Trump déçu de Poutine, Starmer appelle à accentuer la pression
Donald Trump a signé jeudi avec le Premier ministre britannique Keir Starmer un accord de coopération technologique. Cette intention s'est déjà concrétisé par l'annonce de dizaines de milliards d'investissements des deux côtés de l'Atlantique.
Au deuxième et dernier jour de sa visite d'Etat au Royaume-Uni, le président américain a par ailleurs reconnu son désaccord sur la guerre à Gaza avec Keir Starmer et appelé ce dernier à arrêter l'immigration clandestine, quitte à faire appel à l'armée.
Donald Trump a toutefois loué "le lien indéfectible" entre les deux pays. "Nous serons toujours amis", a-t-il dit devant la presse à la résidence de campagne du Premier ministre à Chequers, à 70 kilomètres au nord-ouest de Londres.
"Il m'a laissé tomber"
Le conflit "que je pensais être le plus facile à résoudre était" la guerre en Ukraine, "en raison de mes relations avec le président Poutine, mais il m'a laissé tomber. Il m'a vraiment laissé tomber", a déploré M. Trump.
A ses côtés, Keir Starmer a appelé à "accentuer la pression" sur Vladimir Poutine. "Ce n'est que lorsque le président (Trump) a exercé une pression sur Poutine que celui-ci a réellement montré une certaine volonté d'agir", a affirmé le dirigeant britannique qui se positionne depuis des mois comme un intermédiaire entre M. Trump et les Européens sur ce sujet.
"Appeler l'armée"
L'un des sujets de divergence est la guerre à Gaza. Keir Starmer a annoncé son intention de reconnaître l'Etat palestinien. Cela pourrait intervenir dès ce week-end, selon le Times, avant des discussions lundi à l'Assemblée générale de l'ONU.
"Je suis en désaccord avec le Premier ministre sur ce point, il s'agit là de l'un de nos rares désaccords", a déclaré M. Trump. "La situation à Gaza est intolérable", a répété de son côté Keir Starmer.
Les deux hommes ont également abordé le sujet de l'immigration, crucial pour les deux pays. "Je pense que votre situation est très similaire" à celle des Etats-Unis, a dit le président américain. L'immigration clandestine "détruit les pays de l'intérieur". "Peu importe si vous appelez l'armée, peu importe les moyens que vous utilisez", a poursuivi Donald Trump.
Plus de 31'000 migrants sont arrivés en bateau sur les côtes anglaises depuis le début de l'année, un record pour cette période de l'année.
Keir Starmer a dit vouloir "intensifier" les expulsions de migrants dans le cadre de l'accord signé cet été avec la France, après le renvoi jeudi matin d'un premier ressortissant indien.
"Négociateur coriace"
Avant la conférence de presse, Donald Trump et Keir Starmer ont signé un accord de coopération technologique, déjà concrétisé par l'annonce de dizaines de milliards d'investissements des deux côtés de l'Atlantique. "C'est un négociateur coriace", a dit en souriant le président Trump à propos de Keir Starmer.
Cet accord permettra à "l'Amérique et nos alliés britanniques de dominer l'avenir de l'intelligence artificielle", a promis le président américain.
Ce partenariat porte sur des domaines comme l'IA, l'informatique quantique et du nucléaire. M. Starmer s'est félicité du "plus grand programme d'investissement de ce type de toute l'histoire britannique".
Sur les droits de douane, en revanche, Keir Starmer est visiblement resté sur sa faim. Il espérait conclure de longues négociations pour obtenir une exemption des 25% appliqués sur l'acier britannique, promise début mai.
Fastueuse réception à Windsor
Cette séquence politique et économique se tient au lendemain de la fastueuse visite du président américain au château de Windsor, où il a été reçu par le roi Charles III. Lors du somptueux banquet d'Etat mercredi soir, Donald Trump a affirmé que cette visite d'Etat, sa deuxième après celle de 2019, était "l'un des plus grands honneurs de (sa) vie".
Le président et son épouse Melania devaient repartir pour Washington en fin d'après-midi. Leur visite d'Etat au Royaume-Uni aura duré 28 heures.