarche est plutôt encourageant, malgré les questions que cela peut soulever, notamment chez les parents. « Je n’ai eu que des retours positifs, précise David Lopes. Nous n’avons jamais eu de problème d’image. En début de saison, les joueurs doivent signer une autorisation pour que nous puissions utiliser ces vidéos mais nous restons attentifs. Si quelqu’un ne se sent pas à l’aise avec ça, nous supprimons les images. Nous sommes ouverts à la discussion et très respectueux. »

« Si quelqu’un ne se sent pas à l’aise avec ça, nous supprimons les images. » David Lopes, Resp. Digital Médias du FC Martigny-Sports

Les éventuels problèmes qui pourraient surgir en lien avec la diffusion de matches de juniors s’effacent rapidement au profit de la joie que peut procurer le visionnage de ces moments. « C’est très beau de voir la réaction quasi-émotionnelle des gens qui peuvent revoir leurs actions plus tard. Ce sont de magnifiques souvenirs. »