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Benoît Pont: l'Anniviard qui vise le titre mondial avec l'équipe de Suisse

En quête d’une médaille au championnat du Monde de hockey, l’équipe de Suisse dispose au sein de son staff d’un atout valaisan. Véritable couteau suisse, l’Anniviard Benoît Pont participe au tournoi pour la 11ème fois du côté de Riga.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
23 mai 2023, 09:33
Benoît Pont
Benoît Pont ©Rhône FM

Six matches, six victoires, vingt-six buts marqués, six encaissés. Une qualification pour les quarts de finale validée, la 1ère place du groupe assurée. Difficile de rêver meilleure entame de tournoi que celle connue par l’équipe de Suisse au championnat du Monde de hockey. Au sein de la délégation helvétique, deux Valaisans ambitionnent de se rendre à Tampere le week-end prochain puis de rentrer au pays avec une médaille d’or autour du cou. Le premier est évidemment Nico Hischier, la star helvétique, débarqué la semaine dernière et décisif samedi face au Canada (victoire 3-2). Le second est moins connu, moins mis en lumière et pourtant, il vit en ce moment son 11ème Mondial. À 48 ans, l’Anniviard Benoît Pont assume de nombreux rôles au sein du staff de Patrick Fischer.

«Comme lorsque j’étais joueur, je suis quelqu’un de polyvalent, qui peut être utilisé là où on en a besoin.» Benoît Pont

«Je suis peut-être bon à rien mais aussi sûrement un peu bon partout», rigole-t-il d’emblée lorsqu’on lui demande d’énumérer ses différentes casquettes. «Comme lorsque j’étais joueur, je suis quelqu’un de polyvalent, qui peut être utilisé là où on en a besoin. J’ai la chance d’être à la fois coach-assistant, analyste vidéo, scout,… Je mets également mes compétences au service des sélections juniors de la fédération. Tout dépend finalement de la période et du tournoi auquel on prend part. Ici à Riga, je suis avant tout chargé d’observer l’adversaire et de le présenter à l’équipe le jour du match.»

Au milieu des militaires américains

Ces dix derniers jours, Benoît Pont a donc enchaîné les allers-retours entre l’hôtel des Helvètes, la patinoire principale de Riga et celle où se déroulent la majeure partie des entraînements. Vendredi dernier par exemple, il était là, assis incognito au milieu de dizaines de militaires canadiens venus saluer leur équipe nationale lors de son dernier entraînement avant le duel face à la Suisse. Au vu du résultat de cette rencontre, gageons que les enseignements que le Valaisan a tiré de la séance à laquelle il a assisté ont contribué au succès de Nico Hischier et compagnie.

«Depuis les tribunes, je suis en communication constante avec le banc. Cela nous permet de rapidement régler les choses qui ne fonctionnent pas comme on le souhaiterait.» Benoît Pont

Le job de l’Anniviard ne se limite toutefois pas à la préparation des parties. Lorsque l’équipe nationale est engagée sur la glace, il a également un rôle important à jouer. «J’analyse le match en direct depuis la tribune et les informations que je note sont immédiatement envoyées au banc par le biais d’une tablette», explique-t-il. «Je suis en communication constante avec Marcel Jenni (ndlr: l’un des assistants de Patrick Fischer). Cela nous permet de rapidement régler les choses qui ne fonctionnent pas comme on le souhaiterait. Durant les pauses, je me dépêche de descendre au vestiaire pour analyser certaines séquences plus en profondeur avec les coachs.»

Mieux en tribunes que sur le banc

Lors de certains tournois dans le passé, lorsque le staff n’était pas si étoffé que cette année, il est arrivé à Benoît Pont de prendre place aux côtés de Patrick Fischer, sur le banc derrière les joueurs. «Il est plus facile d’analyser le jeu depuis en-haut, dans les tribunes», relève-t-il. «On est moins pris au jeu que lorsqu’on est au niveau de la glace. On a plus de recul et on cède moins aux émotions.» L’Anniviard précise qu’il est obligé de filtrer les données qu’il collecte avant de les transmettre aux joueurs. «Dans la société actuelle, ils sont déjà bombardés d’informations en tous genres. Je veille donc à ressortir les points qui me semblent les plus importants pour aider l’équipe lorsqu’elle en a besoin. La veille d’un match, ceux qui le souhaitent peuvent se renseigner sur le jeu à 5 contre 5 ou les situations spéciales de notre futur adversaire. La présentation globale de l’équipe d’en face se fait en cinq ou six minutes le jour de la rencontre.»

«En 2011, le hockey allait beaucoup moins vite qu’aujourd’hui.» Benoît Pont

À Riga (et espérons-le à Tampere d’ici quelques jours), Benoît Pont participe donc à son 11ème championnat du Monde au sein du staff helvétique. Depuis celui de Bratislava et Kosice en 2011, il n’a manqué que l’édition de 2015 à Prague et Ostrava. En 2020, la pandémie avait eu raison du tournoi qui devait se tenir à Zurich et Lausanne. En douze ans, beaucoup de choses ont évidemment changé, à commencer par la technologie qui a connu une évolution spectaculaire. «Bien sûr que ça facilite mon job d’analyste», reconnaît-il. «Après, les choses vont tellement vite qu’il arrive qu’on ait des problèmes. On veut toujours faire mieux, faire un petit peu plus. Mais l’accès à l’information s’est vachement professionnalisé en une dizaine d’années. À l’époque, on débarquait avant le match dans le camion de la TV pour réclamer un câble qui nous manquait, on n’avait pas de tablettes sur le banc ni de supports qui dissèquent les rencontres en temps réel. Les staffs étaient plus petits qu’aujourd’hui et surtout, je crois qu’on peut le dire, le hockey allait beaucoup moins vite.»

Le titre mondial comme une expédition sur la lune

Autre changement, et pas des moindres, depuis les débuts de Benoît Pont dans l’encadrement de l’équipe nationale: les ambitions d’une Suisse qui ne se cache plus. Si en 2013, la médaille d’argent obtenue à Stockholm avait la saveur de grande surprise, en 2023, les Helvètes veulent voir plus haut et semblent, sur le papier, avoir les moyens de toucher au graal. «L’ambition a toujours été là, c’est le but qui a changé», nuance l’Anniviard. «C’est un peu comme si tu veux aller sur la lune. Avant d’y arriver, il te faut mener plusieurs missions pour préparer la grande expédition. À chaque fois que tu en réussis une, tu veux aller plus loin. C’est pareil pour nous. On a goûté aux médailles, on sait le prix à payer pour y arriver mais on ne veut plus finir 2ème. Aujourd’hui, on veut gagner.»

«Dire qu’on veut la médaille d’or ne doit pas être un tabou»
Depuis qu’il a fait ses débuts au sein du staff de l’équipe nationale A, Benoît Pont a côtoyé deux sélectionneurs: Sean Simpson d’abord, Patrick Fischer ensuite. Il n’était en effet pas de la partie en 2015 lors du court intermède du Nord-Américain Glen Hanlon derrière la bande. Aujourd’hui, il ne cache pas les mérites de l’entraîneur actuel. Your browser does not support the audio element.
CM
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