Comment le FC Sion a-t-il retrouvé une solidité défensive?
Co-leader de Challenge League, le FC Sion doit en bonne partie ce statut à la solidité défensive qu'il affiche depuis le début de la saison. Formation la plus perméable des deux premières divisions l'an dernier, l'équipe sédunoise s'est métamorphosée en quelques mois.

Après dix journées de championnat, le FC Sion est l'équipe ayant concédé le moins de buts parmi les vingt-deux évoluant dans les deux premières divisions du pays. Co-leader de Challenge League, à égalité avec Thoune, la formation sédunoise n'a eu que six ballons à aller chercher au fond de ses filets depuis l'entame de l'exercice. À titre de comparaison, Zurich, YB et Saint-Gall, qui en plus d'occuper les trois premières places de Super League sont les meilleures défenses de l'élite, ont concédé trois goals de plus que les Sédunois jusqu'à présent.
Une métamorphose saisissante
Six buts encaissés en dix matches, c'est autant que lors des deux manches du barrage perdu face au Stade Lausanne Ouchy début juin et un de moins que lors de la tristement historique défaite subie contre Saint-Gall à Tourbillon à la mi-novembre 2022. Si elle n'est pas le seul élément ayant précipité la chute du FC Sion ce printemps, la fragilité d'une équipe ayant concédé…73 buts en 36 journées de championnat y a grandement contribué. Quatre mois après le dénouement de la Pontaise et alors que les joueurs composant les bases arrières n'ont pas fondamentalement changés (exception faite de Timothy Fayulu et Nias Hefti qui n'étaient pas là l'an dernier), la métamorphose est saisissante: la pire défense du pays est soudain devenue très solide.
Un tel changement de dynamique interpelle forcément. Le fait d'évoluer un cran plus bas ne suffit pas à expliquer comment une équipe qui s'amusait il y a peu à jouer les Pères Noël n'offre pratiquement plus rien à ses adversaires aujourd'hui. "La principale raison est très simple", affirme le latéral Numa Lavanchy. "Il est beaucoup plus facile de défendre avec onze joueurs qui font les efforts. Je pense notamment à nos ailiers qui abattent un boulot exceptionnel. Évidemment que les quatre derrière et notre gardien faisons notre job mais la base de notre réussite vient de devant. Je tiens vraiment à louer le travail abattu par nos joueurs offensifs car il nous soulage vraiment. Contrairement à l'an dernier, toute l'équipe est solide, compacte. C'est devenu vraiment compliqué de nous bouger et de nous mettre des buts."
Unis par un même but
Le Vaudois confirme une impression qui saute aux yeux au regard du début de saison réalisé par le FC Sion. Le club sédunois a su reconstruire un esprit, redevenir une équipe qui n'existait pas lors du dernier exercice. "Le coach y est pour beaucoup mais les joueurs qui sont arrivés durant l'été nous ont aussi fait du bien. Ils se sont très vite mis au diapason et tout le monde partage désormais la même volonté: celle de faire remonter le club. On est tous heureux de se retrouver et de venir à l'entraînement et surtout, on prend aujourd'hui du plaisir à souffrir ensemble lorsqu'il le faut pendant les matches."
Numa Lavanchy préfère donc vanter les mérites du collectif que tirer la couverture aux joueurs défensifs. Des joueurs qui sont presque intégralement restés les mêmes de la première à la dixième journée de championnat. Sorti à la…89ème minute lors de la victoire 3-0 contre Wil il y a deux semaines, le latéral droit est d'ailleurs le seul parmi les titulaires (Fayulu, Hefti, Ziegler, Schmied et lui-même) à n'avoir pas disputé l'intégralité des rencontres jusqu'à présent. "Cette continuité dans l'alignement contribue aussi à faciliter les choses par rapport à la saison dernière. Mais encore une fois, si nous ne sommes que quatre ou cinq à défendre, même en faisant le match de notre vie, on finira par encaisser un but. Je me répète, mais on a besoin du travail de tout le monde. Je prends l'exemple de Théo Berdayes qui évolue juste devant moi. Je lui demande souvent de venir m'aider en lui disant qu'il sera récompensé par après. Il le fait sans rechigner et la récompense est venue avec son but à Neuchâtel."
L'allemand pour mieux se comprendre
Travail collectif et stabilité au niveau de l'alignement, les deux premières clés du nouveau visage sédunois sont connues. La troisième concerne la communication. Il y a quelques semaines, Nias Hefti expliquait que la compréhension était facilitée par le fait que l'ensemble des éléments défensifs valaisans parlent une langue commune. "C'est vrai même si le langage du football reste universel", sourit Numa Lavanchy. "Plus sérieusement, dans le feu de l'action lorsqu'il faut faire des corrections sur le placement d'un coéquipier, pouvoir communiquer dans la même langue est un avantage. Entre nous sur le terrain, on le fait essentiellement en allemand."
Samedi, c'est à Baden que le FC Sion tentera de renforcer encore son statut de meilleure défense du pays. Au même titre que Joël Schmied, Numa Lavanchy se déplacera en Argovie avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Averti à trois reprises depuis le début de l'exercice, il est sous la menace d'une suspension en cas de nouveau carton jaune.