"Je n'en avais pas fini avec le basket" : Thomas Fritschi, revenu à Monthey pour un nouveau départ

"Choisir de revenir était assez facile", affirme d'emblée le Chablaisien qui rappelle les raisons qui l'avaient poussé à s'en aller il y a un an. "Ma relation avec le coach de l'époque (ndlr : Chris Chougaz) n'était pas optimale. Je ne me retrouvais pas dans ses plans et, comme son contrat était encore valable une saison, je ne voulais pas me relancer dans quelque chose qui ne me parlait pas." Entre-temps, l'entraîneur grec a été démis de ses fonctions et remplacé par son adjoint José Gonzales Dantas. "Un technicien que je connais, tout comme le comité en place actuellement. Le projet qui m'a été vendu m'a également convaincu de revenir. On attend de moi que j'encadre les plus jeunes, un rôle que j'avais déjà à Vevey."

Sur la Riviera, l'Agaunois a vécu une expérience particulière. Dans la foulée de son engagement, le club veveysan a été privé de licence pour évoluer dans l'élite. "Je savais en signant là-bas que je prenais un risque puisque je débarquais dans un environnement incertain. Y côtoyer un staff qui était là pour me faire progresser me suffisait." Après plusieurs semaines de doutes, le couperet est tombé : Vevey était rétrogradé en 1ère ligue. "Je suis resté malgré tout car j'avais la possibilité de m'entraîner deux fois par jour, comme en Ligue A. Au niveau contractuel cependant, il n'y avait plus rien de professionnel dans ma situation."

Avec du recul, des regrets habitent-ils l'esprit de Thomas Fritschi au moment d'évoquer cette pige veveysanne? "Après coup, on est toujours plus intelligent", rétorque-t-il. "Évidemment que je n'y serais pas allé si j'avais su à l'avance ce qui allait se passer. Je retiens malgré tout du positif de cette expérience qui m'a permis d'apprendre sur moi-même. Je me suis endurci dans les moments de doutes, lorsque je me questionnais sur mon avenir." Parmi les interrogations qui lui sont passées par la tête : celle de dire stop au basket.

Thomas Fritschi a beau n'avoir "que" 27 ans désormais, il fait déjà partie des "anciens" sur les parquets de SB League et plus spécifiquement dans le vestiaire montheysan. "Je préfère me considérer comme expérimenté que vieux", rigole-t-il. "Depuis le début de ma carrière, je pense avoir pu me rendre compte de pratiquement tout ce que peut vivre un joueur ou un club. Il y a eu les titres, les mauvais résultats et les presque faillites. Ce vécu m'est aujourd'hui bénéfique et je compte bien le transmettre aux plus jeunes." Les difficultés financières présentées par le président Claude Pottier lors de l'assemblée générale du club ont conduit à une réduction du budget et un rajeunissement considérable de l'effectif. Un effectif qui a tout de même des atouts à faire valoir selon Thomas Fritschi.

De par son expérience, le Chablaisien a forcément un regard très lucide sur la situation du basket en suisse. Il regrette l'incapacité des différents clubs du pays à conserver leurs jeunes talents, lesquels préfèrent souvent partir à l'étranger où les perspectives de développement sont meilleures. "Malheureusement, je n'ai pas la solution pour remédier à cette situation." Face aux problèmes rencontrés par le monde du basket, particulièrement dans le Chablais, Thomas Fritschi craint-il pour l'avenir? "Disons que lorsqu'on entend notre président et qu'on voit les chiffres présentés lors de l'assemblée générale, il n'y a pas de quoi être rassuré. Mais ce qui est certain, c'est que si on lâche le bateau, le club va mourir. Nous devons donc rester positifs, faire le job sur le terrain et faire confiance au comité qui fait un travail exceptionnel en dehors. Chacun fait ce qu'il peut pour maintenir le navire à flots."