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"Grâce au basket féminin, je suis devenu une meilleure personne" : Stacey Nolan, coach d’Hélios

De l’Autriche à la Suisse, en passant par la Roumanie, le Californien Stacey Nolan bourlingue en Europe depuis plus de 20 ans. Cet été, il a posé ses bagages à Vétroz. Rencontre avec le coach d’Hélios, à la veille du derby face au BBC Troistorrents-Chablais.

Hugo Da Custodia
Hugo Da Custodia, Rédaction Rhône FM
07 nov. 2025, 08:46
/ Màj. il y a 9 jours
Stacey Nolan, un coach qui a pas mal bourlingué avant de poser ses valises en Valais
Stacey Nolan, un coach qui a pas mal bourlingué avant de poser ses valises en Valais © Rhône FM

Stacey Nolan, comment se passe votre nouvelle vie en Valais ?
Ça se passe vraiment bien. D’abord parce que c’est l’une des très belles régions de Suisse. Ensuite parce que je fais partie de ces gens qui peuvent vivre d’un métier qu’ils adorent. Depuis toujours, le basket, travailler dans le basket, c’est quelque chose que j’aime. Je me sens chanceux de pouvoir le faire au quotidien avec la même passion.

Et votre vie de tous les jours, à quoi ressemble-t-elle ici ?
J’adore ! Je viens de Los Angeles, en Californie. L’adaptation à la météo a été un problème, au tout début. Mais après avoir vécu à Innsbruck en Autriche, on peut dire que je suis habitué. Les gens en Suisse sont sympathiques, peu importe les cantons d’ailleurs. Ma vie est assez simple, elle tourne autour du basket. Je ne passe pas ni mes journées, ni mes soirées dehors , mais j’apprécie ce que je vois. Et le Valais, je le redis, est l’une des plus belles régions où j’ai vécu. J’ai fait mes études à Hawaii, je sais de quoi je parle. Ma femme aussi aime bien cette région. Elle habite à Vienne et elle m’a donné son feu vert pour que je m’engage dans cette aventure. En ce qui me concerne, si Hélios me veut pour très longtemps, je serais ravi de m’installer durablement ici. Ma femme est aussi d’accord avec ça. 

Comment et pourquoi êtes-vous arrivé en Suisse ?
Ça fait un moment que mon histoire avec la Suisse a commencé. Il y a eu deux chapitres fondateurs. Un camp international, dénommé Swiss All-Stars. J’ai collaboré avec ce camp depuis 2007. Et lors de la saison 2008/2009, j’ai également été nommé assistant aux Starwings de Bâle. Une aventure d’une année, très enrichissante. Ensuite j’ai voyagé à travers le continent. Allemagne, Roumanie, Autriche. Par la suite, grâce à mes connaissances, je suis revenu en Suisse, d’abord pour m’occuper d’équipes juniors. Puis, la saison dernière, j’ai eu la chance d’entraîner la Ligue A féminine à Baden, où ça s’est aussi plutôt bien passé. Enfin, il y a eu le coup de fil de Valérie Barbe, la présidente d’Hélios, qui m’a fait arriver jusqu’ici. 

"Quand j’ai besoin d’avoir un coaching plus virulent, je préviens les filles. Avec cette méthode, elles ne prennent pas les remarques de manière personnelle." Stacey Nolan

Et avant cette longue histoire avec la Suisse, avec quelle équipe avez-vous découvert l’Europe ?
J’ai été très chanceux dans mon parcours. Mon premier pays en Europe, c’était l’Autriche. J’y suis resté de 2004 à 2007, d’abord à Innsbruck puis à Graz. Je suis également passé par Vienne. C’était juste avant mon passage avec les Starwings de Bâle. Cette expérience bâloise a d’ailleurs marqué un tournant dans ma carrière, puisque après ça, j’ai découvert le basket féminin. Je me suis engagé en Roumanie, avec Sepsi, puis l’équipe d’Arad. Avec cette formation, j’ai pu remporter un triplé : coupe, championnat et une coupe d’Europe. Cela m’a également ouvert les portes de l’équipe nationale roumaine. Ces diverses aventures m’ont forgé en tant que coach. Elles m’ont permis de m’affirmer, sur les plus grandes scènes du continent. Je ne sais pas si le basket masculin reviendra dans ma vie, mais je me sens bien avec les féminines. Donc, je souhaite poursuivre sur cette voie aussi longtemps que possible.

Est-ce que vous avez dû changer pour devenir entraîneur dans le basket féminin ?
Bien sûr. Il faut d’abord se rendre compte des différences, dans le rythme athlétique et physiologique entre hommes et femmes. On ne peut pas coacher ni même parler aux athlètes féminines de la même manière. J’essaye vraiment de comprendre les filles, d’avoir une communication proactive. Quand j’ai besoin de les réveiller ou d’avoir un coaching plus virulent, je les préviens. Avec cette méthode, les joueuses savent à quoi s’attendre et elles ne prennent ni les attaques ni les remarques de manière personnelle.  

Cela veut dire que vous êtes devenu plus sensible, plus attentif, en tant que coach ?
Absolument. Ma première expérience avec le basket féminin en Roumanie a été très révélatrice. Quand on se retrouve avec des joueuses qui pleurent, ça change un homme. Ça m’a ouvert les yeux. Je devais me remettre en question. Et cela a totalement révolutionné ma manière de voir les choses. Je pense même être devenu, grâce à ça, une meilleure personne. Je suis très heureux d’être passé par cette étape.

"Le futur pour le basket suisse s’annonce très prometteur. En tout cas, ça va dans la bonne direction." Stacey Nolan

Parlons du basket suisse à présent. Est-ce qu’on a vraiment une culture de basket dans le pays selon vous ?
Oui, elle est là. Encore plus depuis les Mondiaux U19 de cet été à Lausanne. Ce que ces garçons ont accompli, c’est incroyable. C’était du très haut niveau. En tant que coach ayant visité plusieurs villes et plusieurs cantons, j’ai pu me rendre compte de la valeur de la jeunesse. Le futur pour le basket suisse s’annonce très prometteur. En tout cas, ça va dans la bonne direction. Si les moyens suivent, si les sponsors sont au rendez-vous, si les gens continuent de s’investir, il y a tout pour bien faire. Je sais que le football est le sport roi et que le hockey prend beaucoup de place, mais je crois que le basket a le potentiel pour rattraper son retard.

"Si les étrangères font une bonne saison, elles peuvent aller voir ailleurs. Les Suissesses représentent l’âme du club." "Si les étrangères font une bonne saison, elles peuvent aller voir ailleurs. Les Suissesses représentent l’âme du club." Stacey Nolan

En attendant, vous devez jongler avec la réalité d’un basket semi-professionnel. Ce n’est pas trop compliqué ?
Au contraire. C’est un aspect que j’ai toujours apprécié. Partout où je suis passé, il y avait cette diversité. Des étudiantes, des joueuses qui avaient d’autres professions et des salariées du club. Celles qui ne sont pas professionnelles du basket, au sens de la rémunération, sont celles que je remercie et que je valorise le plus. Si les étrangères font une bonne saison, elles peuvent aller voir ailleurs l’année d’après. Les joueuses du cru représentent l’âme du club. En l’occurrence, les Suissesses sont très importantes. Elles doivent se sentir écoutées et considérées. 

Un mot sur votre début de saison. On imagine que la première victoire contre Aarau a été vécue comme un soulagement ?
On s’en rapprochait de cette première victoire. Notre avant-dernier match contre Pully nous a échappé pour trois fois rien. Cette défaite a été fondatrice. Elle nous a permis de réaliser que c’était possible de jouer un résultat jusqu’à la dernière minute. Contre Aarau, nos joueuses étaient donc prêtes, elles étaient mûres pour signer un premier succès. Elles ont fait un très bon travail. 

Quelles sont vos attentes pour le derby contre le BBC Troistorrents-Chablais ?
Je sais qu’il y a une rivalité, mais, dans mon esprit, c’est un match comme un autre. Sur le papier, Troistorrents est meilleur, avec un effectif plus fourni. Nos filles sont néanmoins conscientes qu’elles auront leur mot à dire. L’essentiel étant de pouvoir rester dans le match le plus longtemps possible. Si le score est serré, la nervosité pourrait changer de camp et on aura une vraie chance de l’emporter. 

Et quelles sont vos attentes pour les prochaines semaines ?
Nous allons dans la bonne direction, j’en suis convaincu. Nos Américaines progressent. Nos Suissesses progressent. J’aimerais que l’équipe puisse tenir le même niveau de jeu que lors des deux derniers matches, en gommant les erreurs, si possible. En jouant à notre maximum, on peut battre n’importe qui. L’essentiel étant de toujours avancer. Et comme je dis souvent. Certaines formations commencent fort. Néanmoins, ce qui compte ce n’est pas forcément comment tu joues en octobre ou novembre, mais plutôt en février ou mars. D’ailleurs, ce n’est pas impossible que l’on enregistre l’une ou l’autre arrivée en janvier pour nous renforcer. À partir de là, tout deviendra possible.

HDC
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