David Bettoni est en mission: «J’ai vu une équipe qui était à l’écoute»
La présentation officielle du nouvel entraîneur du FC Sion, David Bettoni, s’est tenue jeudi matin à Tourbillon. L’ancien assistant de Zidane au Real Madrid vit en Valais sa première expérience seul aux commandes d’un club professionnel.

Premier constat : l’entraîneur pense savoir où il a mis les pieds, malgré le fait que ce soit sa première expérience comme coach principal. Costard-cravate, posture joviale, ton franc, le Français de 51 ans a répondu à toutes les questions, sans réinventer la roue. Il a parlé de son passage à Crans-Montana en camp avec le Real Madrid il y a quelques années, de son amitié avec Alain Casanova, ex-coach de Lausanne. Il a encore évoqué les contacts rapides et fructueux avec Christian Constantin. « C’est atypique de lui succéder sur le banc mais c’est lui le patron », concède-t-il.
« Le président s’est intéressé à moi et à mon parcours. Ça m’a beaucoup touché. » David Bettoni
Depuis jeudi dernier et tout au long du week-end, les conversations se sont poursuivies. CC a joué la carte du cœur, l’une de ses préférées. « Le feeling a été immédiat lors du premier coup de fil. Deux jours après on a parlé plus de football. Entretemps, j’ai regardé beaucoup de matches pour avoir plus de matière. Ensuite, nous nous sommes rencontrés lundi et j’ai signé mon contrat jusqu’à la fin de la saison. Il s’est intéressé à moi et à mon parcours. Ça m’a beaucoup touché. »
Retour aux éléments de base
Le président du FC Sion a d’ailleurs fait un petit pied de nez à son fils, directeur sportif puisque l’autre nom, celui proposé par Barthélémy Constantin, était celui de Paolo Tramezzani. Ça sera peut-être pour une autre fois. Quoi qu’il en soit, David Bettoni arrive au FC Sion avec une connaissance toute théorique du championnat suisse, pas un handicap selon lui. Pour faire tourner la machine valaisanne, le coach veut s’appuyer sur des choses simples. Les joueurs à leurs postes, une solidarité sans faille et un focus commun. « Footballistiquement, les joueurs n’ont pas tous la même intelligence. J’insiste sur l’aspect footballistique. Ils viennent de différentes cultures et ne s’adaptent pas tous de la même manière au même moment. Au départ, il faut donc faire simple. Ce qui n’est pas forcément facile car c’est un sport créatif où chacun veut se démarquer. »
« On peut parler tant qu’on veut, seuls les résultats amèneront la confiance. » David Bettoni
Cette simplicité avait déjà été évoquée par Christian Constantin lui-même, lorsqu’il avait repris les propos de Giovanni Trapattoni, ancien entraîneur italien à succès. Reste le problème de la conversion sur le terrain, où les joueurs doivent dépasser une forme de blocage mental. Et sur ce point, David Bettoni rejoint ses prédécesseurs. « Si on avait une recette, ça se saurait. Il faut prendre la mesure de l’environnement dans lequel on est. Il faut trouver une efficacité avec les forces de chaque joueur. On peut parler tant qu’on veut, seuls les résultats amèneront la confiance. » Pas de recette magique, le discours vaut celui de Fabio Celestini. L’approche, elle, est différente. Le Français ne parle ni de projet de jeu, ni d’éléments trop concrets, mais simplement de mission à accomplir.
La fameuse première impression
Sous contrat depuis lundi, David Bettoni s’embarque donc dans une nouvelle aventure. Impossible de dire à ce stade s’il réussira, là où tant d’autres ont échoué. Reste cette conviction d’un homme qui arrive avec de nouvelles idées, un autre vécu. Ses premiers contacts avec le groupe lui ont laissé un sentiment positif. « J’ai vu une équipe qui était à l’écoute. Le groupe est touché, en manque de confiance, mais il y croit. Les joueurs sont conscients, comme tout le monde au club, qu’ils se doivent de faire mieux. Cette prise de conscience doit se matérialiser sur le terrain. » Confronté au cas Mario Balotelli, David Bettoni ne s’est pas étalé sur le sujet. D’autant que l’attaquant italien est annoncé malade. La gestion de ce dossier interviendra peut-être la semaine prochaine. Le nouvel entraîneur poursuivra donc sans la star transalpine la préparation de son premier rendez-vous officiel, le match de ce samedi dès 18h au Wankdorf, face à YB, leader incontesté du championnat.
On s’attendait à savoir davantage de choses sur le passé récent du coach et de son cheminement aux côtés de Zidane. La thématique a été à peine effleurée. L’ancien entraîneur du Real Madrid a sans-doute joué un rôle dans la signature de David Bettoni au FC Sion mais on n’en a pas appris beaucoup plus sur la relation entre Zizou et son ex-adjoint. Tout juste a-t-on compris que Zidane avait laissé carte blanche, voire encouragé son second à voler de ses propres ailes. D’ailleurs, l’homme de l’ombre, présenté dès lundi comme « l’assistant de », ne s’est pas offusqué de cette appellation.
