ONU: des minorités syriennes contre la venue d'al-Chareh à New York
Des minorités syriennes sont venues à Genève appeler l'ONU et les dirigeants mondiaux à ne pas accueillir Ahmad al-Chareh à l'Assemblée générale à New York. Elles ont lancé une pétition contre "l'extrémisme" et la "répression", selon elles, du président provisoire.

Lundi en marge du Conseil des droits de l'homme puis mardi devant la presse, des représentants kurde, alaouite, yézidie, chrétien ou encore sunnite, dont des rescapés de violences, ont demandé toute centralisation pour l'avenir de la Syrie. Ils souhaitent au contraire un Etat fédéral et la reconnaissance de la volonté des autorités de Soueïda de pouvoir décider du futur de ce territoire.
Ils demandent des garanties pour la représentation de toutes les communautés syriennes dans un futur accord politique et pour une égalité de tous les citoyens. De même, ils enjoignent aux autorités de libérer les personnes enlevées et exigent une investigation internationale sur les crimes perpétrés encore en Syrie.
"La menace ne cible pas une communauté, mais tous les Syriens", insistent ces responsables. Ils affirment que la plupart des postes militaires importants sont occupés par des commandants étrangers impliqués dans des crimes contre l'humanité.
Ils sont notamment revenus sur les massacres d'alaouites en mars dernier dans la répression de manifestants, la porte-parole des dirigeants de cette communauté ciblant la volonté des islamistes radicaux au pouvoir d'"éradiquer les minorités en Syrie". Une activiste a dénoncé l'"extrémisme" du président syrien Ahmad al-Chareh.
Investigation actuellement
Un militant des droits humains de Soueïda a dit de son côté que les violences à Soueïda constituaient un "génocide" et un "nettoyage ethnique", s'appuyant notamment sur des vidéos. En lien avec cette tuerie en juillet dernier, un représentant druze a demandé le désarmement des groupes djihadistes et que leurs responsables soient remis à la justice internationale.
Les autorités provisoires ont promis des investigations aussi bien sur les violations contre les alaouites que celles perpétrées à Soueïda. Il y a un mois, la Commission d'enquête internationale sur la Syrie avait affirmé que des actes équivalant à des crimes de guerre, mettant en cause à la fois les combattants alaouites proches de l'ancien président Bachar al-Assad que les forces de sécurité du nouveau régime.
Les affrontements avaient fait près de 1500 victimes. Des centaines de membres des forces de l'ordre avaient aussi été tués, enlevés ou blessés. A Soueïda, plusieurs centaines de personnes au moins avaient été tuées. Mardi en fin d'après-midi, la Suisse s'est dite "préoccupée" devant le Conseil des droits de l'homme par ces récentes violences. Elle a demandé des investigations indépendantes et enjoint aux autorités de protéger les civils.