Le service civil n'est pas inquiet pour son avenir, malgré un recul des entreprises partenaires
Vingt-cinq ans après sa création, le service civil - alternative à l'armée pour les objecteurs de conscience - fait face à un recul du nombre d'entreprises partenaires. Alors est-ce inquiétant? Notre dossier.

Le service civil est-il en perte de vitesse ? Depuis 2017, le nombre d’entreprises accueillant des civilistes a en tout cas diminué. A l’échelle suisse, on parle de 438 établissements de moins, sur un total de 5000. Pour la seule année 2021, cela représente un recul, au niveau national, d’une nonantaine de partenaires.
En Valais, le nombre d’entreprises accueillant des astreints au service civil est stable, selon Frédéric In-Albon, responsable du centre régional de Lausanne, qui gère le service civil pour toute la Suisse romande. Chaque année, quelques partenaires sont biffés des listes – il y en a eu six en 2021 - mais d’autres rejoignent le système, ce qui fait que le total tourne toujours autour d’une centaine d’établissements, surtout dans le domaine de la santé, du social ou de l’environnement, précise-t-il.
Pour Frédéric In-Albon, ce recul est « virtuel », car les entreprises qui sont rayées du registre national n’accueillaient déjà plus de civilistes depuis plusieurs années, parce que leur offre n’a pas trouvé preneur, parce que certains projets spécifiques sont terminés ou parce qu’ils n’en ont plus les moyens financiers. Son interview :
Pas de concurrence sur le marché du travail
En Valais, le service civil représente environ 20'000 jours de service tous les ans. Mais ces civilistes ne remplacent en tout cas pas de la main-d’œuvre formée, constate Frédéric In-Albon. Il y a une clause de « neutralité concurrentielle » qui assure que ces jeunes qui refusent de faire l’armée pour des questions d’objection de conscience n’occupent pas des postes essentiels au fonctionnement des entreprises partenaires. Frédéric In-Albon :
Le home de Zambotte à Savièse a par exemple choisi d’engager un civiliste pour une année. Il s’occupe de l’animation socio-culturelle auprès des résidents de l’EMS. Et pour le directeur Stéphane Coendoz, c’est un plus pour les collaborateurs :
Une introduction au monde du social ou de la santé
Pour Stéphane Coendoz, ce service civil a aussi d’autres avantages, Car il peut parfois susciter des vocations, dans un domaine où la main d’œuvre est rare.
L’avenir du service civil est actuellement incertain. La question d’une éventuelle fusion entre service civil et protection civile a en effet été une nouvelle fois évoquée dernièrement sous la coupole fédérale.