Aurélien Gay parmi les favoris : "Gagner la Patrouille des Glaciers peut changer une carrière"
Cinquième en 2022, Aurélien Gay aborde la Patrouille des Glaciers en pleine confiance et avec de grandes ambitions. Associé aux tenants du titre Rémi Bonnet et Werner Marti, l'athlète du Levron rêve d'inscrire son nom au palmarès de ce rendez-vous mythique.
"C'est l'aboutissement de plusieurs semaines de préparation. On espère que tout le travail effectué en amont portera ses fruits." Aurélien Gay est prêt. Il est motivé. Décidé à en découdre avec la Patrouille des Glaciers. Deux ans après avoir ponctué sa première participation par une belle cinquième place, l'athlète du Levron veut s'appuyer sur cette expérience pour faire encore mieux samedi. "Je sais à quoi m'attendre cette fois. Je peux plus facilement visionner le parcours dans ma tête. Cela enlève une bonne dose d'appréhension, mais ajoute de la pression."
Les larmes de l'arrivée en 2022
Le Bagnard n'a rien oublié des émotions vécues en 2022. Quelques minutes après avoir franchi la ligne d'arrivée, il avait les larmes aux yeux au moment de répondre à notre micro. Séquence souvenir avec ce son d'archive.
"L'arrivée à Verbier, c'est un truc complètement fou à vivre", sourit-il aujourd'hui. "Courir dans les rues du village où j'ai passé une bonne partie de mon enfance, voir ma famille et mes amis m'encourager, c'est énorme. Je vais me remémorer ces moments lors des périodes plus compliquées de la course. Cela vaut la peine de se battre pour avoir la chance de revivre les émotions ressenties au moment de franchir la ligne d'arrivée."
Promu avec les tenants du titre
Associé à Arnaud Gasser et Pierre Mettan en 2022, Aurélien Gay a été "promu" dans une nouvelle patrouille cette année. C'est en effet lui qui aura l'honneur de remplacer le retraité Martin Anthamatten aux côtés du Gruérien Rémi Bonnet et du Bernois Werner Marti, les grands gagnants de la dernière édition. "Cette sélection s'est décidée en interne. Nous avons bien discuté entre les coaches et les athlètes, nous avons pris les résultats de nos courses en individuel cet hiver et finalement, cela s'est fait assez naturellement."
Le skieur du Levron le sait : faire équipe avec deux tenants du titre engendre inévitablement une part de pression supplémentaire. "C'est évident, mais cela me donne également de la confiance", nuance-t-il. "Je sais que si j'ai une défaillance, ils seront là pour m'aider. Plus que des sportifs, ce sont deux personnes que j'admire beaucoup. J'ai vraiment hâte de faire cette course avec eux. Je sens que nous sommes soudés et prêts à faire face à ce qui nous attend."
Un trio déjà gagnant
Ces dernières semaines, les trois hommes ont prouvé être en grande forme. Il y a une dizaine de jours, ils ont partagé le podium de l'épreuve verticale de Coupe du Monde à Cortina. Aurélien Gay est alors monté pour la première fois de sa carrière sur la boîte à ce niveau-là. Avant ça, le Bagnard et Rémi Bonnet avaient triomphé lors du Trophée du Saint-Bernard avant de remporter avec Werner Marti le Défi des Faverges, sorte de répétition générale de la PdG. "Ces résultats prouvent que nous avons trouvé nos réglages. C'est encourageant pour la Patrouille", se réjouit le Valaisan de 23 ans. "Notre stratégie est prête. Le but est que l'un de nous dicte le rythme sur la première montée. Il faut veiller à ne pas se cramer pour la suite. À partir d'Arolla, celui qui est le plus frais prend le lead pour porter les autres jusqu'à Verbier."
Bien conscient que sa patrouille sera la principale favorite à la victoire sur cette édition 2024 de la PdG, le skieur du Levron est prêt à assumer ce statut. "On sait qu'on sera dans le viseur de tout le monde, mais nous allons nous battre comme des lions pour arriver en tête à Verbier. Pour un Valaisan, la Patrouille est quelque chose d'énorme. Gagner cette course ne change peut-être pas la vie, mais ça peut changer une carrière. La remporter serait pour moi plus fort que n'importe quelle médaille ou n'importe quel podium en Coupe du Monde."
Un camp à Zermatt pour accumuler les heures sur les skis
Pour mettre toutes les chances de briller de leur côté, Aurélien Gay et les autres membres de l'équipe de Suisse de ski alpinisme se sont rendus une première fois à Zermatt il y a trois semaines pour y effectuer un camp de préparation de quelques jours. "Les conditions météos n'étaient pas optimales pour aller en altitude puisqu'il soufflait énormément. Nous sommes restés en fond de vallée, mais nous avons pu malgré tout accumuler des heures sur les skis. Pour être prêt le jour J, il n'y a pas 8'000 solutions. Il faut avaler les kilomètres et les heures d'effort en amont. En revanche, il ne faut pas oublier que la montagne est plus forte que nous. C'est elle qui décide et il ne faut surtout pas prendre de risques inutiles."
Lorsqu'Aurélien Gay évoque la puissance de la montagne et de ses imprévus, impossible de ne pas penser au drame survenu il y a un mois à Tête Blanche, l'un des passages clés de la Patrouille des Glaciers. Un terrible événement sur lequel revient le Bagnard.