CC n'y change rien: au FC Sion, la coupe est pleine

Les rêves d’un 14ème sacre en Coupe de Suisse appartiennent désormais au passé pour le FC Sion. Alors qu’il avait fait de la conquête du trophée l’un des objectifs, si ce n’est le principal objectif, de sa saison, le club valaisan a quitté la compétition au stade des quarts de finale. Devant le maigre public présent à Tourbillon mercredi soir, les Sédunois ont subi la loi de Lugano sur le score de 3-0.

CC pas mieux que Tramezzani ou Celestini

La rocade opérée sur le banc de touche en début de semaine n’aura donc pas eu l’effet escompté. Président, entrepreneur et une nouvelle fois autopromu entraîneur, Christian Constantin n’est pas magicien. Il n’était donc pas en capacité de sortir de son chapeau une équipe transfigurée par rapport à l’effectif mort-vivant qui enchaîne depuis des mois les désillusions. Comme Paolo Tramezzani et Fabio Celestini avant lui, «coach CC» a vu ses joueurs sombrer sitôt arrivée la première difficulté du match, à savoir le premier but de Lugano.

«Si on se retrouve là, c’est qu’on le mérite.» Kevin Fickentscher

On jouait alors la 62ème minute de jeu. Inoffensif jusque-là mise à part deux têtes non-cadrées d’Hajdari et Daprelà en première mi-temps, Lugano profitait des errements de la défense valaisanne pour prendre les devants. Une passe d’Aliseda entre Ziegler et Saintini, Cavaré en retard sur Bislimi et Amoura pouvait conclure l’action. Facile. Bien trop facile pour les visiteurs. «Ce but nous a fait mal», reconnaît Kevin Fickentscher, de retour dans les cages en l’absence d’Heinz Lindner, touché au dos. «Il ne faut pas leur enlever le mérite de la belle combinaison qui amène ce goal. Ensuite, on concède ce penalty qui tue tout espoir (ndlr: 2-0 à la 72ème). Il faut accepter ce résultat. Si on se retrouve là, c’est qu’on le mérite.»

Un problème encore et toujours psychologique

Comme trop souvent ces dernières semaines, le FC Sion s’est écroulé après avoir concédé l’ouverture du score. Jusque-là, les débats avaient été plutôt équilibrés avec même un petit avantage qui semblait valaisan. «Indépendamment du score, tout n’est pas à jeter», affirme le défenseur Reto Ziegler. «Offensivement, on a su créer des occasions, ce qui ne nous était pas forcément arrivé lors des derniers matches. Après, marquer est plus facile à dire qu’à faire. Il faut savoir être froid dans la tête, ce qui n’est pas forcément facile au vu de la situation qui est la nôtre. Notre problème se situe au niveau psychologique. Le seul remède que je connaisse pour y remédier est le travail et l’union des forces.»

«Une équipe qui est en confiance gagne ses matches. On voit bien que ce n’est pas le cas chez nous.» Barthélémy Constantin

Présent dans la zone technique, Christian Constantin a laissé le soin à son fils de directeur sportif de revenir sur cette élimination face aux médias. «Pourquoi c’est moi qui suis devant vous? Vous lui poserez la question quand vous le pourrez», a simplement lancé Barthélémy avant d’évoquer la situation de son club. «J’ai vu ce soir une différence au niveau de l’état d’esprit du groupe par rapport aux dernières sorties. Malheureusement, elle est trop minime pour que le résultat soit au rendez-vous. Une équipe qui est en confiance gagne ses matches. On voit bien que ce n’est pas le cas chez nous.»

Les (nouvelles) excuses au public

Alors que ce quart de finale avait débuté dans un silence de cathédrale, les groupes du Gradin Nord opérant une grève des encouragements en signe de mécontentement durant les 20 premières minutes, il s’est terminé sur un air connu, déjà entendu au coup de sifflet final samedi dernier après la défaite 4-0 devant Saint-Gall. «Mouille le maillot ou casse toi», ont scandé les courageux supporters restés jusqu’au bout de la rencontre. «Je les comprends», affirme Reto Ziegler. «On ne peut que les remercier d’être revenus aujourd’hui malgré ce qu’on leur montre depuis des semaines. Nos performances ne sont pas à la hauteur de leurs attentes et on ne peut que s’en excuser.»

«J’étais le premier à l’ouvrir pour dire que la Coupe était notre objectif. Je dois revoir mes attentes à la baisse.»Barthélémy Constantin

En apnée depuis des mois, le FC Sion possédait jusqu’à ce mercredi une bouée de sauvetage représentée par ce quart de finale de Coupe de Suisse qui pouvait lui ouvrir des perspectives positives pour ce printemps. C’est désormais sans cette bouée qu’il devra tenter de refaire surface et de ressortir la tête de l’eau avant de couler pour de bon. «J’étais le premier à l’ouvrir pour dire que cette compétition était notre objectif», soupire Barthélémy Constantin. «J’avais aussi dit que je voulais finir dans les places européennes en championnat, ce qui reste encore possible. Mais avant de parler de tout ça, je dois peut-être revoir mes attentes à la baisse. On doit affronter la réalité.»

Et maintenant?

La réalité, c’est que le FC Sion enchaîne une sixième défaite consécutive à Tourbillon. Dans cet intervalle, il a marqué quatre buts et en a encaissé…dix-neuf à Tourbillon. Dimanche, il y retrouvera déjà le FC Lugano pour le compte de la 23ème journée de Super League. Après la désillusion de ce milieu de semaine, le président maintiendra-t-il sa confiance en l’entraîneur qu’il est lui-même d’ici là? «Dans l’immédiat, on va tous mal dormir et on se retrouvera avec la gueule de bois demain (ndlr: jeudi) matin à l’entraînement. On décidera à tête reposée de la suite», répond Barthélémy Constantin.

La suite, au prochain épisode donc.