L'ONU cible des restrictions avant la présidentielle au Cameroun
L'ONU dénonce davantage de restrictions aux libertés fondamentales avant la présidentielle d'octobre au Cameroun. Mardi à Genève, le haut-commissaire aux droits de l'homme Volker Türk a demandé aux autorités de garantir des conditions adaptées pour le scrutin.

"Un environnement sûr et favorable des droits humains est indispensable" pour des élections "pacifiques" et "crédibles", estime l'Autrichien. Or, "cela ne semble à regret pas le cas au Cameroun", ajoute-t-il.
Plusieurs rassemblements ont été interdits dans le cadre des restrictions contre les partis d'opposition. Une interview politique a été interrompue par les forces de sécurité, certaines personnes n'ont pu se porter candidates et des irrégularités ont été observées dans l'enregistrement des électeurs, ajoute encore le haut-commissaire.
Il dénonce aussi des intimidations et du harcèlement contre des opposants. "La participation égale pour tous les Camerounais" à l'élection est "indispensable", insiste M. Türk. Début août, les forces de sécurité ont arrêté 53 personnes devant la Cour constitutionnelle à Yaoundé au moment où celle-ci se prononçait sur des appels des tribunaux électoraux.
Ces soutiens à des opposants se sont vu reprocher des troubles à l'ordre public, des rassemblements illégaux, de la rébellion et de l'incitation à la révolte. Le haut-commissaire salue leur libération mais "ils n'auraient pas dû être interpellés".
Plusieurs ONG ont été suspendues ou interdites ces derniers mois. Et le financement et les activités d'autres organisations ont aussi été limités. Le haut-commissaire demande aussi aux autorités de lutter contre les discours de haine et les incitations à la violence.